Le loup et les éleveurs...

Qu'ils ne comptent pas sur moi pour les soutenir les éleveurs...En montagne, on rencontre régulièrement des troupeaux de moutons sans aucune surveillance, avec un berger qui monte en alpage tous les trois jours....Qu'ils reprennent un peu l'histoire de l'élevage de montagne, qu'ils regardent les Anciens...Ou qu'ils se taisent à tout jamais. 

 

 

 

Une association pour la protection du loup dénonce "l'impunité" des éleveurs après la

 

séquestration en Savoie

L'association Ferus pour la conservation du loup a dénoncé, ce jeudi 3 septembre, "l'impunité" dont bénéficient les éleveurs, qui ont obtenu l'abattage de six loups en Savoie, après avoir séquestré notamment le président du Parc National de la Vanoise.

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  • Publié le 03/09/2015 | 15:53, mis à jour le 04/09/2015 | 09:43

 

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"Les éleveurs obtiennent l'éradication du loup en Savoie avec des méthodes anti-démocratiques", condamne dans un communiqué l'association qui estime que "l'Etat se couche devant les preneurs d'otages".

Le préfet de la Savoie a annoncé qu'il allait autoriser l'abattage de six loups à la suite de la séquestration de trois membres du parc national de la Vanoise par des éleveurs qui réclamaient des mesures concrètes contre les attaques de loups.

Interview de Yves Paccalet, vice-pdt de FERUS


L'association Ferus affirme à cet égard que les éleveurs mentent quand ils parlent d'attaques de loups en augmentation: "les dégâts ont chuté de 30% en Savoie par rapport à l'année 2014". Entre le 1er janvier et le 31 août 2015, 316 ovins sont morts en Savoie suite à des attaques de loup, contre 452 sur la même période de 2014, soit une baisse de 30%, selon les chiffres publiés par la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) Rhône-Alpes, coordinatrice nationale du plan loup.

"En accordant le tir de 6 loups, c'est l'éradication pure et simple du loup en Savoie que le préfet programme, et ce pour quelques troupeaux non-protégés. En effet, à l'issue de l'hiver 2014-2015, la population minimale de loups en Savoie détectée par l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) est de 7 loups, et un loup a déjà été tué en Maurienne le 13 juillet 2015", souligne l'association.

Ferus condamne enfin l'éventualité, qui doit être évoquée lors du prochain conseil d'administration du parc de la Vanoise, d'autoriser l'abattage de loups dans la zone coeur du parc. "Après les tentatives de déclassement du loup auprès de la Commission européenne, la destruction d'une espèce protégée dans un espace protégé est devenu le nouvel objectif de la ministre de l'Écologie ! Lâcheté, injustice, incompétence et irresponsabilité sont donc devenus les maîtres-mots de nos autorités", conclut l'association.

 

Parc de la Vanoise: la séquestration par des éleveurs fait grand bruit

Quelques jours après la séquestration du président, du directeur et d'un agent du Parc de la Vanoise par des éleveurs de Savoie, une pluie de critiques s'abat. D'autant que l'épisode s'est terminé avec l'attribution de 6 tirs de loups par le préfet.  

  • FG avec communiqués
  • Publié le 07/09/2015 | 15:03, mis à jour le 07/09/2015 | 17:45

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Lors de l'entrevue entre les éleveurs et le préfet, le représentant de l'Etat a fait comprendre que des poursuites seraient engagées contre les preneurs d'otages. Finalement, le préfet comptait surtout sur des dépôts de plaintes de la part des personnes séquestrées. Le directeur du Parc a fait le nécessaire en son nom et en celui du Parc.  

En attendant des suites, des associations montent au créneau. Il y a d'abord eu les protecteurs du loup de l'association FERUS qui ont fait remarquer que les éleveurs ont obtenu "l'éradication du loup en Savoie avec des méthodes anti-démocratiques". 

De son côté, Mountain Wilderness dit condamner "fermement ces agissements, et est forcé de noter que sur le loup comme sur d'autres sujets, certains syndicats agricoles sont dans le coup de force permanent". Et l'association de protection de la montagne se questionnant "sur l'absence de courage politique, de sens de l'Etat de "décideurs" qui cèdent devant une voie de fait inacceptable".

Mountain Wilderness considère que "le retour naturel des loups issus des populations italiennes dans tout l'arc alpin participe à la restauration de la biodiversité montagnarde. Sans nier pour autant les difficultés que cela crée tout particulièrement pour le pastoralisme (...) Toutefois, si avant ce coup de force il n'a pas été question de tir de destruction du loup en zone coeur du Parc, c'est peut-être aussi que ce territoire, largement au-dessus de 2.000m d'altitude, n'est pas l'habitat du loup. Il passe dans ces zones mais n'y reste pas. Son habitat sont les vallées et les forêts autour du coeur."
 

Le loup n'est dans les Alpes qu'un révélateur"

La Commission Internationale pour la Protection des Alpes s'indigne aussi des agissements des éleveurs. "Face à une prise d'otage inacceptable des représentants du Parc de la Vanoise, l'Etat répond par des mesures court-termistes et par la faiblesse. Le loup n'est dans les Alpes qu'un révélateur des difficultés que connaît la filière agricole dans l'ensemble de la France notamment celle de l’élevage. Il n'en n'est pas l’initiateur. Les mesures de court-terme, en réaction à l’actualité, ne sauront répondre à ces enjeux. C'est bien le modèle agricole qui est malade et doit être repensé pour faciliter la cohabitation des hommes et de la nature."
 

Une "infraction grave"

Enfin, la section Vanoise du Syndicat National de l'Environnement (SNE-FSU) condamne aussi "ces pratiques inacceptables". Dans un communiqué, les syndicalistes écrivent: "la banalisation de tels agissements à l'encontre d'agents de la fonction publique en service, reviendrait à encourager une escalade de la violence susceptible de faire peser, à court terme, de réelles menaces sur l'intégrité physique des agents du Parc national de la Vanoise. Pour éviter cette dérive, il est essentiel que la puissance publique ne ferme pas les yeux sur des actes qui n'ont pas leur place dans un état de droit."

Le SNE demande donc au Ministère Public de poursuivre en justice les auteurs de cette séquestration "qui constitue une infraction grave au code pénal et qui est passible de lourdes peines d'emprisonnement et d'amende."
 

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