Les policiers ont fait usage de lacrymogènes ce vendredi matin à Rodez pour tenir à distance des manifestants qui voulaient s'inviter à l'inauguration par le président François Hollande du musée Pierre Soulages. Un important cordon de police a été mis en place sur l'avenue menant au musée pour faire barrage aux manifestants, des intermittents et précaires, des agriculteurs et des métallurgistes. Les manifestants se chiffraient eux-mêmes entre 200 et 300.
En parallèle de cette manifestation, c'est la Confédération Paysanne qui a également joué les trouble-fête en "gardant à vue", selon ses propres mots, le conseiller agriculture de François Hollande. L'organisation rurale avait rendez-vous avec Philippe Vinçon pour évoquer, entre autres, le chantier des Mille vaches, nouvelle ferme-usine installée dans la Somme, et l'arrestation de ses militants le 28 mai dernier alors qu'ils participaient à une opération de démontage de la salle de traite de l'usine.
Retenu dans son propre bureau, Philippe Vinçon a été libéré en début d'après-midi. Au micro de LCI, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a évoqué davantage une "discussion" lors d'une réunion programmée plutôt qu'une "séquestration". Il s'en est également pris à la Confédération Paysanne qui faisait porter au gouvernement le projet des Mille vaches. "C'est totalement faux", a rétorqué le ministre. "Il faut revenir au respect et à la sérénité".
Au terme de 48h de garde à vue, cinq militants de la Confédération paysanne ont été déférés devant le parquet d'Amiens. Ils sont poursuivis pour dégradations, vols et recels aggravés et sont convoqués le 1er juillet au tribunal correctionnel d'Amiens. Le fait de retenir Philippe Vinçon avait pour but d'obtenir la libération de leurs militants. Avant de finalement le libérer en début d'après-midi. "Nous avons décidé de rendre sa liberté à M. Vinçon car le tribunal d'Amiens est en train de libérer nos camarades", a annoncé devant la préfecture Christian Roqueirol, membre du comité national de la Confédération. Le conseiller présidentiel "aura compris qu'il y a autre chose à soutenir en France que la ferme des Mille vaches et l'agriculture industrielle", a lancé M. Roqueirol.