Lettre à mes élèves

Je voulais vous dire que je suis très heureux des trois jours que je viens de passer avec vous.

Quand il m’arrive de vous dire que je ne suis pas content de ce que vous faites, il faut bien comprendre que ça n’est pas de vous, en tant qu’enfant, dont je parle mais uniquement de ce que vous faites, parfois.

Là, je dois vous dire que votre attention, votre envie d’apprendre, votre curiosité, votre volonté, votre concentration, tout cela me réjouit immensément. Votre intérêt pour les livres de la bibliothèque, votre sérieux dans le travail, votre envie de bien faire, tous nos échanges, nos discussions, je les vois comme un chemin sur une montagne.

Vous montez vers votre sommet mais il faut accepter l’idée que ce sommet est très lointain. Et tant mieux. Plus vous monterez, plus vous produirez d’efforts pour progresser sur la pente et plus ce sommet à atteindre vous offrira des paysages magnifiques.

Vous aurez besoin parfois de vous asseoir, de vous reposer, de reprendre des forces. Vous en profiterez alors pour contempler les horizons gagnés, pour regarder sous vos pieds toute la distance que vous aurez parcourue, pour vous souvenir de tous les efforts que vous aurez produits pour en arriver là, vous pourrez ressentir cette joie d’avoir été plus fort que les moments de faiblesse, les moments de découragements, la lassitude.

Là, vous pourrez recevoir en vous la fierté de votre parcours, sans prétention, juste parce qu’il est bon de reconnaître votre force et votre volonté à toujours reprendre l’ascension vers le sommet.

Et puis, vous repartirez et vous monterez encore et encore.

Il n’y a pas de fin. On peut toujours progresser. La magie de la vie, c’est de vous proposer toujours quelques mètres en plus à franchir.

C’est ça que j’ai ressenti en vous regardant pendant ces trois jours. J’ai senti que vous étiez heureux de monter sur la pente, de lutter pour progresser, encore et encore.

Vous avez un très long chemin à parcourir, une très longue vie et il tient à vous que ça soit une belle voie d’ascension.

C’est votre volonté à aller le plus haut possible qui vous donnera les forces nécessaires.

Force et bonheur, ce sont deux mots essentiels.

La force d’avancer, le bonheur d’aller au plus haut.

 

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Commentaires

  • Thierry LEDRU
    • 1. Thierry LEDRU Le 15/12/2017
    Merci Bernard et en même temps désolé que tu n'en aies pas croisé un qui ne soit pas que "prof" justement...C'est là tout le problème de ce milieu professionnel. Beaucoup trop pensent qu'il suffit d'être compétent dans une matière pour savoir enseigner alors que seul l'amour de l'autre permet de diffuser un savoir. Ça n'est pas le savoir qu'on doit aimer dans ce métier, ni même l'amour de l'enseigner... C'est l'individu qui importe. Le reste suivra.
  • Bernard
    j'aurai eu en classe un prof comme toi p'ete bin que l’école m'aurait accroché bien mieux que ce j'ai vécu !
    Amicalement ,Bernard
  • Thierry
    • 3. Thierry Le 13/12/2017
    Merci Marie-Noëlle :) C'est vrai que depuis le début de l'année, je me posais la question de ma légitimité quant à enseigner encore mais depuis quelques jours, je sentais poindre de belles choses et ces trois derniers jours ont été emplis de moments très beaux et très forts pour moi et pour eux aussi. Un garçon m'a donné ce petit mot ce soir en partant : " J'ai passé trois jours inoubliables et j'espère que vous aussi Maître. Et j'espère qu'il y aura d'autres jours comme ça. Merci. "
  • marie-noelle
    Un petit mot pour te dire que c'est une belle et émouvante lettre . Bises et belle fin d'année . C'est chouette que tu puisses passer de nouveaux de beaux moments avec tes élèves . (pour eux et pour toi ;-) ) Marie-Noelle

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