Mise au point (2)
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/12/2015
- 0 commentaire
Entre 2014 et 2015, j'ai suivi une formation qualifiante en sophrologie analysante, par sessions, pendant plusieurs mois.
J'ai obtenu cette certification professionnalisante et je pourrais ouvrir aujourd'hui un cabinet libéral.
Cette formation était menée par une sophrologue professionnelle excerçant, avec grand talent, depuis de nombreuses années et ayant déjà organisé de nombreuses formations.
Est-ce qu'il aurait été possible que cette personne m'accorde ce "diplôme" et me donne le feu vert pour accompagner des patients si j'avais été frappé de "confusion mentale" comme le dit le Rectorat ?
Ce blog atteindra l'an prochain un million de pages lues. Est-ce des textes mettant à jour une grande "confusion mentale" ? Est-il possible qu'autant de personnes s'intéressent aux propos d'un esprit dérangé ?
J'ai cinq romans publiés dont un qui a reçu deux prix littéraires. On pourrait me dire que les éditeurs aiment parfois publier des écrits de gens passablement perturbés... Mais étant donné qu'un nombre important d'éditeurs ont répondu à mes courriers en me disant que mes écrits ne les intéressaient pas parce qu'ils étaient "trop ardus et pas à la portée du lecteur lambda", est-ce que je dois en conclure que ma grande "confusion mentale" me rend incompréhensible ou que mes écrits sont effectivement suffisamment construits et riches pour exiger une certaine attention de la part du lecteur ?
J'ai exercé 33 ans comme instituteur et j'ai bien entendu été inspecté plusieurs fois. J'ai eu à mes côtés plus de mille enfants sur ma carrière et j'ai bien évidemment eu à rencontrer un très grand nombre de parents. J'ai exercé dans cinq départements différents et je ne compte plus toutes les écoles où j'ai travaillé. J'ai suivi plus de 1500 heures de formation continue auprès de conseillers pédagogiques. J'ai passé et obtenu le concours de "Professeur des écoles", reçu au premier passage.
Est-ce que je dois en conclure que tous ces gens que j'ai croisés ont été incapables de percevoir en moi un esprit dérangé ? On pourrait me dire que je suis parti en vrille ces derniers mois...Oui, effectivement, ça aurait pu être recevable mais, sur injonction du Rectorat, je suis depuis plusieurs mois une thérapie chez une psychiatre et elle voit en moi "un esprit rationnel, clairvoyant et possédant une grande capacité d'analyse sur lui-même et le monde" et nullement un "esprit malade". Est-ce qu'il est possible qu'elle aussi, elle se trompe ?
Au regard de l'institution, je suis donc une personne "instable, confuse et perturbée" mais en me refusant les demandes de reconversion pour des raisons fallacieuses, elle me "condamne" à retourner enseigner et donc à être responsable d'une part de l'avenir des enfants. N'est-ce pas effroyablement contradictoire ? Si je suis "malade", pourquoi veulent-ils que j'aille enseigner ?...
Serait-ce donc que le Ministère considère qu'il est préférable pour elle de laisser n'importe quel esprit sain ou malade enseigner que de s'occuper réellement de l'état psychique du personnel enseignant ? La réponse est bien évidemment : OUI.
Il n'est qu'à voir les quelques massacreurs d'enfants qui sévissent dans ce milieu. Des esprits malades qui ne méritent pas l'honneur d'avoir pour mission d'enseigner.
Je sais très bien que je ne suis pas un esprit malade. Un esprit qui souffre de tout ça, c'est certain. Et un corps qui en subit les conséquences.
J'aurai au moins profité dans cette histoire de l'opportunité de m'analyser encore davantage, de travailler sur la gestion émotionnelle qui m'importe tant, de prendre conscience, encore une fois, de l'extrême fragilité ou même illusion que les liens professionnels peuvent créer.
D'éprouver aussi combien mes proches m'aiment. Bien que je le savais déjà. Disons que j'ai pris davantage de temps et accordé davantage d'attention à saisir cet amour, à l'accueillir, à l'honorer, à le nourrir de mon mieux.
J'aurais également re-découvert avec une acuité re-doublée l'extrême attachement que je porte à la Nature et je me réjouis de mes derniers engagements pour mettre en acte cet Amour que je ressens.
Ajouter un commentaire