Mouvements de pensées. (spiritualité)
- Par Thierry LEDRU
- Le 15/02/2012
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Des lecteurs ou lectrices, ici ou sur des forums, me disent parfois que mes propos ressemblent au Bouddhisme ou à la Théosophie, à l'Hindouisme, au Taoisme ou d'autres entités religieuses, philosophiques ou spirituelles.
Non, je ne suis adepte de rien.
Je n'aime pas les mouvements de pensées qui sont des pensées de masse.
Je n'aime pas les Maîtres à penser.
Je n'aime pas les leaders, ni ceux qui les "leadérisent".
Je n'aime pas ceux qui aimeraient que je pense comme eux ou qui aimeraient en tout cas qu'en pensant comme eux, cette pensée, qui est leur, soit renforcée par mon adhésion.
Je n'aime pas l'identification de l'individu à une pensée figée.
Lorsque je parle d'éthique mondiale, il ne s'agit pas d'un mouvement de masse conduit par des individus érigés en Gourous, Maîtres à penser, Guides spirituels, Leaders charismatiques, Grand Eveilleur et autres dérives sectaires ou tout du moins adhésion à une soumission vénérée...Je parle d'individus ayant érigé en eux une conscience INDIVIDUELLE prenant forme dans les actes quotidiens et portant un regard aimant sur le phénomène vital, qu'il soit de la dimension de la sauterelle à celle de l'atmosphère en passant par l'être humain.
Je pense que les consciences individuelles agissantes auront un impact plus sain que celui de masses constituées d'individus ayant trouvées dans l'adhésion inconditionnelle à des paroles de maîtres une forme et un rôle à tenir. J'ai davantage de reconnaissance et d'estime envers l'agriculteur du fin fond des Cévennes qui oeuvre à l'exploitation respectueuse de la terre qu'envers la masse suiveuse qui porte des banderoles derrière quelques personnalités "charismatiques"... L'un agit concrètement, les autres parlent.
La question se pose de "l'utilité" de personnalités comme Krishnamurti, Swami Prajnanpad, Douglas Harding, Eckhart Tolle et autres "penseurs". Sont-ils ou étaient-ils engagés dans une voie active ou se contentaient-ils d'émettre des réflexions ? La parole peut-elle être considéré comme un acte utile ?
Pour ma part, la réponse est claire. Ces gens sont des acteurs majeurs, des "agisseurs".
D'une part, parce que la profondeur de leurs réflexions réclame une intensité similaire à celle d'une exploration, qu'ils y ont consacré leur vie entière et d'autre part, parce qu'ils ont contribué à une mise en actes chez leurs lecteurs ou auditeurs de ces réflexions, au regard justement, de l'extrême précision à laquelle ils sont parvenus. Il ne s'agissait pas de fumeuses discussions de bistrots ou de salons littéraires ou intellectuels mais d'un cheminement d'explorateur de conscience.
A mon humble niveau, lorsque je passe parfois deux heures à écrire quelque chose d'à peu près sensé, j'éprouve une fatigue réelle, comme si j'avais effectivement marché intérieurement. Je serais totalement incapable d'imaginer ce qu'ont pu vivre Krishnamurti, C G jung, Aurobindo...
De plus, ces "Penseurs Agissant" se sont bien souvent engagés dans des voies sociales afin de tenter d'apporter leur contribution à la communauté. Ils ne sont pas restés reclus dans leur solitude à explorer leur propre abîme. Ces gens étaient essentiellement tournés vers autrui sans pour autant chercher en aucune mesure à devenir gourou ou leader. Krishnamurti a rompu avec la société théosophique pour cette raison.Lui, comme beaucoup d'autres contribuaient à provoquer chez tous, non pas une adhésion à une pensée mais l'exploration de leurs propres pensées. C'est totalement différent.
Tant que les humains chercheront à adhérer à un quelconque mouvement de masse, on sera toujours confronté à une société d'individus égarés en proie à l'angoisse des horizons. Il n'y a aucun panneau indicateur dans la voie spirituelle. En dehors des panneaux qu'on se fabrique soi-même et qu'il faut brûler derrière soi au risque de se retrouver englué dans une voie rassurante.
Je n'appartiens à aucun mouvement, je ne cherche aucun panneau indicateur, je récuse toutes les pensées collectives.
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