La passion qui délivre
- Par Thierry LEDRU
- Le 02/02/2013
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Les passions, dans l'imaginaire collectif, sont souvent décriées et les gens passionnés considérés comme des "inconscients". Effectivement, il existe des passions dévorantes. La lucidité n'est pas de mise car le plaisir du "passionné" prend forme dans la puissance des émotions générées par la passion. Sa "passion" n'est qu'un prétexte à jouir des émotions et des effets associés. C'est la passion émotionnelle et il n'y a pas d'élévation dans ce processus mais un avilissement de la personne.
Spinoza proposait pourtant une démarche de reconnaissance de la passion et de son fonctionnement. L'homme est libre de ne pas céder aux passions. Il peut en jouir tout en observant le processus. La passion destructrice n'est donc pas une fatalité puisqu'elle implique un passage à l'acte et que dans l'acte, l'homme peut insérer sa volonté et son contrôle.
Les marins solitaires du Vendée Globe ou les alpinistes sont des gens passionnés et ils grandissent à chaque instant, non pas dans un abandon euphorisant et incontrôlé mais dans une exploitation de leur potentiel au coeur de cette passion. La passion devient dès lors un engrais.
Ou un poison.... Le crime passionnel. Le dictateur. Les financiers, les traders, les marchands d'armes.
Passionnés par le pouvoir, par la puissance, par l'influence, par la domination. Intégralement soumis à leurs egos et aux conditionnements éducatifs et sociétaux.
Ceux-là sont morts intérieurement, ils n'existent plus, ils ne sont que des plantes grimpantes fixées sur un tuteur artificiel. Que le tuteur disparaisse et ils tomberont au sol.
C'est là qu'entre en jeu la notion de "juste milieu".
Il y a un choix à faire. Sombrer ou s'élever. La passion est un abîme ou un chemin vers les cimes intérieures...
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