Quatre jours Là-Haut
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/08/2019
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Quatre jours Là-Haut, au-dessus de Bramans, en haute Maurienne. Quatre sorties avec des paysages magnifiques, la nuit dans le camion, au bord d'un torrent. Que du bonheur. Rencontre avec des bouquetins acrobates qui nous ont offert un spectacle inoubliable, un champ d’edelweiss comme on n'aurait même pas su l'imaginer, des lacs d'altitude où on se baignait, des sommets dans tous les coins comme autant de prochaines sorties, l'Histoire de la région aussi avec le passage supposé d'Hannibal au col du Clapier où les combats sanglants au fort De Montfroid en 39-45, des heures à marcher sur des sentiers ou à vue, en cherchant les meilleurs passages, une trace, un cairn, une brèche, le silence, les couleurs, l'immensité, l'isolement, la suspension de pensées, le silence intérieur, la mécanique des pas... Le bonheur de sentir que le corps répond, que l'énergie est disponible. Jusqu'à huit heures aller-retour et repartir le lendemain avec la même envie. Environ 6000 mètres de dénivelée en quatre jours...Je sais combien la montagne est pour moi la meilleure thérapie.
J'ai toujours des crampes la nuit, dans les mollets et je me suis aperçu que le gros orteil de mon pied gauche ne réagit plus. Impossible de le plier. Aucune douleur dans le dos sinon quelques courbatures le matin. Il suffit que je marche quelques minutes pour que tout disparaisse. Je trottine dans toutes les descentes dans les pas de Nathalie. C'est un bonheur immense pour moi de ressentir la force de mon corps, l'énergie, la concentration.
A la descente du col d'Ambin, on a trottiné pendant deux heures, non stop, jusqu'au camion. Je me suis vu sourire intérieurement, une joie profonde, comme un bonheur d'enfant...
En trente ans de montagne, je n'avais jamais vu autant d'edelweiss regroupées au même endroit...Des dizaines, toutes plus belles les unes que les autres. On descendait hors sentier, à vue, dans une pente raide, exposée au sud-est et puis, tout à coup, on en a vu une, puis une autre, puis cinq, dix, vingt...On n'osait plus marcher... Magique...On croirait que des flocons de neige se sont posés sur les feuilles...
Et bien évidemment, nous avons profité des lacs d'altitude pour nous "rafraîchir" :) Dix degrés, ça met en activité le phénomène de l'hormèse.
"Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort".
Au col d'Ambin, trois bouquetins, à vingt mètres de nous, de l'autre côté d'une brèche, nous ont offert un spectacle inoubliable...Cette dextérité est fascinante...
Voilà comment on aime descendre. C'était en Chartreuse, au début du mois, la première fois que je retrouvais le bonheur de la "trottinette" :)
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