Rythmes scolaires
- Par Thierry LEDRU
- Le 16/02/2014
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Creuse
Élus, parents, syndicats (pas tous...), enseignants protestent contre la réforme des rythmes
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Nicolas Simonnet (à gauche) dénonce les « pressions » exercées sur les maires.? - photo maria veses ferrer.
Pas question de reculer et d'autant moins qu'ils affirment que les pressions de l'inspection académique et de la préfecture s'intensifient. À quelques mois seulement du passage obligatoire à l'école à 4,5 jours pour toutes les écoles du département, le SNUIPP, la FSU, des élus et des parents continuent de réclamer la réécriture du décret et un bilan d'une réforme inapplicable en l'état. Alors que 13 communes sur 124 sont passées dès la rentrée 2013 à la semaine à 4,5 jours, 67 maires continuent de proposer le maintien de la semaine à quatre jours et n'ont pas retourné à l'inspection leur modalité d'organisation.
« Le périscolaire s'effectue
au détriment
du scolaire »
Dans l'attente d'un bilan de la réforme qu'il réclame à cor et à cri auprès de l'Inspection, - « il n'y a eu aucune évaluation de faite »-, le SNUIPP et la FSU ont réalisé un rapport pour le moins accablant en dénonçant divers dysfonctionnements. « Les horaires scolaires sont fixés par défaut, en fonction des horaires périscolaires et des contraintes du Conseil général. Le périscolaire s'effectue au dépend du scolaire en niant le rôle des enseignants qui sont expulsés des classes pour laisser place au périscolaire », analyse le délégué du SNUIPP, Fabrice Couégnas, tout en rappelant l'hostilité quasi générale face à une réforme imposée aux forceps. « Le 13 novembre, 70 % des parents n'ont pas envoyé leurs enfants pour protester et 70 % des enseignants étaient en grève le 5 décembre. » Autre grief, l'utilisation des personnels ATSEM, jusqu'alors dédiés aux écoles pour assumer des activités extérieures au temps scolaire. Tous redoutent aussi les inégalités entre les écoles et s'inquiètent de la fuite des élèves en direction des établissements privés non soumis à la réforme des rythmes. Dans leur combat, parents, syndicats et élus semblent pouvoir s'appuyer sur une partie des 111 délégués départementaux de l'Éducation Nationale qui expriment eux aussi des inquiétudes sur les principes d'égalité, de laïcité et sur la sécurité dans le cadre des activités périscolaires. Non sans noter des disparités de traitement au sein même des écoles qui ont appliqué la réforme. « À Lavaveix-les-Mines, les activités sont réservées aux enfants dont les parents travaillent », souligne une déléguée.
Quant aux élus, ils ne mâchent pas leurs mots, à l'image des conseillers généraux de Chambon-sur-Voueize et de Dun-le Palestel, Nicolas Simonnet et Laurent Daulny qui accusent ouvertement la directrice d'académie et le préfet d'exercer de multiples pressions. Soit en essayant de « court-circuiter les maires », en laissant « sous entendre des fermetures de classes » dans les communes réfractaires, en s'adressant aux intercommunalités ou encore en menaçant « d'imposer les rythmes sans concertation aucune. »
La directrice d'académie
et le préfet
au ban des accusés
« Les 67 maires sont devenus des délinquants civiques, des mauvais élèves auxquels on pourrait faire des misères. On demande aussi aux maires d'engager leur responsabilité par écrit sur les bonnes m'urs des animateurs que nous serions amenés à embaucher. C'est quand même fort de café », s'insurge Nicolas Simonnet, évoquant des « méthodes détestables » d'une « autre époque ». « Nous subissons des pressions sur des écoles à Maison-Feyne, Villard, Naillat », confirme le maire de Dun-le-Palestel, Laurent Daulny, qui évoque le coût d'une réforme jugée trop onéreuse, en moyenne 150 euros par élève.
La Souterraine aurait ainsi dépensé 90.000 € tandis qu'il en coûterait 25.000 € pour la commune Dun-le Palestel. En comptant les 800.000 € que le conseil général déboursera pour assurer les transports scolaires, le montant global de la réforme pour la Creuse avoisinerait les 5 M€, selon Fabrice Couegnas, alors que « les cours ne sont actuellement pas assurés chaque jour dans plus d'une dizaine de classes dans 10 et 20 classes », faute de remplaçants. « Avec les moyens mis en 'uvre, on pourrait faire largement mieux, en recrutant des dizaines d'enseignants, en remettant des RASED, en envoyant les enseignants en formation… »
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