"Sécheresse en Europe" ARTE
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/11/2021
- 0 commentaire
L'agriculture intensive, les subventions de l'UE, les lobby agro-industriels.
L'agriculture conventionnelle accroît les effets de la sécheresse.
L'agriculture bio permet aux sols de résister.
On est arrivé ici au mois de mars. On a paillé, couvert de broyat et de BRF, on n'utilise aucune machine, on ne tasse pas le sol, on ne le retourne pas. On fait un petit trou, on plante et on repaille.
Aujourd'hui, le sol grouille de vers de terre et de myriades d'insectes. Tous participent à la biodiversité.
Plusieurs voisins sont venus discuter avec nous, surpris par cette méthode. Impressionnés par le rendement du terrain en aussi peu de temps.
Nos récoltes sont déjà suffisantes pour nous nourrir.
C'est une petite surface. Le potager couvre à peu près 250 m² pour l'instant. Rien n'empêcherait d'étendre cela à des hectares entiers.
Ces derniers jours, nous avons planté à peu près quarante arbres et arbustes. Le jardin-forêt prend forme. De multiples espèces différentes de pommiers, poiriers, mirabelliers, abricotiers, cerisiers, argousiers, amélanchiers, oliviers de Bohème, baie de goji, goumi du Japon, févier d'Amérique, kiwaï, kiwis, vignes, groseilles, groseilles à maquereaux, cassis, framboises, pruniers, caraganier, chalef d'automne, feijoa...On installe des "corridors" entre les plants, des lieux réservés aux légumes, tout ce qui pousse ici se mélange. Pas de rang, pas de places attribuées, séparées, isolées. Tout est relié. On a semé de "l'engrais vert" aux pieds des arbres, sur le maximum de surface. Cet engrais vert couvrira le sol le moment venu. Le sol n'est jamais, jamais mis à nu...La terre n'est jamais retournée au-delà du trou qui accueille le plan. On désherbe le tour de l'arbre pour que l'eau s'infiltre, sinon les graminés en absorbent une trop grande quantité. Toutes les adventices sont laissées sur place, racines à l'air. Elle se décomposent et nourrissent le sol. Des bacs à compost pour la formation du terreau et une partie des épluchures et "déchets verts" sont étalés directement sur le terrain. Plusieurs zones sont dédiées à l'accumulation de bois morts et de ronces pour que les insectes y trouvent des abris. Il ne s'agit pas d'adapter le terrain mais de nous adapter au lieu en y plantant ce qui nous importe. L'objectif est de rester au plus près de la nature et de son extraordinaire équilibre.
Maintenant, c'est évident que le travail humain, et non mécanisé, demanderait des changements de comportements très importants.
Des tas d'expériences sur des surfaces de grande taille ont montré que tout cela est possible.
La sécheresse réclame ces changements. Il n'y a pas d'autre solution.
"Les forêts précèdent les peuples; les déserts les suivent"
Apocryphe attribué à Chateaubriand.
Ajouter un commentaire