Suicide des agriculteurs.
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/02/2016
- 2 commentaires
Je suis opposé à l'élevage et à l'agriculture industrielle, opposé à l'empoisonnement des terres, à la souffrance animale, à l'empoisonnement des populations, MAIS quand je lis la situation personnelle des agriculteurs et connaissant la difficulté de leur métier, eh bien, je les plains. Considérablement et sincèrement. Le gars qui PERD 6000 euros par semaine en se levant à l'aube et en finissant bien après le coucher des poules, oui vraiment je le plains...Je suis persuadé que bon nombre d'exploitants aiment sincèrement leur métier et j'espère qu'ils trouveront dans un changement radical de méthodes la solution pour parvenir à une vie honorable. Monter des coopératives, s'engager intégralement dans une agriculture et un élevage répondant aux critères de qualité réclamés aujourd'hui par un nombre croissant de personnes, travailler sur le local et le bio, réduire les surfaces pour se concentrer sur la qualité, établir un lien de confiance et de totale clarté avec les consommateurs, court-circuiter les intermédiaires qui s'engraissent sur le dos de ceux qui ont fait le plus dur du travail....Je suis loin de maîtriser tous les paramètres du problème mais je reste persuadé que la solution ne viendra pas du monde politique....
Depuis la disparition de la PAC, la politique agricole commune, les prix ne sont plus garantis, et ils peuvent atteindre des planchers mortels pour les élevages et les éleveurs.
Agriculture : la profession de plus en plus touchée par les suicides
Salon de l’agriculture : hué, Hollande accueilli au son de « démission »
Dès le début de sa visite, le président s’est engagé à « tout faire » pour aider les agriculteurs . Mais cela n’a pas suffit à les calmer.
C’est par des sifflets que François Hollande a été accueilli ce samedi au Salon de l’agriculture. Des agriculteurs, revêtus pour certains de t-shirts noirs marqués « Je suis éleveur je meurs », ont également scandé « Démission ». « C’est l’état d’urgence pour l’élevage ! », lance l’un d’eux. « Bon à rien », « on n’est pas des migrants », « connard », « fumier » et autres insultes ont fusé tandis que le président progressait au milieu d’une haie hostile d’éleveurs. « Il s’en fout complètement de nous », clame un autre. « Ça fait un an qu’on mène des actions en France, personne ne nous écoute », renchérit un troisième.
Les insultes lancées à François Hollande couvertes par le commentaire ininterrompu de Claude Askolovitch, sur I-Télé :
Le président, accompagné du ministre du l’Agriculture Stéphane Le Foll, n’a pas interrompu pour autant sa visite. « La colère, je l’entends, je la comprends », a expliqué le président à un agriculteur. Le président s’est engagé à « tout faire » pour aider les agriculteurs en difficulté. « Si je suis là aujourd’hui c’est pour montrer qu il y a une solidarité nationale », et « on va tout faire » pour aider l’agriculture, car « en défendant l’agriculture je défends toute la nation », a déclaré le président, accueilli à son arrivée à 6 h 46 par le président de la FNSEA Xavier Beulin, entouré de membres du syndicat drapeaux à la main.
Il a rappelé les mesures gouvernementales pour aider les éleveurs en difficulté et redemandé aux groupes de distribution, dont les négociations tarifaires annuelles avec leurs fournisseurs s’achèvent dans deux jours, de « faire un effort de solidarité ». Avec l’effondrement généralisé des cours agricoles qui frappe en particulier les éleveurs, plus de 40 000 exploitations sont en situation d’extrême urgence, selon Stéphane Le Foll. Plus de 60 000 (sur 490 000) ont réclamé de l’aide alors qu’un éleveur de porcs, en Bretagne, perd jusqu’à 6 000 euros par semaine.
Lire la suite de l’article sur lepoint.fr
10 heures du matin, tweet de dernière minute :
Le stand du ministère démonté par des paysans en colère au #SalonDeLagriculture ! Les CRS chargent ! C’est l’anarchie !
Le tweet qui résume la situation des familles d’agriculteurs :
Commentaires
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- 1. Thierry LEDRU Le 25/02/2017
Mille mercis pour votre commentaire auquel j'adhère intégralement. La situation des agriculteurs est épouvantable et je suis sidéré, effaré, consterné par l'attitude des gouvernements successifs tout autant que par celui des consommateurs qui se ruent sur les produits étrangers ou issus de l'industrie agroalimentaire au détriment de ce soutien indispensable et vital envers les exploitations de notre pays. J'ai un ancien élève qui a repris l'exploitation de son grand-père (vaches laitières) et qui sans le soutien financier de ses parents ne s'en sortiraient pas alors qu'il enfile les heures de travail à n'en plus finir, jusqu'à y sacrifier sa vie personnelle (jamais de congé, aucun pouvoir d'achat, une vie entièrement consacrée à ses bêtes, célibataire à 29 ans...). J'ai connu quand je vivais en Bretagne le même désastre avec les marins pêcheurs lorsque des poissons de toute l'Europe puis de la planète entière sont arrivés sur la marché français. On a rencontré de nombreux agriculteurs un peu partout en France (Massif central, Bretagne, Jura, Pyrénées, Alpes) pendant nos périples à vélo et le constat est toujours le même. Ils sont épuisés, désespérés et pour beaucoup, vivent sous le seuil de pauvreté. Les seuls, aujourd'hui, à parvenir à une vie honorable au regard de leur travail sont ceux qui se sont tournés sur les produits bios. Nous discutons parfois avec des exploitants de la région (Chambéry) qui vendent leurs produits dans un magasin bio de la région et ils nous disent combien le soutien des consommateurs est primordial. C'est là que se trouve la solution à mes yeux. Que la population accepte de payer un peu plus si nécessaire, en sachant qu'ils mangent dès lors des produits de qualité et qu'ils participent au maintien de la vie dans nos régions. C'est au peuple de décider. Rien de bon ne viendra des gouvernements qui n'obéiront toujours qu'au diktat des "lois du marché" et de cette désastreuse mondialisation. -
- 2. travailendanger229 Le 25/02/2017
Différentes choses ne sont pas dites.Nombre d'agriculteurs (y compris des éleveurs)ont des revenus TRES faibles (de l'ordre de 300 euros/mois).Vivre de son travail devient dès lors quasiment impossible.L'Europe verte (la PAC)a longtemps été un cadre favorisant les activités agricoles et notamment les agriculteurs français.Ce n'est plus le cas.Il faut donc repenser l'organisation des activités agricoles en France et en Europe.Or,les "responsables" publics se précipitent au Salon de l'Agriculture pour se montrer,pour faire leur sketch sans même faire référence à ce scandale des agriculteurs qui se donnent la mort.C’est indécent.D'autres professions (hôpital,enseignement,police…notamment)sont durement touchées,frappées par la souffrance,l'absence de reconnaissance,la (très) mauvaise organisation du travail,l’absence de concertation,le déni des problèmes organisé au plus haut niveau de l'Etat (et de l'Europe)et avalisé par des syndicats dont l'utilité est problématique.En effet,lorsque la question de la SURVIE est posée on ne peut plus se contenter de vagues promesses électorales ou d'un simple "ça va aller" à la fois cruel et totalement irresponsable.Des questions de cet ordre,aussi graves,aussi importantes pour notre avenir (se nourrir,vivre dans un espace vivable,entretenir les territoires & les paysages en dehors des métropoles systématiquement privilégiées,préserver les ressources naturelles…etc)ne peuvent être résolues que par la politique,les Etats,les responsables publics.Or,à l’évidence ces derniers ne parviennent plus à penser l’essentiel et l’intérêt général quand ils ne préconisent pas purement et simplement la destruction du pacte social.Il faut relayer de toute l’urgence l’appel au secours des agriculteurs de France,après le suicide ( !) de cette productrice de lait des Côtes d’Armor.C’est notre intérêt que de le comprendre :faire de la merd. ne peut en aucun cas constituer notre avenir commun.Des hommes et des femmes aiment le travail bien fait et en meurent dans un silence de plomb.
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