Survivalisme en détails
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/06/2023
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Il manque un élément qui est pour moi essentiel : le survivaliste (et j'adhère intégralement à tout ce qu'il écrit) contribue par son comportement de "simplicité volontaire" à réduire son impact sur la planète. Je ne le fais donc pas que pour moi et mes proches mais pour la communauté humaine toute entière.
Survivalisme : la VRAIE définition vue par un expert de 10 ans d’expérience
par Auteur invité
https://mouton-resilient.com/survivalisme-definition/
13/06/2023
En plus de 10 ans de survivalisme, ma pensée est passée par différentes strates.
Gamin, j’avais déjà une appétence à l’aventure dans les bois et à la « survie ». Les histoires de trappeur, les expériences de vie sauvage, les sorties rando/bushcraft/bivouac/feu de camp, tout cela m’exaltait.
Voyons ensemble ma modeste expérience qui aboutie à ma définition du survivalisme sur fond de réflexions.
Vous risquez d'être surpris...
SOMMAIRE
Le survivalisme n'est pas de la paranoïa
Survivre et surtout consommer n'est pas du survivalisme
Le survivalisme pragmatique apporte du sens à la vie
Le survivalisme permet de construire à la place de subir
Le survivalisme est l’art de rester vivant
Coaching Survivalisme : un raccourci très malin
Les interrogations récurrentes
Survivalisme en vidéo : pénuries, bivouac et générateur solaire
*** Article par VIK GN, YouTubeur et coach spécialisé en survivalisme ***
DE LA SURVIE AU SURVIVALISME
De la survie au survivalisme, il n’y a qu’un pas.
Lorsque j’ai découvert en ligne cet état d’esprit qui coulait de source, j’ai d’abord vu, il est vrai, une discipline qui codifie et organise le développement de la capacité à survivre.
Initialement, le survivalisme était pour moi juste un mode de vie prônant entraînement, organisation et matérialisme dans le but d’être progressivement prêt à la fameuse « rupture de la normalité ».
Sans plus.
PRÉPARATION À UNE SITUATION DE SURVIE POUR COMMENCER
En premier lieu donc, ma logique a été de me préparer à une situation de survie dans la nature. Puis par extension, d’être prêt à d’autres types de situations de survie.
Parce que pourquoi pas ?
Si je peux être amené à devoir survivre dans la nature (par exemple en me perdant en plein orage), pourquoi ne serais-je pas menacé par d’autres risques bien plus probables dans mon quotidien urbain ?
Que ferais-je si on m’agresse ? Et si ma maison brûle ? Que faire si l’électricité est coupée ? Ou l’eau ? Et si tout s’effondrait ? Une pandémie ? Une situation de crise SEVESO ?
PUIS LE SURVIVALISME PRAGMATIQUE BASÉ SUR DU BON SENS
Cette pensée soucieuse de risques possibles et probables m’a donc ainsi guidé initialement dans les méandres pragmatico-pratiques du survivalisme.
Il fallait stocker des consommables.
Il fallait que j’apprenne des compétences.
Il fallait que je m’équipe.
Il fallait que je me mette en situation, pour tester.
Au cas où.
Et c’était très bien, en apportant une solution concrète et une préparation globale de survie face aux situations de crise.
Car, effectivement, en France...
LE SURVIVALISME N'EST PAS DE LA PARANOÏA
Un regard extérieur y verrait de l’anxiété, voire même "de la paranoïa" comme s’amusent à dire nos détracteurs.
Honnêtement, on ne peut pas leur donner entièrement tort, en se mettant à leur place.
Pourquoi s’inquiéter de ça ? On ne pense pas à ça, nous.
Pourquoi imaginer des scénarios catastrophe quand tout va bien ? Pourquoi faire ? Pour le plaisir de se faire peur, pour s’imaginer survivant héroïque, triomphant de l’adversité ?
Eh bien, pas vraiment.
LE SURVIVALISME EST UNE RÉPONSE AUX LIMITES DU SYSTÈME
En réalité, adolescent, j’ai pris conscience des limites de notre système (yo le système man !).
Rien de bien révolutionnaire ici, mais j’ai percuté que tout dépend des énergies fossiles. Que tout fonctionne en flux tendu. Que la machine sociétale est d’un niveau d’interdépendance et d’interconnexion planétaire jamais vu dans l’Histoire de notre espèce.
Ce niveau de complexité paraît extrêmement fragile.
Pour nous, qui dépendons de la mondialisation et de ses approvisionnements quotidiens, le moindre grain de sable dans l’engrenage serait très dommageable.
Mais d’un autre côté, paradoxalement, cette complexité et cette multiplication des moyens, des compétences et des sources d’approvisionnements apportent aussi énormément de résilience au système.
Mille fois, la marche du monde s’est grippée, et mille et une fois, la société s’est relevée. Toujours dans la douleur, les pertes et la difficulté certes, mais tout de même.
Ce qui donne un espoir.
Cependant...
LES RISQUES MAJEURS EXISTENT
En parallèle, les risques majeurs localisés existent, ne le nions pas.
Même "l’État-maman" nous prévient et nous explique quoi et comment faire pour nous préparer à une catastrophe naturelle ou technologique.
Faites vos kits de survie, écoutez les alertes, préparez votre sac d'évacuation, suivez les consignes.
Si vous en doutez, jetez un œil à l'article : kit de survie catastrophe, les conseils des gouvernements.
NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS PAR DES RUPTURES DE NORMALITÉ AU NIVEAU INDIVIDUEL
De même, rien qu’au niveau individuel, rares sont ceux qui échapperont dans leurs vies à un événement difficile.
Chômage, séparation, accident de la voie publique, agression, incendie, deuil, maladie, catastrophe, seveso … Nous sommes des êtres vulnérables et exposés aux aléas de la vie.
Il est donc pragmatique de s’y attendre et de les anticiper un minimum.
Pour autant, malgré ces trois niveaux pouvant défaillir (systémique, local et personnel), on a l’impression que monsieur moyen, le bon citoyen, le consommateur moderne, vit sa vie sans s’en soucier le moins du monde.
Je me suis parfois fait ces réflexions :
Comment pouvons-nous nous laisser porter ainsi ?
Est-ce que nous sommes du bétail, des feuilles mortes ?
Notre destin est-il tout tracé ?
Les gens ne s’attendent pas à rencontrer de problème dans leur vie ?
LE BON SENS EST OUBLIÉ OU MOQUÉ
Pourtant, quelques générations en arrière, on ne raisonnait vraisemblablement pas ainsi. On ne remettait pas son existence et les moyens de sa subsistance entre les mains d’un système d’approvisionnement mondialisé.
On se gérait soi-même, à son échelle.
J’ai bien conscience que c’était par obligation. La vie était très dure pour les petites gens comme nous.
En tout cas, nous étions acteurs de notre existence.
Seuls Dieu et la Nature pouvaient nous atteindre. Le pouvoir des hommes pouvait nous nuire ou nous aider, mais il n’était que de passage, comme nous.
Nous étions des individus responsables de nos échecs et de notre propre bien-être, forgés par le quotidien, pas des enfants gâtés pleurnicheurs et exigeants.
La technologie, la modernité, les guerres fratricides et le pétrole ont vidé les campagnes et transformé un peuple de producteurs, de bâtisseurs, d’artisans et d’Hommes en un peuple de citadins travaillant dans le tertiaire, dépendant de la machine pour chaque aspect permettant de rester en vie.
Contre quelques heures d’activités, ou non d’ailleurs, elle nous maintient en perfusion.
L'ASSISTANAT EST UN SEMBLANT DE LIBERTÉ
Me nourrir ? On produit pour moi, j’achète juste.
Me soigner ? On prend soin de moi « gratuitement » à volonté.
Me protéger ? Suffit d’appeler la cavalerie.
M’instruire ? Pas utile.
Profiter de tout le confort possible ? Bien volontiers.
Avoir toujours de l’eau, même chaude ? Je ne sais pas comment ça marche exactement, mais je paie et j’en ai, sans aucun effort.
Je n’ai pas de quoi me payer tout ce confort ? Pas grave, on me l’offrira quand même, c’est mon « droit » et un dû.
Me reproduire ? On va m’aider à procréer si la Nature ne le veut pas.
Ne pas me reproduire ? On va m’aider à ne pas le faire, même si la Nature l’exige.
Rester vivant ? On va me maintenir au maximum, quitte à perdre toute dignité.
Mourir dès que je le souhaite ? Bientôt, on m’aidera bien volontiers…
Par conséquent...
SURVIVRE ET SURTOUT CONSOMMER N'EST PAS DU SURVIVALISME
Des risques ? Cela n’existe pas, parano !
Des problèmes ? Il n’y en a plus.
L’adversité ? Qu’est-ce que c'est ?
La difficulté ? On m’aidera toujours, on trouvera toujours une solution et le gouverne-ment sera toujours là pour moi si besoin.
Ne nous soucions plus de rien : vivons, consommons et profitons sans penser au lendemain. "Je suis un être suprême, le roi de mon univers, je mérite considération et honneurs".
IL MANQUE QUELQUE CHOSE À LA MODERNITÉ
On pourrait voir dans la modernité une chance et un gain de qualité de vie énorme par rapport à nos aïeux. Vous n’auriez pas tort.
Ce serait en réalité de l’ingratitude que de cracher sur un tel niveau de vie, par rapport à celui d’autres humains ou de nos ancêtres.
Nous profitons aujourd’hui du fruit du travail de nos anciens, qui pierre après pierre ont bâti ce monde pour nous.
Pour autant, il semble nous manquer quelque chose.
Ce n’est pas quelque chose que nous pourrions avoir en bonus du reste, mais quelque chose que nous avons perdu en chemin.
Du SENS.
QUELLE EST CETTE VIE MODERNE ?
Venir au monde ; l’instruction publique et son formatage ; un travail tout sauf épanouissant ; des dépenses, impôts et taxes ; puis la vieillesse et la mort ?
Une vie confortable et sûre, certes, qui permet de jouir individuellement et de profiter des petites choses.
Mais à quoi bon ?
Qu’allons-nous construire, qu’allons-nous transmettre ?
Quel est notre utilité dans cette petite vie ?
Tout individu comme toute espèce animale ou végétale semble n’être sur Terre que pour une chose : Vivre.
Tout simplement.
Vivre soi-même, survivre aux menaces pour finalement se reproduire, puis mourir.
Survivre à travers sa descendance.
Construire une longue chaîne, presque infinie, dont chaque minuscule individu est un maillon.
Absurde.
Bouleversant.
Magnifique.
De cette sécurité qu’offre la vie moderne, n’avons-nous pas perdu des libertés ?
N’avons-nous pas perdu cet élan vital ?
Qu’est-ce qu’être VRAIMENT vivant ?
LE SURVIVALISME PRAGMATIQUE APPORTE DU SENS À LA VIE
Je reviens au survivalisme.
De l’approche centrée simplement sur la préparation à l’événement, ma vision s’est affinée avec le temps vers une démarche de Vie.
Je m’explique.
NOUS NE SOMMES RIEN NI PERSONNE
Notre existence individuelle n’importe pas, ni à la Nature ni à notre espèce ni à la marche du monde.
Nous allons mourir. C’est inéluctable.
Toi qui me lis. Tu vas. Mourir.
Donc à quoi bon se battre, à quoi bon se préparer à survivre, puisqu’on meurt tous un jour ?
Le survivalisme n’est-il pas un effort vain, une souffrance psychologique que l’on s’inflige, de l’anxiété qui nous gâche la vie ?
Du temps perdu dans cette courte vie ?
Non.
Pour moi, c’est tout l’inverse.
LE SURVIVALISME, C’EST FAIRE TOUT CE QU’IL FAUT POUR NE PAS SUBIR ET POUR POUVOIR SURVIVRE
SUR – Vivre.
Survivre aux risques, à l’imprévu et aux menaces, d’accord, mais aussi :
SUR-vivre, vivre mieux.
SUR-vivre, vivre vraiment.
SUR-vivre, revivre.
C’est pour moi ce que ce préfixe dissimule.
LE SURVIVALISME, C’EST SE BATTRE POUR LA VIE
C’est protéger sa vie et donc la Vie.
C’est sécuriser son existence et l’existence elle-même.
Rendre possible la continuité. Faire en sorte qu’il y ait un avenir.
Se préparer à affronter un risque ?
Avoir de quoi s’hydrater ?
Avoir de quoi se réchauffer l’hiver ?
Apprendre les gestes qui sauvent ?
Avoir toujours de quoi manger ?
Produire de la nourriture ?
Être prêt à prendre les armes pour détruire une menace réelle, injuste et actuelle ?
Comment filtrer et potabiliser de l'eau ?
Attacher sa ceinture en voiture ?
Bâtir un foyer sûr ?
Être prêt à tuer et à mourir pour ses enfants ?
LE SURVIVALISME PERMET DE VIVRE MIEUX MAINTENANT
Tout cela n’a qu’un seul but : permettre à la Vie de continuer.
C’est profondément humain.
C’est même plus qu’humain : c’est animal.
C’est naturel.
Notre époque nous a déconnecté de tout cela, de ces gestes et principes ancestraux. Nous « vivons » à moitié.
C’est cet élan vital qui est en train de se perdre.
Ce qui fait de nous des Hommes a souvent été la volonté historique de laisser une trace, et donc de montrer aux générations futures que nous avons vécus pour de vrai.
On construisait ainsi quelque chose.
Comment s’exprime aujourd’hui cet instinct de vie, qui veut se perpétuer?
LE SURVIVALISME PERMET DE CONSTRUIRE À LA PLACE DE SUBIR
Prenons du recul et posons-nous quelques questions :
Qui construit quelque chose qui compte réellement ?
Qui aujourd’hui bâtit un château ou une cathédrale qui sera debout dans mille ans ?
Quel clan monte aujourd’hui un dolmen qui sera toujours là dans 7000 ans pour l’offrir à sa descendance ?
Qui est capable de faire un chef-d'œuvre qui se transmettra à travers les siècles ?
Qui sont les Da Vinci et les Vivaldi, les Delacroix et les Chopin d’aujourd’hui ?
Entreprendre, en guise de grand projet d’une vie ? Les bâtons dans les roues pleuvent. C'est tout sauf simple...
Mais qui a dit que c'était facile ?
En fait, la sélection naturelle fait que....
RARES SONT LES COURAGEUX QUI VEULENT RELEVER LA TÊTE
Ceux qui désirent monter quelque chose, construire leur empire.
Les plus motivés préfèrent partir pour pouvoir se libérer du racket et de la pression française. Ou alors, sortir du système.
Mais pour l’humain moyen qui n’est pas le génie que l’Histoire retiendra, le don qu’il a reçu et transmettra à l’humanité n’est pas une œuvre.
Quoique.
C’est lui-même. Après sa mort, ses enfants vivront, transmettront sa mémoire et un petit peu de lui.
LE SURVIVALISME EST UNE RÉPONSE AUX IDÉOLOGIES MORTIFÈRES
Même ce qui a toujours été la chose la plus normale et la plus naturelle, se reproduire, ne coule plus de source aujourd’hui.
Pour exemple, voici ce que l'on entend de plus en plus :
Avoir des enfants ? Bof, et la planète ?
On est déjà trop sur Terre, non ? Et puis, ce n’est pas le moment. Je veux encore profiter.
Les enfants sont une charge, un boulet, des contraintes, des coûts.
Je n’ai ni le temps ni les moyens d’avoir un enfant. Je veux favoriser mon travail et ma vie personnelle.
La grossesse, quel asservissement de la femme.
De plus, quel monde allons-nous leur offrir ? Tout n’est pas rose tout de même. Il y a tellement de problèmes.
Il y a d’ailleurs bien assez d’occidentaux comme ça, nous sommes mauvais et pollueurs. En tout cas, c'est très important que l’on constitutionnalise l’interruption de grossesse et qu’on la banalise.
Purs produits de cette époque mortifère qui modèle leur pensée, beaucoup de nos jeunes contemporains raisonnent en partie ainsi.
L’instinct de vie naturel et intemporel est remplacé par un instinct de mort, moderne et acquis.
LA SÉLECTION NATURELLE OU BIEN LA RÉALITÉ NOUS RATTRAPE
Heureusement, leurs gènes les poussent souvent à changer d’avis un peu plus vieux, in extremis.
Mais parfois jamais et c'est triste.
Un tout petit maillon s’ajoute sur cette vieille chaîne rouillée, qui a commencé à être forgée il y a des millions d’années.
N’oubliez jamais que chaque année où vous n’avez pas d’enfant est une année de moins que vous pourrez passer avec eux.
Tic tac, tic tac…
LE SURVIVALISME EST BIEN PLUS QU'UN STYLE DE VIE
Le survivalisme est ainsi désormais pour moi quelque chose de bien plus profond que de simplement se préparer à un événement difficile en tant qu’individu responsable.
Ce n’est là qu’un noble verni.
C’est plus encore que de faire en sorte de vivre vieux, de vivre mieux, en harmonie et en sécurité, en mangeant de bonnes choses et en passant de bons moments en famille.
C’est même bien plus encore que de construire son royaume, de se préparer à l’avenir et de façonner l’avenir.
S’il fallait écrire un aphorisme, je dirais que :
LE SURVIVALISME EST L’ART DE RESTER VIVANT
Juste cette merveille de simplicité, mais pourtant si profonde.
Vivre vraiment et transmettre cette flamme.
Rester vivant éternellement à travers sa descendance.
Construire son monde de ses mains pour pouvoir le léguer.
Aimer la vie, aimer sa terre, aimer les siens, aimer son sang et sa chair, aimer la chair de sa chair.
Aimer sa femme et ses enfants. S’aimer nous-même pour qui nous sommes.
Aimer ses parents et ses ancêtres.
Aimer, c’est chérir, honorer et protéger.
SURVIVALISME : AIMER, VIVRE ET SURVIVRE
Le survivalisme, c’est juste ça : Aimer, Vivre, et SURvivre.
Je pense que j’avais déjà compris cela avant d’être papa.
Je le ressens mille fois plus aujourd’hui.
Prenez soin de vous et des vôtres.
Vik
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