Tous responsables
- Par Thierry LEDRU
- Le 15/11/2015
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Le roman "Là-Haut" débute par l'attentat du RER de la Station St Michel, à Paris, le 25 juillet 1995.....
Lorsque j'ai entamé cette histoire, je me souvenais très bien de ce drame et j'avais lu le livre de Mme Rudetzski, "Triple peine".
20 ans après, quelques mois après une commémoration à Paris, sur les lieux mêmes, le cauchemar continue. Rien n'a jamais été réglé.
...
J'ai donc passé deux jours à faire de multiples recherches et à lire de très nombreux documents.
Une chose est claire pour moi. Les responsables de cette abomination, la cause des causes, la source du Mal, c'est l'ingérence de nos gouvernements successifs au Moyen orient, ce sont non pas les "principes" associés aux Droits de l'homme, la lutte armée contre des tyrans ou des dictateurs....Non, tout ça, c'est de l'habillage....La seule chose qui importe pour nos dirigeants, ce sont leurs intérêts....
Les coupables d'aujourd'hui s'appellent Hollande, Valls, Fabius, Cazeneuve et tous "les va-t-en guerre parce que ça rapporte..."
Il y a d'autres responsables encore.
Nous tous. Responsables parce que nous laissons des fous mettre l'ensemble de la population française en danger, des inconnus, des femmes, des enfants, des gens dans la force de l'âge, des millions de personnes et peut-être même nos proches. Nous tous responsables parce que nous laissons leurs intérêts financiers primer sur notre droit à vivre en paix.
Je pourrais associer à ce billet des dizaines de pages de documents accessibles sur la Toile, des documents issus de diverses sources et qui une fois recoupés, donnent les mêmes conclusions.
Ecoutez simplement les paroles du juge Trédivic sur youtube.
Des dizaines de documents sur la Toile... Tous les documents qui ne passeront pas à la télévision.
Fabius a organisé la livraison d'armes au front al Nosra qui cherche à renverser Bachar Al Assad en Syrie, mais al Nosra est affilié à Al Quaïda....Et les armes passent de mains en mains.
Le gouvernement français arme Al Quaïda....et donc l'Etat islamique et toutes les branches armées qui s'y greffent. Le chaos généré par l'intervention occidentale en Lybie est un vivier inépuisable de terroristes. Le même chaos se produit en Syrie depuis cinq ans. Des milliers de kamikazes potentiels.
On fait quoi ? On accepte ?
....
Maintenant, lorsque toutes les bougies déposées en mémoire des victimes seront consumées, lorsque les fleurs seront fanées, lorsque les drapeaux nationaux ne seront plus insérés dans toutes les pages de réseaux sociaux, il ne s'agira pas de croire que les renseignements généraux et toutes les forces de police parviendront à éviter un autre carnage. C'est impossible. Absolument impossible. Vendredi soir, sept terroristes ont abattu en plein Paris 129 personnes, plusieurs dizaines sont dans un état d'urgence absolue...Des centaines d'autres vivront avec ces images d'horreur toute leur vie.
Imaginons vingt terroristes...Imaginons que celui qui a tenté d'entrer dans le Stade de France y soit parvenu.....Je ne sais pas si le vigile qui l'a refoulé est mort dans l'explosion mais il a sauvé des dizaines de personnes....
Alors, on fait quoi ? On prie pour l'amour et la paix dans le Monde ?
Ou bien, on impose à nos dirigeants de s'extraire de ces bourbiers, on leur impose nos convictions de paix et d'amour, on leur impose le retrait des forces armées, la cessation de ventes d'armes à des assassins, on leur impose notre morale, notre conscience, on leur impose notre force ? On leur montre que nos principes ne sont pas compatibles avec leurs intérêts.
Tous les gestes d'amour et de compassion, tous les hommages et les gestes d'affection, tout cela est indispensable, nécessaire, profondément humain.
Mais est-ce que nous devrons recommencer ? Encore et encore ?
La nuit dernière. Je ne dormais pas....J'avais des souvenirs de tout ce que j'avais lu avant d'écrire 'Là-Haut", les gens amputés que j'ai rencontrés en clinique, les récits des attentats, les récits des survivants et des témoins....Et c'était de nouveau là....La même horreur, amplifiée au-delà de l'imaginable.
J'imaginais déjà les actualités parlant des victimes, les enquêteurs, les filières, les revendications, le fanatisme religieux etc etc etc.....
Et j'imaginais tous ces hommes politiques annonçant haut et fort que "la France serait forte, qu'elle ne se laisserait pas abattre, que la France gagnerait la guerre contre le terrorisme", j'imaginais le prochain défilé de tous ces assassins élus dans les rues de Paris avec à leurs bras quelques-uns des dirigeants les plus corrompus de la planète.
Et les mêmes hommes politiques, une fois leurs textes lus, prendre leur téléphone et reprendre leurs "petites affaires entre amis"....
"Alors, tu me les achètes mes "Rafale" ? Ah et puis, j'ai aussi les frégates de Poutine qui sont à vendre, je te fais un prix..."
Pourquoi est-ce que la Droite et la Gauche se rassemblent, croyez-vous ? En hommage ? Allons, allons.....
Oui, je pense que nous sommes TOUS RESPONSABLES.
Et nous le serons tout autant au prochain attentat.
Alors, on fera quoi quand les bougies seront éteintes ?...
On les laisse continuer en priant ?
Alors, les bougies brûleront encore, inévitablement.
J'entends déjà dire que si le gourvernement se retire de Syrie et de tous les "Vietnam du Moyen Orient" les terroristes auront gagné, que la France sera humiliée, que "nous" aurons manqué de fierté.... etc etc etc....
Ma seule fierté serait de contribuer à mettre fin aux attentats sur le sol français, certainement pas de cautionner des guerres. Puisque je ne peux rien faire pour le reste du monde. Je rappelle que l'attentat du RER, c'était en 1995....Rien n'a jamais été réglé par les guerres qui se sont succédées et les attentats prennent une ampleur effroyable.
Rien ne se réglera par les armes.
Soit nous acceptons qu'il y ait de prochaines victimes, soit nous faisons entendre nos voix. À qui de droit.
L'attentat du 25 juillet 1995
Le à 17 h, une bombe explose dans un train de la ligne du RER B qui se trouve alors au deuxième sous-sol de la station, aux abords des quais de la gare Saint-Michel - Notre-Dame. L'État-Major des sapeurs-pompiers décrète le plan rouge. Une journaliste de France 2 relate que l'évacuation des blessés graves débute à 17 h 40. La place Saint-Michel, les ponts et les rues alentour sont emplis de véhicules de secours. Le parvis de Notre-Dame fait office de piste d'hélicoptère tandis qu'un bar voisin, Le départ Saint-Michel, est réquisitionné comme poste de secours avancé.
Le Président de la République, Jacques Chirac, et son Premier Ministre, Alain Juppé, se rendent sur place dans la journée.
À 20 h, au début du journal télévisé de France 2, le présentateur avance les chiffres de quatre morts, ainsi qu'une quarantaine de blessés au cours « d'une mystérieuse explosion ». En effet, à cette heure-là, aucune source officielle n'a confirmé la thèse de l'attentat3.
Ce sera seulement plus tard que l'attentat terroriste sera confirmé, tandis que le bilan définitif sera porté à 8 morts et 117 blessés4.
Enquête
Faute de revendication, le ministre de l'Intérieur Jean-Louis Debré lance un appel à témoins et promet un million de francs à qui permettra d'identifier les terroristes5.
La bombe improvisée est une bonbonne de gaz de camping remplie de poudre noire, de désherbant et de mitraille (clous, boulons) avec un réveil pour retardateur, le type même de matériel qu'utilise le Groupe islamique armé. Cette « bombe du pauvre » était enfouie sous un siège6.
Six jours plus tard, le , le DRS, le service de renseignements algérien indique à son homologue français, la DST, que des groupes du GIA sont présents en France et ont l'intention de commettre des attentats. Cependant les services français soupçonnent que ces groupes sont téléguidés par le DRS pour provoquer une réaction antiislamiste. Le 17 août 1995, une bombe semblable placée dans une poubelle parisienne à la hauteur du 44 avenue Friedland, explose et blesse 17 personnes. Le 19 août, un texte est transmis au président de la République Jacques Chirac par l'intermédiaire de l'ambassadeur de France à Alger qui a reçu une lettre signée Abu Abderahmane Amine, alias Djamel Zitouni, l'émir du GIA. Elle demande à Chirac de « se convertir à l'Islam et de reconsidérer ses positions sur le dossier algérien »7.
Deux poseurs de bombes sont identifiés grâce aux empreintes digitales laissées sur une bonbonne de gaz qui n'a pas explosé le 26 août 1995 en bordure d'une voie ferrée du TGV Lyon-Paris, près de Cailloux-sur-Fontaines : Khaled Kelkal et Boualem Bensaïd. Malgré la traque dont il fait l'objet, Khaled Kelkal parvient à commettre encore deux attentats4.
Meurtriers
Khaled Kelkal est abattu par les gendarmes le 29 septembre 19956. Grâce à un numéro de téléphone récupéré dans une des poches de Kelkal, la police arrête Karim Koussa, Boualem Bensaïd et Smaïn Aït Ali Belkacem qui sont jugés et condamnés, pour leur implication dans les attentats, à la réclusion criminelle à perpétuité le 30 octobre 2002. Ali Touchent, le « cerveau », est tué en Algérie en 1997 ; Rachid Ramda, le « financier », est arrêté en Grande-Bretagne en novembre 1995 mais la justice française attend pendant dix ans son extradition qui est finalement décidée le après que tous ses recours ont été épuisés8,9. Il est extradé le . Jugé pour son implication dans trois attentats commis en 1995 à Paris, dont celui du RER B, Ramda est condamné pour complicité à la réclusion criminelle à perpétuité, le 26 octobre 2007, jugement confirmé le 13 octobre 2009, en appel, par la cour d'assises spéciale de Paris. Sa condamnation est assortie d'une peine de 22 ans de sûreté10.
Hommages
La plaque commémorative sur le quai du RER B est fleurie tous les ans aux anniversaires de l’attentat.
Le , dix ans après les faits, un bref hommage a été rendu par Françoise Rudetzki, déléguée générale de l'association SOS Attentats devant la plaque commémorative. Une minute de silence a été observée, et une gerbe de fleurs a été déposée au nom de la régie autonome des transports parisiens (RATP), en présence de sa présidente, Anne-Marie Idrac1.
Le , vingt ans après les faits, un bref hommage a été rendu par une cinquantaine de personnes, victimes et les rescapés en compagnie notamment d'Élisabeth Borne, PDG de la RATP, et de Françoise Rudetzki, fondatrice de SOS Attentats et désormais déléguée au terrorisme à la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac)11,12.
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