Une belle rencontre.
- Par Thierry LEDRU
- Le 07/12/2011
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La sonnerie de l'école venait de retentir. J'ai vu qu'un homme attendait à la sortie de la classe. Je suis sorti et il m'a demandé s'il était possible qu'on se parle un peu.
J'ai accompagné les enfants jusqu'à la sortie de l'école et je suis revenu en classe et on s'est installé.
Il était là à cause de "Noirceur des cimes". Il était tombé dessus "par hasard" à la bibliothèque du village. Il ne me connaissait pas et n'avait aucune idée de la trame du livre ou de son style.
Depuis qu'il l'avait terminé, il avait décidé qu'il était indispensable qu'il me rencontre.Un choc existentiel.
Beaucoup d'émotions pour lui comme pour moi. Difficile à exprimer tellement la symbiose était immédiate. Des questions essentielles après dix minutes de discussion. Le Soi, l'ego, le Réel, l'intellect, l'intuition, la quête existentielle... Les deux personnages principaux du roman sont à l'opposé l'un de l'autre. L'intellect et le rationnel, la passion et l'engagement. Un cheminement personnel dans lequel il se retrouvait et des réponses qui apparaissaient.
Et bien, je sais pour avoir vécu quelques autres expériences du même ordre avec d'autres lecteurs que rien n'est plus beau que ces rencontres lorsque jaillit au grand jour dans le flamboiement des yeux, le flot d'émotions que le livre a déclenché, cet éveil spirituel qui me touche tellement.
Je repensais plus tard à cette réflexion d'il y a quelques jours sur la force de l'essai par rapport au roman. Et bien, je reste convaincu que cette rencontre n'aurait pas eu lieu si j'avais écrit un essai pour parler de tout ce que j'aborde dans "Noirceur des cimes" ou dans mes autres romans d'ailleurs. Parce qu'un lecteur ne "vivra" jamais intérieurement un essai, il le comprendra uniquement. Ou en tout cas, même si ça peut se produire dans certains cas, une symbiose intellectuelle justement et la réponse à des flots de questions insoumies, il me semble que le roman aura toujours un avantage certain sur l'essai : les gens qui s'y trouvent sont vivants.
Et l'intellect n'aura jamais la beauté de la vie. Il n'en sera qu'un élément.
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