Une incompétence destructrice
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/04/2019
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En fait, aujourd'hui, si j'étais élève-instituteur, je ne décrocherais pas ma titularisation au regard de mon niveau en ...anglais...
Après un an comme élève-enseignant dans une classe, un jeune peut se voir refuser sa titularisation si son niveau en anglais est jugé trop faible. Donc, aujourd'hui, je ne devrais pas pouvoir enseigner dans une classe.
Tout va bien dans le meilleur des mondes...
Les injonctions de l'éducation nationale sur les élèves-enseignants sont totalement absurdes. Et délivrées par des gens diplômés dont la capacité à enseigner relève du zéro absolu. C'est juste consternant...
Si j'étais "maître formateur", je viendrais visiter les enseignants et je leur dirais : "Bien, maintenant, vous fermez votre cahier-journal, vos progressions, vos fiches de préparation, vous fermez vos livres, vous oubliez tout ce que vous aviez préparé pour ma visite et vous allez faire une séance de ce que vous voulez avec deux objectifs indissociables : vous faire plaisir et intéresser les enfants. Le reste n'a aucune importance... "
On ne transmet qu'au regard du bonheur qu'on éprouve à le faire.
Là, l'éducation nationale brise toute forme de plaisir chez l'élève-enseignant en le bombardant de demandes toutes plus inutiles les unes que les autres. C'est fou, quand même, que j'entends aujourd'hui chez les jeunes enseignants ce que j'entendais à 19 ans, quand j'ai suivi la formation d'instituteur...
Existe-t-il une administration plus incompétente que celle de l'éducation nationale ?...Je n'ai pas connu la moindre amélioration de cette institution depuis ma première année, ce qui signifie à mes yeux, qu'au vu des progrès validés dans des tas d'autres domaines, l'enseignement en France a régressé. C'est comme si la société continuait son cheminement, avec des hauts et des bas, mais que l'éducation nationale, figée dans une posture caricaturale, voyait s'éloigner la société à l'horizon sans jamais réagir.
Le développement personnel a pris une importance considérable dans la société civile. La quête de plénitude, de sérénité, de bien-être, de connaissance de soi, toute cette dimension spirituelle qui occupe une partie de la sphère médiatique reste un sujet tabou et banni des classes. On est pourtant en droit de se demander s'il ne serait pas plus judicieux d'apprendre aux enfants à vivre sereinement, autant que possible, au lieu de les lancer dans la vie adulte sans aucune protection et en ayant déjà connu quelques dégâts collatéraux...
"Traiter le mal à la racine", dit l'expression populaire.
"Protéger le bien à la racine," serait bien plus constructif.
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