Vigilance
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/04/2014
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mercredi 9 avril 2014
http://vigilance-rs.clicforum.fr/t749-Cette-r-forme-tombera-par-la-force-des-choses.htm#p1085
Ainsi donc, Manuel Valls l'a bien fait comprendre lors de son discours du 8 avril à l'Assemblée Nationale : Hollande ne lâche rien ( ou si peu ) sur la réforme des rythmes scolaires ( car c'est bien Hollande qui décide; Hamon - comme Peillon - n'est chargé que des aspects techniques et de la communication. )
Tant qu'il estimera que ce qu'il a à perdre dans cette histoire ( le vote des enseignants et de certains parents mécontents ) est moins important que ce qu'il peut y gagner, c'est-à-dire sa réélection grâce à:
- la baisse des chiffres du chômage par le recrutement massif par les communes de personnels ( précaires et à temps partiel ) chargés des nouveaux temps périscolaires,
- la réduction du déficit de l'Etat par le transfert aux communes de la charge des enseignants du primaire ( Acte III de la décentralisation ),
Hollande ne lâchera pas le morceau.
Mais cette réforme tombera, c'est certain; cela ne viendra pas d'une décision sensée de nos responsables; cela se fera uniquement par la force des choses.
D'abord, plus d'un millier de communes ne l'appliqueront pas à la rentréé 2014.
Ensuite, toutes les autres communes, qui l'appliquent à contre-coeur ( car tout le monde est bien conscient de l'absurdité de cette réforme, en dépit des postures adoptées pour des questions d'intérêts divers ) , arrêteront les unes après les autres, et reviendront à la semaine de 4 jours, comme l'ont déjà fait un certain nombre avant la fin de l'année 2013.
La mort de cette absurdité sans nom viendra donc des communes, (et non, malheureusement des enseignants...) car à partir de la rentrée 2014, la pression sera insupportable:
@quand les parents d'élèves découvriront l'état de fatigue que ces nouveaux "rythmes" provoquent chez les enfants,
@les contributions financières qui leur seront demandées par leur commune,
@les problèmes d'organisation posés et l'absence totale d'intérêt des activités imposées aux enfants,
@quand les professeurs des écoles subiront la fatigue et l'énervement de leurs élèves, leur propre fatigue ( en particulier tous ceux qui devront supporter une pause de midi de trois heures avant de reprendre, et donc ne termineront pas plus tôt qu'avant ), ainsi que la pagaille dans leur école transformée en grand centre d'animation,
@quand les syndicats pourris ( SNUipp et SE UNSA ) qui soutiennent cette réforme depuis le début ( avec plus ou moins de franchise vis à vis de ceux qu'ils croient encore représenter ) commenceront à craindre les résultats des élections professionnelles de décembre 2014 et retourneront leur veste,
@quand la FCPE recevra son coup de grâce aux élections des représentants des parents d'élèves de septembre 2014
( en résumé, quand aura lieu l'épuration de tous ceux qui ont collaboré avec les fossoyeurs de l'Ecole de la République ),
@quand les maires en auront assez de supporter les problèmes de recrutement, de responsabilités et d'accidents, de transports scolaires, de financement et la grogne croissante de leurs administrés,
et bien cette réforme disparaîtra définitivement, comme engloutie dans des sables mouvants.
Et tout le monde comprendra que cette réforme était folle dans son principe-même. Comment a-t-on pu imaginer un jour que l'on pourrait décréter que la totalité des communes de France serait en capacité de trouver et de rémunérer du personnel capable de supporter des groupes d'enfants sur la durée, et en nombre suffisant, c'est-à-dire pratiquement le double de ce que l'Education Nationale gère comme effectif de professeurs des écoles pour toute la France ( si un instituteur peut avoir la responsabilité des 30 élèves ou plus, un "animateur" ne peut se voir confier qu'une quinzaine d'enfants en moyenne, et sachant que dans la grande majorité des cas, les parents ne peuvent récupérer leurs enfants plus tôt qu'avant, la grande majorité des enfants est donc contrainte d'être présente, et de subir ce temps périscolaire )
Le plus effrayant de l'histoire, c'est qu'il semble donc ne pas y avoir de garde-fous dans ce pays, et que les mesures les plus aberrantes peuvent être mises en application sans que personne dans la chaîne hiérarchique de l'administration n'ose décoller son petit doigt de la couture de son pantalon pour stopper la mécanique infernale.
Désolé pour vous mesdames et messieurs les Gouvernants aux ordres de l'Union Européenne ultra-libérale, il va vous falloir trouver une autre fourberie pour territorialiser l'Education Nationale, pour la découper en morceaux afin de pouvoir la livrer au secteur privé, aux multinationales assoiffées de rentabilité ( et le tout au nom de "l'é-ga-li-té" ... vous n'avez pas honte ? )
Alexandre
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