Vivre dans un écovillage
- Par Thierry LEDRU
- Le 15/12/2018
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Si je pousse la réflexion un peu plus loin dans le temps, je pense que ces éco-villages seront les "noeuds vivants et solidaires" d'une probable époque très tourmentée.
Autonomes, intégrés à la nature et non aux zones urbaines et regroupant tous les talents nécessaires.
Je veux vivre dans un écovillage où l’on respecte l’humain et la planète
Les écovillages sont-ils les communautés du futur ? C’est une question que je me pose depuis quelques années. Il faudra bien que j’aille vérifier ça un jour ! Mais au delà de la réponse qu’il me reste à trouver, je constate que ce concept est encore très peu connu de la majorité des gens. Pourtant, les écovillages sont apparus dès le début du 20ème siècle. Depuis, ils se sont développés un peu partout à travers le monde. La France n’en compte que quelques dizaines seulement. Je pense que les communautés qui font vivre ces écovillages sont exemplaires à bien des égards.
Je veux vivre dans un écovillage où l’on respecte l’humain et la planète
Les écovillages se sont construits avec le souci d’incarner une solution d’avenir. Ça tombe bien : c’est ma préoccupation majeure l’avenir !
Laissez-moi vous présenter ce que sont les écovillages, quels concepts ils mettent en pratique. Peut-être que vous aussi serez séduit(e) ? J’espère vous donner l’envie, sinon de vous y installer demain, mais au moins d’y regarder de plus près et de vous poser certaines questions.
Un écovillage, c’est quoi au juste ?
Premier constat : des communautés de taille raisonnable
Un écovillage rassemble une communauté de gens dans un lieu à taille humaine, ne dépassant généralement pas les quelques centaines d’habitants. La plupart des écovillages se sont créés de manière spontanée. Ils se sont développés au fur et à mesure des rencontres avec d’autres personnes, au gré des capacités des uns, puis des autres. Ça tombe bien, j’ai moi-même quelques aptitudes que j’aimerais faire profiter à d’autres… pas vous ?
Plusieurs points communs réunissent les membres de la communauté. À commencer par leur intérêt pour des valeurs éthiques. C’est, fondamentalement, ce qui les amènent à développer des modes de vie différents, ou alternatifs diront certains. En effet, bien des différences existent entre les écovillages et les villes, petites ou plus grandes, dans lesquelles vivent une grande majorité de la population. L’éthique, quand il n’est pas galvaudé, ce terme est bien trop souvent absent du mode de vie en société qui nous est proposé. C’est bien là que le bas blesse pour ce qui me concerne.
Préserver la Terre pour les générations futures
J’ai un enfant. Je sais que je ne suis pas le seul. Je sais aussi que je ne suis pas seul à m’interroger sur l’état du monde de demain. Dans bien des écovillages, l’objectif commun s’articule autour d’une envie profonde partagée : celle de léguer aux générations futures un monde riche et intact. Transmettre un monde que les hommes n’auront pas détruit, un monde qui aura encore une nature entière à offrir.
C’est bien cela que je veux, et rien n’y personne ne m’empêchera de le faire !
L’idée est simple : ne pas considérer notre planète Terre comme un puits sans fond duquel on pourrait soustraire tout ce que l’on veut sans jamais devoir le lui rendre. Au contraire, toutes les ressources prises à la Terre doivent pouvoir lui être rendues. Il s’agit ainsi de vivre sans laisser de traces néfastes. Je suis parfaitement d’accord pour passer d’une vie de consommateur effréné à celle d’un artisan de la nature préservée, responsable de mes actes, fier de ce que je lègue aux autres.
L’humain au centre des préoccupations
Mais au delà de la seule question environnementale, l’écovillage attache aussi beaucoup d’importance à l’humain. Un écovillage s’emploie à recréer une mini-société qui n’est pas individualiste. La convivialité y a une importance capitale, au même titre que le respect et la solidarité. Les habitants bâtissent des liens forts les uns avec les autres, pour favoriser l’épanouissement de chacun tel qu’il est.
La concurrence et la compétition n’ont pas leur place dans les écovillages. Alors que chez nous, ces notions sont développées dès la scolarité… Je ne souhaite pas posséder plus qu’un autre. J’aimerais que chacun dispose du nécessaire, et je suis près à investir de mon temps pour cela. Ça tombe bien, car dans un écovillage, on se concentre plutôt sur ce que l’on peut construire ensemble, pour chacun des membres de la communauté. On cherche à répondre collectivement aux besoins particuliers de chacun, ni plus, ni moins.
Quand le respect n’est pas un vain mot
Respect de chacun. La vie en communauté dans un écovillage consiste aussi à respecter les différentes croyances, notamment religieuses et politiques, des autres habitants. Arrêtons donc de stigmatiser « les autres », ceux qui n’ont pas fait les mêmes choix que nous.
Respect de tous. Les gens sont libres de décider par eux même. Le pouvoir n’est pas confisqué par quelques uns. Les décisions se prennent en communauté, sur les principes de la démocratie participative. La seule vrai démocratie en fait. Car, force est de constater que notre société d’aujourd’hui est axées autour d’un pouvoir décisionnaire qu’il n’est pas possible de contester.
Respect des générations futures. Enfin, le concept de durabilité est également fondamental dans les écovillages. La durabilité est au centre de toutes les décisions prises par la communauté, qu’elles soient liées à l’environnement, à l’humain ou à n’importe quel autre domaine. L’impact de chaque décision est donc pris en compte, pour s’assurer qu’il ne soit pas négatif. L’idée, ici, est d’utiliser le présent pour construire le futur, et veiller à ce qu’aucune action mise en oeuvre ne le détruise. Qui peut souhaiter « détruire l’avenir » ? Toutefois… qui ne le détruit pas, bien malgré lui ?
Centrer la vie de l’écovillage autour de l’environnement
Vous le savez maintenant : l’environnement et sa protection est un point essentiel dans les écovillages. Les habitants visent tous à réduire leur empreinte écologique autant que possible. Pour cela, ils utilisent un grand nombre de techniques qui les différencient souvent fortement des pratiques de la société actuelle.
Tout d’abord, ils créent des maisons durables qui s’intègrent à leur environnement. Il est question ici, de construire des maisons avec des matériaux écologiques, mais aussi de créer des maisons passives. L’énergie renouvelable fait évidemment partie intégrante de ces habitats, qui tendent vers l’autonomie énergétique.
Ensuite, les écovillages font la part belle à la permaculture, qui leur permet de cultiver fruits et légumes tout en respectant le sol et la nature. Au niveau alimentaire, l’un des objectifs de ces communautés est l’autosuffisance. Au moins, plus besoin de se demander ce qu’il y a dans notre assiette, sachant que la réponse n’est jamais très rassurante…
L’environnement est aussi respecté par le désir de ne gaspiller aucune de ses ressources. Nourriture et eau sont ainsi utilisées avec le plus grand soin.
Enfin, les écovillages donnent beaucoup d’importance à la gestion des déchets. Sans surprise, il n’est évidemment pas question de produire un nombre infini de déchets qui mettront l’environnement à mal. Le recyclage occupe donc également une place de choix au sein des décisions prises par les membres de la communauté.
Vivre ensemble et penser « communauté »
Les écovillages mettent de nombreuses initiatives en place pour favoriser les interactions sociales favorisant le développement personnel de chacun(e). L’harmonie entre les habitants est précieusement mise en oeuvre et préservée dans les écovillages. En comparaison avec ce qu’est la vie en communauté dans la plupart des villes grandes ou moyennes, c’est le jour et la nuit.
Coupés du monde les écovillages ? Pas sûr…
De nombreuses activités culturelles et sociales sont notamment organisées, mêlant enfants et adultes. Dès lors, adieu les émissions télévisées quotidiennes qui ont une incidences si néfaste sur les individus.
On trouve aussi un grand nombre d’initiatives économiques, telles que la mise en place de petites entreprises locales qui créent de l’emploi au sein de la communauté en utilisant les forces et qualités de chacun de ses habitants. L’accent est également fortement mis sur l’entraide et l’échange. Non, l’argent ne régit pas tout !
Au final, l’objectif est de créer une communauté dans laquelle il fait bon vivre. Dans un écovillage on ne vit pas entouré de voisins à qui l’on n’adresse pas la parole. C’est une communauté ou chacun trouve sa place, ou chacun à de la valeur et des compétence reconnues.
Plusieurs formes autour d’un même concept
Les écovillages peuvent prendre plusieurs formes selon le lieu dans lequel ils sont installés, mais aussi selon leurs habitants et leur dynamique. Si certains écovillages se trouvent à la campagne, d’autres se trouvent aux abords des villes, ou même dans certains quartiers urbains. Cela permet aux habitants de continuer à travailler en ville. En effet, le but n’est pas de vivre en rejet de tout ce qui compose la société actuelle.
C’est pourtant une idée facilement véhiculée par ceux qui ne connaissent pas la vie d’un écovillage. Cette idée selon laquelle «des sectes fermées», voire dangereuses, constituent les écovillages est bien-sûr fausse. Probablement est-il rassurant pour ceux qui n’osent pas s’en rapprocher, de coller une étiquette négative aux écovillages.
C’est une façon rapide et pratique de se dédouaner d’un possible rapprochement, et/ou de s’abstenir de faire le bilan d’une vie de travailleur-consommateur-pollueur.
C’est bien de cette vie là dont je veux m’éloigner, pour aller vivre un jour prochain, dans un écovillage où l’humain et la planète sont respectés. Je suis persuadé que cette envie est partagée par plus d’une personne. Et vous, y avez-vous déjà songé ?
Pour en savoir davantage :
Consultez l’annuaire des écolieux, écovillages et écohameaux en France : toitsalternatifs.fr
Site du réseau mondial des écovillages (en Anglais) : GEN.ecovillage.org
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