Enfants et sophrologie

La sophrologie pour enfants

Comme bien des adolescents de son âge, Claire, 13 ans, se plaint de son mal-être, de ses problèmes scolaires... Sa mère lui propose de découvrir cette technique avec une spécialiste.

Erik Pigani

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« Je ne me sens pas bien, j’ai souvent mal à la tête... J’ai des problèmes à l’école, du mal à me concentrer, du mal à m’endormir, je ne me sens pas sûre de moi », lance Claire, 13 ans, dès le début de la séance, tout en peinant à exposer ses idées. «Parler d’une manière désordonnée est typique de son âge, explique d’emblée Natalia Caycedo. Dans un premier temps, je laisse toujours l’enfant s’exprimer librement. Puis je l’aide à mettre un peu d’ordre en faisant la liste de ses problèmes. Enfin, je lui demande de me raconter une journée complète de sa vie, ce qui me permet d’avoir une vue d’ensemble, comme une photo globale de son contexte familial et scolaire. »

Psychiatre diplômée en neurophysiologie et en neuropsychologie, vice-présidente de Sofrocay, Natalia est la fille d’Alfonso Caycedo, le créateur de la sophrologie. « Ce que j’ai pu remarquer ces dernières années, c’est que de plus en plus de parents attendent trop de leurs enfants, les inscrivent à trop d’activités extrascolaires. Je vois beaucoup d’ados qui n’ont plus de temps pour eux, pour se retrouver, pour se découvrir. Ou tout simplement pour rêver. En rentrant de l’école, ils sont fatigués, ne savent plus quoi faire et vont sur Internet. Ils sont de plus en plus déconnectés de leur réalité, de leur corps... »

Un accompagnement

Cette première partie de l’entretien est très importante, car elle permet au sophrologue non seulement d’établir un lien de confiance avec l’enfant et avec le parent qui ni l’accompagne, mais aussi de déterminer des objectifs pour commencer le travail. « Ce n’est pas un traitement thérapeutique, mais un accompagnement pédagogique sous la forme d’un “cours”, précise Natalia Caycedo.Il se déroule de la façon la plus ludique possible pour que les enfants aient envie de faire les exercices. » Cet aspect a été développé par une équipe internationale spécialisée dans la sophrologie pour enfants ; cette méthode peut de fait être pratiquée chez les plus jeunes, dès qu’ils sont en âge de comprendre ce que le praticien leur explique.

« Nous commençons avec un exercice sophrologique d’introduction, simple et court, de cinq minutes, suffisant pour eux. Ce petit moment de tranquillité leur permet de mieux se connaître et de se relâcher de la tête aux pieds. Ils l’assimilent très rapidement.

Après l’avoir testée, Claire a utilisé cette technique pour s’endormir, et ça l’a convaincue de faire les autres exercices. Nous continuons avec d’autres méthodes de relaxation dynamique, plus “actives”, qui permettent de ressentir la présence du corps et de créer une relation positive avec lui. Il était essentiel pour Claire de commencer à “vivre son corps”. Ce moment de conscience de soi, Alfonso Caycedo l’a appelé la vivencia, “expérience consciente”. Ensuite, je lui ai montré qu’à l’aide de la respiration abdominale elle pouvait apprendre à recentrer son attention sur elle. Elle a vite compris que se concentrer sur son souffle lui permettait de prendre conscience d’elle-même. Nous devrions tous faire cet exercice le plus souvent possible, notre société nous pousse à trop diriger notre attention vers l’extérieur. Il suffit de prendre dix minutes pour soi et de respirer en toute conscience. Parfois, les parents sont un bon soutien pour motiver les enfants à faire leurs dix minutes de sophrologie. »

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