L'intention et le réel.

Puisque je réfute l'abandon à l'espoir et que je veux m'en tenir à l'intention, il faut bien que j'analyse quelles en sont les conséquences sur le réel.

Je n'ai plus voulu de l'espoir jusqu'à en perdre toute intention, jusqu'à en limiter mes relations et mes démarches envers les éditeurs et tous les gens qui oeuvrent dans le milieu littéraire. À vouloir rester inscrit dans le réel, j'en ai abandonné toute intention. J'écrivais et "j'espérais" une publication mais sans parvenir à établir une linéarité dans mes actes. Je passais de l'acte décrire à l'espoir. Mais la distance entre les deux est gigantesque s'il n'y a pas une intention qui guide et alimente les actes. 

C'est là que le réel intervient. Il s'agit d'établir un équilibre constant entre l'intention et les actes. Si l'intention n'est plus validée par un engagement de l'individu, l'intention est devenue un espoir. Et finalement, dans mon cas, à ne pas vouloir m'illusionner d'espoir, j'en ai fini par ne plus engager mes actes dans une intention de partage. Mais sans cette démarche d'ouverture vers l'autre, l'intention devient justement un espoir, l'attente d'un miracle...

En même temps, je sais que cette réticence provient de nombreux échecs et de quelques rencontres qui auraient pu se révéler déterminantes. Les déceptions accumulées ont fini par brider l'intention et la projeter dans l'espoir.

Mais qui est responsable ? Pas les individus. Pas les évènements. Mais l'interprétation que je m'en faisais.

  C'est assez effroyable d'ailleurs. A vouloir être le "maître", j'en suis devenu l'ignorant. À vouloir maintenir une sagesse observatrice, j'ai fini par ne plus observer l'observateur, par ne plus voir que l'observateur se contentait d'observer ce qui magnifiait sa démarche.

Faut-il donc que la vie ne soit qu'une errance ponctuée de quelques instants fugaces de lucidité ? Et cette lucidité est-elle réelle ou n'est-elle qu'une interprétation réjouissante d'une errance qui se camoufle ?

Il me paraît parfois totalement illusoire d'envisager qu'en une vie un travail permanent sur soi puisse aboutir à une sagesse réelle.

C'est bien trop court.

 

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