La force des mots

Comprendre que les paroles ont un impact considérable...Bien au-delà de ce qu'on suppose...En bien comme en mal...

«On avait gagné avant de nager»

A l'image de Jérémy Stravius, les nageurs du relais 4x100m, vainqueurs en grand Championnat pour la troisième année de suite, lundi lors de la première journée des ''Europe'' de Berlin, ont rendu hommage au discours mobilisateur de Fabien Gilot.

Fabien Gilot félicite Mehdy Metella, sous les yeux de Florent Manaudou, tandis que Jérémy Stravius vient de toucher pour offrir aux Bleus une nouvelle médaille d'or. (Photo : Richard Martin/L'Equipe)

Fabien Gilot félicite Mehdy Metella, sous les yeux de Florent Manaudou, tandis que Jérémy Stravius vient de toucher pour offrir aux Bleus une nouvelle médaille d'or. (Photo : Richard Martin/L'Equipe)
Jérémy Stravius : «C’est un des relais que je garderai en mémoire. Je ne pensais pas qu’il y aurait cette alchimie entre nous. Ce capitaine (Fabien Gilot) a été énorme avant la course. Il a trouvé les mots justes, j’en avais la chair de poule. Pour moi, on avait gagné avant de nager. Faire 3’11’’, c’est beau. J’appréhendais forcément un peu ce 100m car j’en ai peu nagé cette saison. Partir dernier, j’adore. J’associe Yannick (Agnel), même s’il n’a pas nagé, et Greg (Mallet) et Clément (Mignon), qui ont nagé ce (lundi) matin et qui ont fait le job pour nous qualifier. Et nous reposer. On a gagné cette victoire à 6, même à 7 avec Yannick. Ayant vécu des séries aussi, notamment aux Jeux, je sais qu’il faut associer tout le monde.»

Florent Manaudou : «J’adresse un gros coup de chapeau au staff qui a su encore une fois trouver le bon relais, ce n’était pas évident d'écarter Yannick (Agnel). Ne pas être au start m’a donné deux minutes de récupération en plus (après les demi-finales du 50m papillon, ndlr). Et Mehdy (Metella) avait fait disqualifier un relais à Herning (Euro 2013 en petit bassin). Moi je suis peut-être plus expérimenté et ça me plaisait de partir lancé. On est beaucoup à avoir nagé ce relais décontracté. Fab (Gilot) a su trouver les bons mots en chambre d'appel. On est une grosse équipe, une dizaine à pouvoir nager.»

Gilot : «J'essaie d'appuyer sur le bouton qui va les transcender»

Mehdy Metella : «J’ai essayé d’être aussi relâché qu’en séries. Mais tu as aussi le stress. Toute la France même les DOM-TOM te regardent. C’est une responsabilité, surtout quand tu passes premier. Sur 4x100m, si tu n’es pas bon dès le premier 100m, tes partenaires auront du mal. Ce qu’a dit le capitaine (Fabien Gilot) ? Je ne vous le dirai pas. Vous m’avez eu sur Twitter (quand il a révélé trop tôt la composition de l’équipe alignée en finale, ndlr). J’étais furieux contre moi. Flo (Manaudou) m’a dit : «oh blond ! Regarde ce qu’ils ont écrit sur L’Equipe...»

Fabien Gilot : «Ces compliments vont me faire rougir. J’essaie de trouver les mots. Je suis passionné par ces gens qui, dans tous les sports, avec quelques mots, peuvent changer l’état d’esprit d’une équipe. Je me rappelle toutes nos erreurs et je commence à connaître par cœur tous les gars. J’essaie d’appuyer sur le bouton qui va les transcender. Mehdy, je lui ai mis ça dans la tête : amuse-toi, rigole, souris. Flo a encore un peu ses a priori sur le 100m. Je sais le transformer, sur l’orgueil, "Superman", car il ne veut pas planter le relais. Aucun ne veut être le maillot faible. Jérémy, le relais 4 nages (gagné aux Mondiaux) nous a fait passer un cap l’année dernière, on a passé beaucoup de temps à deux. Mon speech de capitaine, j’y suis allé avec mes tripes, des mots simples, j’ai creusé un peu pour motiver tout le monde.»

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