Les Enchaînés

Etant donné que nous savons qu'à la rentrée, l'ouverture des écoles reviendra inévitablement à placer les enfants dans une situation inacceptable, nous devons nous poser la question du bien fondé de l'ouverture des classes. Est-il moralement acceptable que nous venions cautionner par notre obéissance, une réforme qui envoie nos enfants au massacre ?

La grève est inefficace, nous le savons bien. Elle génère un mouvement populaire qui jette l'opprobre sur tout le corps enseignant et c'est logique. Nous sommes TOUS confrontés à des difficultés croissantes et il est absurde et contradictoire de contester des décisions gouvernementales en posant de nouvelles difficultés au peuple lui-même. La désunion instaurée par la multitude des revendications syndicales fait le jeu des gouvernants car elle crée une image chaotique, des oppositions, des corporatismes. Chacun défend son statut et surtout les retombées financières des adhésions...

Il s'agit donc de créer un mouvement apolitique et hors de tous syndicats, même ceux qui s'opposent à la réforme au risque d'être récupéré par des idées politiques. Ce mouvement se doit d'être LIBRE. Pas de leader, pas de "Comité de salut public"...Il suffit d'étudier l'Histoire pour comprendre que tous les mouvements meurent dès lors qu'ils ne sont plus ESSENTIELLEMENT populaire. 

Les Enchaînés seraient ces enseignants qui décideraient d'interdire l'accès aux écoles en se menottant aux grilles des écoles. 

Etre Indigné ne suffit pas. Il n'y a pas d'action dans l'indignation, c'est un état moral. 

Etre enchaîné est un acte réel. 

Interdire l'accès aux écoles, c'est montrer au Peuple que les politiciens ont des objectifs économiques et non existentiels. 

S'enchaîner, c'est montrer aux parents que nous refusons de mettre leurs enfants dans une situation inacceptable. C'est à nous de porter l'opposition et non aux Municipalités. C'est nous qui sommes les garants du bien être des enfants dans le cadre scolaire.

Il s'agirait donc de prévenir les médias, d'organiser l'accueil des enfants par les parents eux-mêmes, de les inviter à nous soutenir, d'expliquer clairement la démarche et les raisons.

Bien entendu, nous serions en faute professionnelle mais il convient de se poser la question suivante : Est-il préférable d'être en faute professionnelle pour respecter un engagement moral ou doit-on taire nos convictions morales pour préserver notre situation professionnelle?

Que diront de nous les parents d'élèves quand ils prendront conscience du désastre ?

L'école devient un lieu "dangereux" pour les enfants. On n'invite pas les enfants à s'égarer dans des lieux dangereux. Il s'agit de porter assistance à personne en danger. 

D'ailleurs, ne serait-il pas possible pour un collectif de parents de porter plainte contre l'Etat ?

Ce qui m'effraie au plus haut point, c'est de penser qu'il faudra sans doute attendre un événement grave pour que la prise de conscience devienne générale. Mais il y aura donc un ou plusieurs enfants qui en seront les victimes. A-t-on le droit de prendre ce risque ?

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