Les prédictions de Didier Raoult

Je sais bien que ce professeur est la cible de tas de gens, des spécialistes, des non-spécialistes, des financiers qui aimeraient que Gilead ou autres soient les premiers à sortir un traitement, autre que l'Hydroxychloroquine, des politiciens qui aimeraient être assurés qu'il faut soutenir ce Professeur ou le démolir pour le dévellopement de leur propre carrière,  etc etc etc

Mais bon, le mieux, dans tout ce fatras, pour essayer de comprendre, c'est de chercher dans les bases de données historiques.

Et là, ce document de la main du professeur Raoult, mérite d'être lu. Il a été écrit et diffusé en 2003.

Je ne prends pas partie. Je ne suis pas compétent. J'essaie de comprendre des données qui ne sont pas diffusées par les médias. 

http://www2.cnrs.fr/sites/thema/fichier/bioterrorisme03.pdf

5° - La cinquième menace est celle de virus émergents.

Les années 1970 ont permis de voir apparaître les virus des fièvres hémorragiques en Afrique et en Amérique du Sud (Lassa, Ebola, Machupo). Les épidémies ont été pour l’instant limitées, mais ont posé le problème de la manipulation d’agents extrêmement pathogènes, éventuellement contaminants par aérosols au laboratoire et qui, avec une mortalité brutale et fréquente, constitueraient une menace équivalente à celle de la grande peste du Moyen-Age si la transmission interhumaine par aérosol devenait naturelle.

Les années 1980 ont été celles du Sida et les années 1990 celles de l’hépatite C. Le risque actuel d’apparition de mutants de virus respiratoires, en particulier de la grippe, est le phénomène le plus redoutable. Un nouveau mutant grippal est apparu en 1999 à HongKong. Ce virus d’origine aviaire, fréquemment mortel, a rapidement pu être contrôlé mais le prochain mutant grippal pourrait ne pas l’être.

Le risque épidémique par les maladies Rapport de Mission Pr. D. Raoult 22 transmises par voie respiratoire est extrêmement important, du fait de la densification de la population humaine.

Actuellement, plus d’un milliard 600 millions d’hommes vivent dans des villes dont 24 mégapoles de plus de 10 millions d’habitants, la plupart se trouvant maintenant dans des pays de faible niveau économique.

Entre 500 millions et 1 milliard de voyages par avion se dérouleront dans tous les coins de la planète au cours de l’année 2003, et la mutualisation d’un virus transmissible par voie respiratoire sera extrêmement rapide. Ce type d’événement, la mutation brutale puis l’introduction d’un virus d’origine animale dans le monde humain, sont des événements rares, chaotiques mais qui peuvent avoir des conséquences extrêmement rapides et extrêmement dangereuses.

Seule l’implantation durable de centres de recherche et de surveillance en pays tropical permettra la détection précoce de ces nouveaux agents.

Notre préparation face à ces événements chaotiques est faible ; ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que l’époque ne prête pas à la prévision d’événements catastrophistes (Cassandre est toujours ridicule !).

Les besoins sociaux relayés par la presse sont des besoins immédiats ; ils répondent à des peurs spontanées qui sont rapidement chassées par d’autres peurs ou inquiétudes.

Dans ces conditions, mettre en place un système qui permette d’éviter les conséquences dramatiques d’événements improbables et à long terme est extrêmement difficile. Il est même vraisemblable que cela soulèverait dans la presse des commentaires extrêmement négatifs dénonçant le catastrophisme, la paranoïa, voire le gaspillage. Pourtant, le coût des réactions en urgence est bien supérieur à celui de la prévention.

Pour exemple, le coût généré par la prévention de l’infection par le nouveau variant de la maladie de Creutzfeld-Jacob (maladie de la vache folle) dans les hôpitaux, par rapport au bénéfice en terme de santé publique, est invraisemblablement élevé. Ainsi donc, une politique de surveillance à long terme nécessite le courage politique d’investir dans des phénomènes qui ne sont pas médiatiquement intéressants, qui sont parfois même inquiétants pour la population (construction de P4, de P3) et qui nécessitent un peu de pérennité dans les choix.

Par ailleurs, les maladies contagieuses contredisent l’évolution individualiste spectaculaire de notre société ces dernières années. En effet, la gestion des maladies Rapport de Mission Pr. D. Raoult 23 infectieuses peut amener à remettre en cause la liberté individuelle. C’est le cas de l’isolement nécessaire pour éviter la contamination lorsque les patients sont contagieux, c’est le cas de la déclaration obligatoire des maladies et c’est le cas de la vaccination obligatoire dans le cadre des maladies contagieuses. Ce peut être aussi la justification de l’obligation de soins pour d’autres maladies contagieuses.

Les hommes constituant une espèce unique, le comportement individuel des humains peut avoir une conséquence sur la santé de l’ensemble de la population. C’est ainsi que l’on a pu identifier un étudiant guinéen qui a importé le choléra en Afrique noire à partir d’URSS et qui a causé secondairement des millions de morts. Ainsi donc, la liberté individuelle de chacun et les choix personnels peuvent contredire les besoins de la société d’une manière très tangible.

La différence de développement qui est en train de se creuser entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres laisse espérer pour les plus riches que les maladies des plus pauvres resteront cantonnées dans le tiers monde. S’agissant des maladies contagieuses, ceci n’est pas vraisemblable.

L’espèce humaine est unique, les microorganismes se déplacent et toute émergence d’un nouveau pathogène dans n’importe quel pays du monde lui permettra une rapide extension sans qu’aucun contrôle ne soit réalisable aux frontières. Ceci signifie que les pays les plus riches (y compris dans le cadre du plus parfait égoïsme) doivent se préoccuper d’une manière très attentive de la santé en terme de maladies contagieuses des pays les plus pauvres. Ceci est d’autant plus vrai que la constitution progressive de mégapoles, quand elles ne sont pas associées au développement sanitaire permettant un minimum d’hygiène, va donner, par l’augmentation de la population et la promiscuité, l’opportunité pour de nouveaux pathogènes de se développer extrêmement rapidement.

Les conditions dans ces mégapoles sont réunies pour permettre l’apparition de microorganismes extrêmement dangereux."

 

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