"Comment l'humanité se viande"

Je ne l'ai pas encore lu mais c'est assûrément mon prochain achat. A moins que je puisse convaincre la médiathèque de l'acheter, ce qui sera utile à d'autres.

C'est un sujet pour lequel je n'ai pas besoin d'être sensibilisé... Mais c'est toujours utile et nécessaire de renforcer ses propres connaissances.

 

Comment l'humanité se viande par Gancille
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EAN : 9782374254272
192 pages

Rue de l'échiquier (01/03/2024)

4.62/5   4 notes

Résumé :

Alors que les protéines animales ne sont plus nécessaires à la nutrition d’une majorité d’humains, des centaines de millions d’animaux sont tués chaque jour pour être mangés. Cette exploitation de masse, érigée en système global, ne soulève pas seulement une question éthique fondamentale. Elle constitue un risque écologique crucial qui met en péril l’habitabilité de la planète.
L’élevage accapare 77 % des surfaces agricoles mondiales quand la pêche se déploie dans plus de la moitié des océans. L’un et l’autre sont sans conteste les principaux fossoyeurs de la biodiversité sauvage. Mais ils sont aussi en passe de devenir les tout premiers contributeurs du changement climatique : le secteur de la viande représente déjà près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la demande en produits d’élevage pourrait encore croître de 144 % d’ici le milieu du siècle.
Face à ce désastre, l’heure n’est plus à distinguer ou à opposer les pratiques industrielles et artisanales. En réalité, les deux se combinent sous l’effet d’un appétit insatiable de protéines animales qui dévore la planète.
Cette situation critique place chacun face à ses responsabilités. Alors qu’émergent des alternatives attractives à la consommation carnée, citoyens, agriculteurs, collectivités, entreprises et gouvernements ont désormais le pouvoir d’encourager une transition alimentaire respectueuse du vivant et déterminante pour la survie de l’humanité.

4.10★ (205)

 

Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

LinaLily

LinaLily

18 avril 2024

‘Le principal fléau de l'humanité n'est pas l'ignorance, mais le refus de savoir' disait Simone de Beauvoir. En nous interpellant avec embrasement et urgence dans son dernier essai « COMMENT L'HUMANITÉ SE VIANDE », Jean-Marc Gancille dévoile un pan caché du véritable impact de notre alimentation carnée. Véritable plaidoyer sans concession, précis, rigoureux, documenté et argumenté qui dénonce une situation alarmante si rien n'évolue dans nos habitudes alimentaires.

Près de 80% des terres arables sont accaparées par le bétail et leur alimentation : l'équivalent en superficie du continent Américain. L'heure est pourtant au déni et la filière viande profite de l'angle mort pour s'engraisser : abolir ce
carnage est un enjeu existentiel pour l'humanité, notre appétit de protéines animales étant suicidaire avec ou sans modération, la production de viande générant à elle seule 3 fois plus d'émissions de GES que l'ensemble du trafic aérien mondial.

L'impact de notre consommation carnée est vertigineux. Plus de 80 milliards d'animaux terrestres sont abattus chaque année : au-delà du chiffre qui donne la nausée et qui traduit notre faillite morale, il induit un risque majeur et une menace planqués derrière un écran de fumée pourtant dénoncés par les scientifiques, les organismes internationaux et les agences alimentaires et sanitaires. En France notre rapport à la viande reste un puissant marqueur identitaire et nous regardons ailleurs alors que les protéines animales détruisent le monde : elles ne sont pourtant plus nécessaires à la nutrition d'une majorité d'humains.


Jean-Marc Gancille dénonce l'aberration dans un implacable constat. Pour nourrir les animaux de rente, près de 85% des cultures mondiales de soja sont exploitées, première cause de déforestation au Brésil : une vraie bombe atomique en devenir. La FAO publie en 2006 le rapport ‘L'OMBRE PORTÉE DE L'ÉLEVAGE qui fera enfin vaciller l'agro-industrie. Une étape majeure dans la prise de conscience mondiale. L'élevage serait responsable de 14,5% de la production de GES. Cet accaparement de la surface terrestre par l'élevage nuit terriblement à la vie animale sauvage qui voit son territoire morcelé, dispersé et pollué. Les conflits permanents entre éleveurs et protecteurs du loup et de l'ours en France traduisent notre incapacité à partager nos territoires au profit d'une expansion du bétail qui elle, n'a rien de naturel.

En 2023 l'ONU alertait sur le risque imminent d'une crise mondiale de l'eau douce et appelait à modifier nos régimes alimentaires en les orientant vers des produits moins consommateurs d'or bleu.

Marcher sur nos somptueuses plages Bretonnes infestées d'algues vertes n'a plus le charme d'antan : chiens, chevaux, humains y ont déjà laissé la vie. La faute aux élevages intensifs de porcs dont le lisier empoisonne les cours d'eau. Dans le Doubs, c'est la rivière la Loue qui est saturée d'azote et de phosphore en raison de la production faramineuse de comté. La filière a recours à un trop grand nombre de vaches par rapport à la surface du territoire.

L'auteur dessine les contours d'un panorama affligeant et consternant : l'élevage souille l'eau que nous buvons, l'air que nous respirons et les sols que nous foulons. Une dégradation continue est en marche : le surpâturage est devenu problème mondial quant au pastoralisme qui a des consonances pittoresques, il est lui aussi problématique : la flore est dévastée, les sols érodés.

En pointant du doigt les méfaits pernicieux de notre appétit pour la viande,
Jean-Marc Gancille nous met en garde sur la mise en danger de notre santé ainsi que celle des animaux. Nos 8 milliards de corps d'humains représentent des hôtes attractifs pour de nombreux pathogènes tels que parasites, virus, bactéries. Au total, 60% des maladies infectieuses et 75% des maladies émergentes ont une origine animale

Dans cet essai ‘coup de poing' l'auteur s'attaque aux idées reçues et déconstruit méthodiquement les discours dominants, leur ambivalence, les éléments de langage véhiculant tant d'illusions vertes sur le sujet.

• Non, les prairies pâturées n'ont pas capacité à fixer le carbone atmosphérique. Il n'est pas nécessaire de répandre du fumier pour cultiver. La seule solution durable pour réduire l'usage des engrais aujourd'hui consiste à étendre les surfaces de prairies riches en légumineuses qui elles, ont la capacité de fixer l'azote de l'air dans le sol.

• Manger local ou locavorisme n'a un impact significatif que si le transport est responsable d'une part importante de l'empreinte carbone finale des aliments or il n'est responsable que de 6% des émissions de GES alors que la production de viande et produits laitiers représentent 83%.

• La Chine ne connait pas la honte à construire ces immeubles porcheries géants cauchemardesques de 26 étages emprisonnant 650 000 cochons. L'état de l'Idaho et ses feed-lots ou parcs d'engraissement regroupent eux pas moins de 150 000 bovins sur une seule ferme. le lobby agricole Français s'appuie sur ces exemples de démesure pour crier haut et fort que l'élevage intensif n'existerait pas dans notre pays vantant l'image d'Epinal d'élevages à taille humaine. L'auteur nous met en garde sur cette distorsion flagrante : la demande en France de protéines animales est massive : on tue par an 1,2 milliard d'animaux. 95% des porcs connaissent l'enfer concentrationnaire, 99% des lapins engraissent jour et nuit en batterie ne connaissant aucun répit. Plus de 8 animaux sur 10 en France sont issus d'élevages intensifs.

• Un autre cliché à déconstruire : la viande serait indispensable à la sécurité alimentaire. Il n'en est rien ! le bétail mange 41% de la production céréalière mondiale et 76% de celle du soja pour ne fournir que 18% des apports en calorie et 37% des protéines de l'humanité. Se tourner vers des régimes végétaliens contribuerait à répondre aux enjeux d'insécurité alimentaire.

• Autre fausse idée : le petit élevage paysan aurait une influence positive sur le dérèglement climatique. Un ruminant nourri à l'herbe voit son espérance de vie s'agrandir, le moment d'abattage est plus tardif, la production de viande est moindre et le méthane continue d'être émis. L'empreinte carbone se révèle alors la plus élevée dans le système d'alimentation à l'herbe !

Nous sommes seuls responsables et décideurs du contenu de nos assiette et les chiffres alarmant interrogent sur notre déni. Les viandes cachées se trouvent dans les nuggets, pizzas et sandwichs. Les français mangent 2 fois plus de viande que la moyenne mondiale, nul doute qu'à ce rythme aucun des objectifs de consommation durable de viande n'aura de chance d'être atteint. Les lobbies surfent sur l'hypocrisie générale.

Alors que la transition vers d'autres modes d'alimentation devrait être la priorité, jamais les animaux n'ont été autant exploités et massacrés qu'aujourd'hui.

La prise de conscience collective reste dramatiquement faible, l'enjeu ne suscitant que très peu de discussions sur les questions éthiques et sanitaires : il est plus que temps de mener un vrai plan d'action pour nous offrir une chance d'éviter le pire.

Des solutions existent pour opérer un changement radical et salvateur et sortir de ce système carniste. Végétaliser l'alimentation est un premier levier primordial, l'élevage extensif souvent réputé vertueux n'est pas une réponse satisfaisante à la crise majeure que nous vivons. L'abandon de la viande et des produits laitiers devrait être une priorité absolue des plans climatiques. Il y aura d'incommensurables coûts financiers et humanitaires induits par un dérèglement climatique global dans un monde à +4 °, bien plus que si nous pratiquons une transition de l'élevage vers des productions végétales. Notre imaginaire de chasseur cueilleur d'un autre temps est resté figé comme une sorte de résistance au changement. Nous sommes encore persuadés d'être au sommet de la pyramide des prédateurs, nimbés d'une croyance de notre toute puissance.

L'auteur débusque nombre de procédés rhétoriques utilisés par les communicants : vanter le côté naturel, donc sain par essence d'un mode de consommation, est un subterfuge. Sélection génétique, insémination artificielle, antibiotiques, hormones, compléments alimentaires, robots de traite, supervision par ordinateurs, chaines d'abattage mécanisée n'ont rien de naturel ! Cette manipulation des géants de l'agro-alimentaire diabolise les substituts et invisibilise une réalité industrielle pernicieuse et une souffrance silencieuse.

Réduire le cheptel de 30% depuis 2021 comme l'ont fait les Pays-Bas, taxer la viande dont le prix est largement sous- évalué aujourd'hui sont autant de leviers d'action pour enrayer la chute. Tout comme encourager une agriculture végane rejetant élevage ET fertilisants d'origine animale.

En laissant les écosystèmes évoluer d'eux-mêmes, ces derniers enclenchent un processus de reconstruction salutaire. Les loups réintroduits à Yellowstone ont freiné l'expansion des wapitis , les arbres ont pris de la hauteur offrant une ombre bienvenue à de nouvelles espèces d'amphibiens, d'oiseaux. le réensauvagement pourrait atténuer le réchauffement climatique.

Nous ne pouvons parler des protéines animales sans dénoncer le massacre continu des habitants des mers. Plus de la moitié de la superficie des océans est exploitée par la pêche si peu médiatisée. le fond des océans est moins accessible, les profondeurs abyssales sombres et peu propices à l'éclairage. Jouant un rôle majeur dans le cycle du carbone ces océans absorbent entre 15% et 40% du Co2 émis par les activités humaines. Plancton, coraux et poissons nous sauvent la mise et pourtant le chalutage de fonds continue détruire les sédiments, vrais réservoirs de carbone.

Autre mythe atomisé par l'auteur : celui de la petite pêche soi-disant durable : la Méditerranée est la mer la plus surexploitée au monde alors que 92% des bateaux qui y évoluent font moins de 12 mètres. En vidant les mers de leurs habitants, nous raccourcissons notre durée de vie de façon dramatique. A l'heure actuelle moins de 3% de l'océan bénéficie d'un haut niveau de protection, ce qui au vu de la catastrophe en devenir, n'est vraiment qu'une goutte d'eau.

Au coeur même de cet enjeu crucial qu'est l'habitabilité future de notre planète, il y a la sentience animale, un concept crucial attribuant un statut moral aux animaux. L'anthropocentrisme est encore bien trop présent: jamais le sort des animaux n'est vu comme une injustice en soi qu'il s'agit de combattre. Cesser de manger de la viande est un choix simple, éthique, écologique à portée de chacun. Y renoncer de manière définitive aurait un effet colossal.

« Seul un projet d'écologie sentientiste permettrait de relever ce défi, marqueur d'une rupture dans notre évolution face à la spirale de destruction qui menace de tout emporter sur son passage, ce serait comme un nouveau départ, un pacte refondé entre nous et le vivant, la condition même d'une dignité retrouvée et finalement notre seule planche de salut' conclue l'auteur.

Une efficace méthode Danoise prônant des cours d'empathie a vu le jour dans 1000 écoles françaises afin de lutter contre le harcèlement scolaire. Espérons que l'ouverture des chakras saura inclure d'autres espèces que la nôtre. Les enseignants des écoles pilotes ont utilisé une mascotte - l'ami ours - pour incarner les valeurs du respect, de la bienveillance, de la tolérance et du courage. Les enfants peuvent aller le voir en cas de chagrin, pour lui raconter ce qu'il se passe ou le donner à un camarade pour le consoler.

Gageons qu'en suggérant à ces enseignants lire cet ouvrage indispensable de toute urgence et de troquer la mascotte de l'ours contre celle d'un lapin, d'un cochon, d'un veau ou d'un agneau, notre regard changera sur ces grands sacrifiés. En cessant d'exploiter une fois pour toute ce vivant comme une ressource soumise à notre bon vouloir, nous comprendrons enfin tout l'enjeu de ce changement capital de paradigme. Un élan neuf pour une société plus juste.


 


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HypathieBlog

HypathieBlog

16 avril 2024

Dans ce petit essai de 152 pages, Jean-Marc Gancille reprend son plaidoyer commencé avec Carnage, pour les animaux, pour une écologie sentientiste, et au final pour une agriculture végane sans élevage et sans amendements animaux.

La première partie de l'ouvrage rappelle les chiffres affolants d'animaux tués (80 milliards chaque année) juste pour nourrir les 8 milliards d'habitants qui peuplent la planète, dont 4 milliards environ de classes moyennes aux besoins insatiables. Sans oublier que le
carnage est également sur les mers et les océans du globe. le pire, si c'est possible, a lieu en mer. L'emprise humaine de la pêche artisanale et industrielle est en effet bien plus importante que sur terre, les océans occupant plus de place sur le globe que les terres émergées. Avec les inconvénients que l'on sait maintenant, sauf à vivre dans un caisson hyperbare insonorisé depuis 20 ans. Accaparement de terres cultivables pour nourrir des bêtes, destruction des habitats des animaux, de la biodiversité terrestre animale et végétale, de la faune marine, réchauffement climatique dû à la déforestation et aux émissions de méthane, pollution de l'air à l'ammoniac, des eaux par eutrophisation avec les rejets d'effluents tels le lisier de porc. Antibiorésistance, pollution médicamenteuse, et dégâts pour la santé publique par consommation excessives de protéines et de graisses animales ; risques accrus de mutation de virus provenant de zoonoses frappant des animaux aux organismes affaiblis, tous génétiquement identiques et vivant confinés, et donc d'épidémies ravageuses pour les humains. Les maladies épidémiques de grippe, variole, malaria, tuberculose, typhus, diphtérie, rougeole, fièvre jaune, peste, choléra sont apparues il y a 10 000 ans avec l'élevage, du fait de la proximité entre humains et animaux.
L'auteur s'applique dans un chapitre à démystifier nos croyances et sentimentalismes culturels pittoresques à propos de la chasse, de l'élevage et de la consommation de viande. Tels les prairies stockant le carbone, les amendements organiques "nécessaires" pour les cultures, fumier, purin ou leur compromis moderne, le lisier, l'entretien des paysages par les paysans, le bocage (talus entourant les champs, surtout garants des limites des propriétés et contenant les animaux, les empêchant de fuir), le mythe du "petit élevage" comme de la "petite pêche artisanale", tous aussi destructeurs sinon plus que l'intensif, car à plus forte intensité foncière donc d'occupation d'espace, le pastoralisme (subventionné) ravageant les flancs de montagne et en guerre contre les prédateurs (loups, lynx, ours) et tous les animaux sauvages accusés de disséminer la tuberculose bovine et toutes sortes de pestes ; le locavorisme pas forcément plus vertueux s'il est obtenu sous serre chauffée, et last but not least, la 'transition écologique' (en prouvant que l'humanité n'a jamais au cours de son histoire transitionné vers d'autres formes d'organisation sociale que celle dont nous subissons aujourd'hui les conséquences), toutes des croyances que nous avons dû nous inventer et entretenir pour justifier le massacre.


Jean-Marc Gancille plaide en conclusion pour la sortie planétaire de l'élevage et du système carniste avant que nous ayons tout détruit pour satisfaire nos estomacs : le désert avance, le futur sera végétal ou ne sera pas. La phrase de Gunther Anders "nous ne vivons plus dans une époque mais dans un délai" est en exergue de l'ouvrage. Quelques lueurs d'espoir tout de même : l'élevage bovin (le plus destructeur) est en perte de vitesse, sans aides, hélas, pour une transition professionnelle en douceur ; certains pays, la tête sous les excréments, tels la Hollande, pourtant dirigée par une coalition de centre-droit veut imposer une diminution de 30 % de son cheptel, mesure très impopulaire, c'est dire si la situation est devenue intenable ; la FAO, l'ONU et l'OMS lancent des avertissements sur les désastres à venir, et des coalitions internationales tentent de démontrer le vrai coût des protéines animales en incluant dans leur prix les nombreuses externalités négatives afin de faire pression sur les institutions européennes, dont il convient de rappeler que le budget de la PAC (Politique Agricole Commune : 37 % du budget de l'UE) contribue largement au ravage et à ses conséquences désastreuses à venir. Passer à une alimentation végétale est facile et peu coûteux à faire. Cela dépend de chacun de nous de s'y engager et d'en constater les avantages. Il suffit juste de faire une révolution culturelle dans nos mentalités, nos assiettes suivront. Très documenté de statistiques émanant d'organismes scientifiques tout à fait sérieux et reconnus, cet ouvrage de bonne vulgarisation est à mettre entre toutes les mains.

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marieparledelivres

marieparledel...

08 juillet 2024

A l'occasion d'une opération Masse Critique chez Babelio, j'ai choisi de lire cet ouvrage étant vivement intéressée au sujet de la cause animale et étant moi-même végétarienne depuis des années.

Dans un premier temps, l'auteur énonce des chiffres vertigineux pour démontrer l'impact néfaste de l'alimentation carnée pour l'environnement (et aussi notre santé). Cet ouvrage est richement documenté et vous pourrez retrouver toutes les sources. Cette partie pourra certainement convaincre l'ensemble des sceptiques ayant besoin de preuves. de mon côté, j'étais déjà sensibilisée donc j'ai trouvé ça difficile de lire une succession de données chiffrées.

En revanche, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire la seconde partie du livre qui aborde les solutions que l'on pourrait apporter pour végétaliser notre alimentation, remodeler l'agriculture (et la pêche) telle qu'on la connait aujourd'hui.

J'ai fortement apprécié cet ouvrage pour sa capacité à démonter un à un les arguments et idées reçues en faveur de l'élevage et contre le régime végétalien. J'ai apprécié aussi que l'on rappelle le caractère sentient des animaux, apportant une touche d'humanité à cet ouvrage parmi l'ensemble des chiffres

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation

MrDimitriG

MrDimitriG

14 juillet 2024

La production de viande génère à elle seule trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que l’ensemble du trafic aérien mondiale. D’ici à la moitié du siècle, la demande en produits d’élevage pourrait encore croître de 144%. Un perspective cauchemardesque, a fortiori sur une planète qui vient de connaître les huit années les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des relevés (1850). Mais qui a conscience que les cinq plus gros producteurs de viande et de produits laitiers dans le monde sont responsables de davantage d’émissions annuelles de gaz à effet de serre qu’ExxonMobil, Shell ou BP ? Pas grand monde. Quand les pétroliers restent la cible prioritaire des activistes, que la consommation d’énergie fossile demeure l’alpha et l’oméga du débat public, que la transition énergétique est le point focal de l’attention médiatique, que Greta Thunberg incarne la génération climat plutôt que la génération végane, la filière viande profite de l’angle mort et s’en sort plutôt bien. L’”éléphant dans la pièce”, comme disent les Anglais.
p. 19


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kikiberard22

kikiberard22

06 juillet 2024

Alors que 85% des Français se disent opposés à l'élevage intensif, une part équivalente de la viande et des poissons consommés est produite de cette façon.
Cette dissonance cognitive ne s'exprime pas seulement en termes éthiques mais également écologiques.
La croyance la plus répandue consiste en effet à considérer le petit élevage paysan comme vertueux : respectueux des animaux, bon pour le climat et même régénérateur de biodiversité. Les amateurs de viande sont nombreux à s'en autopersuader pour mieux digérer leur "Meat Paradox".
Mais les faits sont têtus : l'élevage sur pâturages a une empreinte plus élevée que l'intensif sur la plupart des critères environnementaux, au point que Georges Monbiot considère le bœuf et l'agneau élevés en bio sur pâturages comme les produits agricoles les plus nocifs au monde (publications scientifiques et méta-analyses à l'appui).
Le même mécanisme de défense cognitive se manifeste à l'égard de la pêche : la diabolisation de sa forme industrielle a pour corollaire l'idéalisation d'une petite pêche artisanale durable.
Selon une étude de la FAO, on estime pourtant que 40% des prises mondiales sont le fait de la pêche artisanale. Quoique "petite" et souvent informelle, celle-ci accomplit donc largement sa part du carnage.
Dans une société qui demeure culturellement speciste, que le récit dominant concède juste qu'il faille consommer "moins mais mieux" n'a rien de surprenant. Le flexitarisme est d'autant plus pratique qu'il est purement déclaratif et invérifiable. Mais surtout, en supposant l'existence de pratiques d'élevage, de pêche et d'abattages respectueuses et responsables, il permet de maintenir l'écran de fumée derrière lequel l'ensemble de la filière perpétue impunément un massacre qui dévore la planète.


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kikiberard22

kikiberard22

06 juillet 2024

Les animaux des élevages intensifs ( volailles, porcs, bovins ) sont principalement nourris aux fèves et tourteaux de soja.
Près de 85% des cultures mondiales de soja leur sont en effet réservés. Cette production en provenance d'Amérique Latine s'effectue aux dépens des écosystèmes naturels.
Selon Greenpeace, la viande bovine serait à elle seule responsable de 63% de la destruction de la forêt Amazonienne, à la fois directement car des pans entiers de celle-ci sont coupés pour installer des élevages destinés à l'exportation, mais aussi indirectement parce que de très vastes étendues sont rasées pour produire du soja OGM cultivé à grand renfort de pesticides.
Cette pression insoutenable est la première cause de déforestation au Brésil. Et les chiffres officiels sont probablement bien au-dessous de la réalité : de nouvelles méthodes d'analyse d'images satellites ont révélé que plus de 3 millions d'hectares d'Amazonie Colombienne ont été déboisés illégalement pour le pâturage entre 1985 et 2019.

 

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