Incendies et avions.

 

 

Il y a un sérieux problème.

D'un côté, on a ça :

Résultats financiers de la société Ryanair : "Les clients reprennent l'avion : le trafic voyageurs a repris des couleurs augmentant de 8,1 millions de personnes à 45,5 millions sur un an. Le taux de remplissage des avions a suivi avec une progression de 73% à 92%. Ryanair entend booster ce trafic passagers à 165 millions de voyageurs sur d'ici la fin de l'exercice 2023 dans son ensemble (+11% par rapport au trafic avant Covid)."

et de l'autre, on a des touristes en vacances en Grèce qui sont désespérés d'avoir dû s'enfuir en catastrophe et rentrer en France, par avion, et qui disent qu'ils sont vraiment très inquiets des effets du réchauffement climatique, que leurs enfants ont eu très peur, que toute cette nature qui brûle, c'est vraiment triste, qu'ils ont dépensé leurs économies pour ce séjour, que c'est compliqué de trouver un vol pour rentrer etc etc...

Moi, ce qui m'affole, c'est de voir à quel point, le niveau de réflexion des gens est limité...

Avion-réchauffement climatique-pollution-tourisme de masse...

Il n'y a pas quelque chose qui fait tilt dans leurs têtes ? Une espèce de début de prise de conscience de leurs responsabilités ? Rien ?... Bon, ben alors qu'ils se taisent à tout jamais.

 

 

Léa Prati

France Télévisions

Publié le 21/07/2023 06:01Mis à jour le 26/07/2023 16:02

 Temps de lecture : 10 min.

Avec le réchauffement climatique, les incendies deviennent de plus en plus nombreux et intenses. (ASTRID AMADIEU/FRANCE INFO)

Avec le réchauffement climatique, les incendies deviennent de plus en plus nombreux et intenses. (ASTRID AMADIEU/FRANCE INFO)

Face à une sécheresse accrue, les risques de départs de feu sont multipliés. Pour les suivre, franceinfo publie plusieurs cartes à différentes échelles, mises à jour régulièrement.

Alors que les températures ne cessent de grimper et que la sécheresse sévit à travers le monde, la menace d'incendies de grande ampleur pèse de plus en plus lourdement sur la planète. Au Canada, plus de 10 millions d'hectares de forêt et de prairie sont partis en fumée, soit l'équivalent d'un cinquième de la France hexagonale, Il s'agit de la "pire saison des feux jamais enregistrée", selon le gouvernement canadien. Dans ce contexte alarmant, le suivi quotidien des incendies est crucial pour prévenir les catastrophes environnementales et humaines qui en découlent. 

Un programme d'observation de la Nasa, baptisé Fire Information for Resource Management System (FIRMS), permet de savoir en temps réel où la Terre brûle. "L'agence spatiale américaine récupère les données sur les feux actifs grâce aux deux satellites en orbite Aqua et Terra équipés de capteurs optiques appelés Modis", explique à franceinfo Olivier Boucher, climatologue à l'Institut Pierre-Simon Laplace. Ces capteurs détectent les anomalies de rayonnement caractéristiques des températures élevées à la surface du sol en lien avec les incendies. Ces deux satellites scannent deux fois par jour la totalité de la surface terrestre, collectant des informations précises sur la localisation et l'intensité des feux. Cette intensité est mesurée via un indice nommé "puissance radiative". "Il s'agit d'un indicateur précieux qui combine à la fois l'intensité et la taille de l'incendie. Son seul défaut, c'est qu'il ne permet pas de différencier un feu petit et très chaud d'un feu de taille plus importante, mais d'intensité plus faible", détaille le chercheur. 

En exploitant ces données, franceinfo a réalisé ce tableau de bord rassemblant trois cartes à différentes échelles qui seront mises à jour régulièrement.

En France, des incendies pas seulement dans le Sud

En France, le risque d'incendies ne concerne plus uniquement le massif forestier aquitain et les forêts méditerranéennes. A cause d'un déficit pluviométrique important et des températures record constatés sur l'ensemble du territoire, ces incendies estivaux remontent désormais jusque dans la moitié nord du pays. Auparavant épargnées, certaines régions comme la Bretagne voient leurs forêts partir en fumée, comme dans les monts d'Arrée (Finistère) en 2022. Pour y faire face, le gouvernement doit s'adapter. Le protocole Héphaïstos, créé en 1984 pour lutter contre les feux de forêt dans 23 départements du sud de la France, a été étendu à l'ensemble du territoire pour l'été 2023.

Suivi des incendies en France au 26/07/2023

Intensité du feu (en MW)

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L'intense chaleur émise par certaines aciéries, comme celles de Dunkerque et Fos-sur-Mer, peut occasionner des fausses détections d'incendies.

Source: Fire Information for Resource Management System (FIRMS), NASA

Après les incendies qui ont ravagé 66 393 hectares de forêt et de végétation durant l'été 2022, notamment en Gironde et dans le Jura, d'autres dispositifs ont vu le jour. En prévision d'un été 2023 chaud et sec, une météo des forêts a été lancée. M ise à jour quotidiennement par Météo-France, elle informe sur le niveau de risque de feu dans les massifs forestiers hexagonaux. A cette démarche d'information et de prévention, s'ajoute un arsenal terrestre et aérien renforcé pour les pompiers. Le nombre d'appareils disponibles est ainsi passé de 38 en 2022 à 47 en 2023, selon la Sécurité civile.

En Europe, des feux dans le bassin méditerranéen

Les températures caniculaires actuelles, combinées à une sécheresse sans précédent, créent des conditions propices à la propagation rapide du feu en France, mais aussi en Europe. Sur la carte ci-dessous, les données de la Nasa attestent d'incendies actifs en Turquie, en Italie, mais aussi en Grèce. Ces observations vont dans le sens des projections sur le long terme de Copernicus. Selon le programme européen d'observation de la Terre, le risque d'incendies est particulièrement élevé entre les mois de juin et de septembre dans le sud de l'Espagne, en Italie, sur la côte méditerranéenne, en Grèce et en Bulgarie. En Turquie, le danger est même qualifié d'"extrême" dans certaines régions.

Suivi des incendies en Europe au 26/07/2023

Intensité du feu (en MW)

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L'intense chaleur émise par certaines aciéries peut occasionner des fausses détections d'incendies.

Source: Fire Information for Resource Management System (FIRMS), NASA

Pour détecter les incendies actifs, la Nasa localise les signaux de chaleur repérés par les satellites. Certains d'entre eux peuvent ne pas être issus de feux de forêt. On peut ainsi observer sur la carte les feux liés aux bombardements dans le sud de l'Ukraine. Selon Olivier Boucher, d'autres "fausses détections" peuvent survenir. "Les éruptions volcaniques, les cheminées d'usines et les torchères de l'industrie pétrolière peuvent parfois être confondues avec des feux actifs, mais ces erreurs sont rapidement corrigées par les algorithmes de traitement des données", explique le climatologue.  

Dans le monde, des incendies récurrents au Canada, en Afrique, en Amazonie et en Russie

D'après les observations de la Nasa, l'Afrique subsaharienne semble être la région du monde en proie au plus grand nombre d'incendies actifs.  "La savane brûle pendant la saison sèche et c'est en partie normal, relativise le climatologue Olivier Boucher . Ces feux font partie intégrante du cycle de la végétation et sont vitaux pour qu'elle puisse se régénérer." On observe cependant une augmentation des incendies dans cette zone à cause de l'activité humaine. "Ces milieux ont été modifiés par les sociétés humaines avec le pâturage et l'agriculture", détaille le chercheur. Parmi ces pratiques agraires, les brûlis, qui consistent à défricher les champs par le feu, sont encore très implantés en Afrique.

Les incendies qui ravagent l'Afrique équatoriale et, sur le continent sud-américain, l'Amazonie, trahissent une autre activité humaine, bien plus dévastatrice. "Ils sont associés à la déforestation et au défrichement, à la fois pour exploiter la forêt et libérer de l'espace pour les cultures", détaille Olivier Boucher.

Suivi des incendies dans le monde au 26/07/2023

Intensité du feu (en MW)

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Source: Fire Information for Resource Management System (FIRMS), NASA

Des feux brûlent aussi en Sibérie, aux confins de la Russie, tout près de l'Arctique. De gigantesques incendies s'y étaient déclarés et avaient battu des records historiques en mars 2022. En 2023 encore, d'importants feux de forêts ravagent cette région. On y observe la présence persistante de feux de tourbe qui ont survécu à l'hiver 2022 et qui se réactivent aujourd'hui. Ces "feux zombies", souterrains et difficiles à éteindre, sont accentués par la sécheresse, les températures élevées et les activités humaines. "Dans ces zones, les feux peuvent être naturels, mais le changement climatique accroît leur nombre et leur intensité", souligne Olivier Boucher.

 

 

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