L'école, cible première.

 

Le problème des personnels manquants est bien évidemment crucial mais ce qu'il faut analyser également, ce sont les causes originelles de cette situation, non pas les causes financières puisqu'on sait très bien que le "budget" reste la priorité des gouvernements successifs mais le fait qu'il existe une telle violence et insécurité dans les enceintes mêmes des structures scolaires et celle-ci n'est pas un cas unique.

Ce que j'en retire comme conclusion, c'est bien que la société civile est de plus en plus anxiogène et que la confrontation des individus est à l'image de la société extérieure à l'école. 

L'école n'est bien souvent que le réceptacle chaotique des conflits d'une société éminemment déséquilibrée dans ses fondements.  Les enseignants, aussi bienveillants et rigoureux soient-ils, deviennent les symboles d'un "enfermement existentiel" et attirent vers eux toutes les révoltes. Les enseignants représentent bien souvent les premières cibles dans le rejet de cette société anxiogène. Ensuite viendront les policiers, les politiciens ou même les pompiers, les services de santé et les biens publics. 

Il existe une solution immédiate à ce terreau des violences : les petites structures scolaires.

"Les hommes sont comme des pommes ; plus on les entasse, plus elles pourrissent vite". Mirabeau

J'ai connu des petites écoles rurales dans lesquelles l'espace vital était préservé. Aujourd'hui, les structures scolaires ressemblent à des entassements délétères. 

C'est une évidence que la séparation des conflits les apaisent.

Oui, mais la multiplication des structures a un coût financier que les gouvernements ne veulent pas assumer. Je rappelle que le personnage Belkacem ( le "Madame" ne lui sied pas) a toujours considéré que le nombre élevé d'enfants par classe et par établissement n'était nullement un problème.

Il suffit pourtant de regarder le foutoir de l'Assemblée nationale pour comprendre que lorsqu'on entasse dans le même endroit des egos qui s'opposent, rien de bon n'est possible...

 


A Grenoble, un collège entame sa troisième semaine de grève

 

Par François Carrel, Grenoble, de notre correspondant. — 

Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, à l'Elysée le 18 mai. Les grévistes ont fait appel à lui, ainsi qu'au président LR du conseil départemental de l’Isère, Jean-Pierre Barbier et au député LREM de la circonscription Olivier Véran.
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, à l'Elysée le 18 mai. Les grévistes ont fait appel à lui, ainsi qu'au président LR du conseil départemental de l’Isère, Jean-Pierre Barbier et au député LREM de la circonscription Olivier Véran. Photo Stéphane de Sakutin. AFP

 

Les personnels de l'établissement, classé en réseau d'éducation prioritaire, s'élèvent contre la suppression de contrats aidés, qui leur assurait auparavant 6 postes pleins de surveillants pour 425 élèves, «le strict minimum».

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     A Grenoble, un collège entame sa troisième semaine de grève

«Nous refusons de voir les élèves de notre collège, situé dans le secteur le plus précarisé de Grenoble, pâtir de décisions irréfléchies qui vont accentuer les inégalités» : les personnels du collège Vercors n’acceptent pas le recul du nombre de surveillants dont ils disposent cette année pour encadrer leurs 425 élèves : ils ont entamé ce lundi leur troisième semaine de grève. Le collège, classé en réseau d’éducation prioritaire (REP), est celui d’un quartier populaire du sud de Grenoble, Jouhaux, lourdement impacté par les trafics de drogue, avec la forte insécurité et les incivilités qui les accompagnent.

L’équipe du collège, motivée et unie – elle avait décroché en mai 2016 un prix de l’Education prioritaire qui lui avait été remis par Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Education nationale – avait réussi l’an dernier, au prix d’une grève déjà, à faire passer son personnel surveillant de 4,5 à 6 équivalents temps plein, grâce à l’embauche de 3 surveillants, ou assistants d’éducation (AED), en contrats aidés. L’équipe pensait alors que ce taux d’encadrement était acquis.

Le répit n’aura duré qu’un an : la suppression récente des contrats aidés du collège, en accord avec la politique gouvernementale, a fait retomber le nombre d’assistants d’éducation à 4,5 équivalents temps plein et provoqué une grève massive des personnels, enseignants compris, en dehors de tout cadre syndical. Le rectorat de Grenoble a vite réagi en réattribuant un demi-poste d’assistant d’éducation au collège et annonçant le recrutement de deux jeunes en service civique en renfort… sans effet sur la mobilisation des personnels, soutenus par les délégués des parents d’élèves, mobilisés chaque matin ces deux dernières semaines devant le rectorat, avec leur pancartes.

Les services civiques ne peuvent en effet participer «qu’à l’accompagnement scolaire, comme l’aide aux devoirs, mais ne sont pas habilités à faire de la surveillance, dans la cour par exemple, et ne peuvent avoir seul la responsabilité d’un groupe», alertent les grévistes. «Dans ce quartier qui a une réelle capacité d’embrasement, ces 6 postes pleins de surveillants pour 425 élèves c’est le strict minimum. C’est indispensable pour que nous puissions continuer à pacifier, à désamorcer les situations explosives qui peuvent régner à l’extérieur du collège», précise l’une d’entre eux.

Ce mardi, au 13e jour de grève, 75% des personnels, dont 25 des 37 profs, resteront en grève. Une douzaine d’enseignants ont repris le travail lundi, permettant à quelque 130 collégiens sur les 425 inscrits d’avoir leurs premiers cours de l’année, sur un «emploi du temps-gruyère», expliquent les grévistes. Le soutien d’une partie des parents d’élèves s’effritant, le rectorat assurant avoir déjà fait ce qu’il pouvait, les grévistes font désormais appel au président LR du conseil départemental de l’Isère, Jean-Pierre Barbier, au député LREM de la circonscription Olivier Véran, et au ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer : «Messieurs, pour une école de la confiance, rétablissez les moyens supprimés !»

François Carrel Grenoble,

 

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