Le point Nemo
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/11/2020
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Ils et elles sont parties.
Les marins du vendée Globe.
C'est une épreuve, une aventure, un défi gigantesque.
Lorsque j'étais jeune et que je vivais en Bretagne, j'ai un peu navigué. J'adorais ça. Le dériveur ou la planche à voile. Il m'est arrivé de partir en planche droit vers le large et de passer la nuit sur ma planche. Des moments inoubliables. Seul avec le ciel étoilé. L'immensité. Cette vie liquide sous moi, les mouvements de ce corps, toute cette vie cachée dans les profondeurs. J'étais comme un point de jonction entre l'eau et le ciel, comme aux premiers jours de la vie terrestre. C'est dans ces moments-là que j'ai ressenti à quel point, nous étions infimes, rien, des poussières, et simultanément un concentré d'énergie tenace.
J'ai lu aussi, beaucoup, tous les récits des grands voyages.
Joshua Slocum, Vito Dumas, Bernard Moitessier. Ils me faisaient rêver.
J'aurais aimé passer par ce fameux point Nemo. Le point le plus éloigné de toutes terres habitées. Mais je n'aimais pas cette "dépendance" envers le matériel, le bateau, l'argent nécessaire. Je voulais un domaine plus "épuré", plus accessible. Et je me suis tourné vers les montagnes. Une paire de chaussures, quelques habits, un sac à dos. Puis un peu de matériel d'alpinisme. La solitude existait aussi Là-Haut. Il y avait dans ces étendues de multiples "points Nemo", des lieux perdus, ignorés, craints par la plupart. Je pouvais m'y rendre sans que ne soit nécessaire la mise au point d'un bateau. C'était moi le navire...
Mais je suis resté passionné par ces gens de mers, par leur amour, par leur enthousiasme, leur force de caractère.
Le Vendée Globe, c'est l'Everest des mers et je vais suivre cette édition avec la même admiration.
Le point Nemo (d'après le capitaine Nemo, héros de Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne, du latin nemo, personne) est le pôle maritime d'inaccessibilité, c'est-à-dire le point de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. C'est une application du problème du plus grand cercle vide en mathématiques. Il a été officiellement calculé en 1992 par l'ingénieur géodésien canadien-croate Hrvoje Lukatela1.
JOSHUA SLOCUM : Seul autour du monde
Éditeur : EDITIONS ZERAQ (23/09/2014)
Note moyenne : 5 (sur 5 notes) /
Trois ans plus tard, c'est la fin d'une "croisière" de quarante-six mille milles. Slocum jette l'ancre dans le port de Newport: il a réalisé le premier tour du monde en solitaire. Un exploit hors du commun à l'époque et encore légendaire aujourd'hui.
Pour des générations de marins du monde entier, Slocum reste un modèle par sa détermination et sa présence d'esprit comme par son art d'affronter la solitude. Son attitude indéfectiblement positive est peut-être le secret de l'engouement toujours aussi vif suscité par ses aventures, dont le récit est devenu un classique incontournable de la littérature maritime.
ViITO DUMAS : Par les quarantièmes rugissants
Éditeur : LES PAGES DU GABIER (01/04/2008)
Note moyenne : 5 (sur 2 notes) /
Il est en effet le premier à choisir la route des « quarantièmes rugissants » pour accomplir son tour du monde par les trois caps. Il y parviendra après d’innombrables péripéties, frôlant la catastrophe ou la mort à maintes reprises. Le lecteur découvrira au fil de ce récit un exploit hors du commun et une aventure parfois terrifiante, mais aussi le témoignage d’un grand marin qui voit la vie simplement et perçoit la mer avec beaucoup d’humilité et de sagesse, animé par une force morale et un courage à toute épreuve.
Un texte enfin réédité dans une nouvelle traduction. Il est dédié aux amoureux de la mer et à tous ceux qu’exaltent les grandes aventures humaines de ces “conquérants de l’inutile”.
433 pages
Éditeur : J'AI LU (22/02/2000)

Note moyenne : 5 (sur 178 notes) /
Une remarquable performance devenait pied de nez à la civilisation, aventure humaine unique et précieuse. Et ce journal de bord, un livre-culte.
Grands calmes ensoleillés, aurores australes, vagues-pyramides émeraude ou déferlantes neigeuses jalonnent ce récit, où l'homme peu à peu gagne sa paix intérieure, construit sa liberté. Moitessier communique avec les dauphins, les phoques, les albatros, suit les étoiles ou la lune avec une patience attentive.
Et, par la grâce d'une écriture poétique, simple et naturelle, nous emporte, nous entraîne avec lui dans son sillage, "blanc et dense de vie le jour, lumineux la nuit comme une longue chevelure de rêve et d'étoiles". --Scarbo
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