Libre arbitre (1)

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LIBRE ARBITRE

 

Séparons les deux termes en :
libre
et
arbitre
et associons les deux au terrain de foot.

Est-ce que l'arbitre est libre de réguler le jeu ?
Non, bien entendu, il suit des règles qui lui ont été transmises et qu'il a adoptées.
Pourtant, il lui reste la capacité à interpréter les faits et par conséquent à changer le cours des choses : imaginons un pénalty pour une faute qu'il est le seul à avoir vue. Il a vu ce qu'il a interprété comme une faute, c'est à dire qu'en lui la faute existait déjà suite à une réflexion, un questionnement, une expérience antérieure. Cette situation lui a semblé correspondre à cette idée qu'il avait de la faute, même s'il est le seul à la percevoir ainsi. Il a donc appliqué "son" choix, un autre arbitre n'aurait peut-être pas sifflé.
On pourrait dire qu'il dispose donc de son libre arbitre sur l'instant, même si cet instant est nourri par des pensées antérieures... Mais il y a également la pression du match, une erreur précédente qu'il aurait dû siffler et qui aurait pu changer la physionomie du match, une altercation passée avec le joueur qui vient de commettre cette faute, etc etc...
L'arbitre porte en lui un fardeau événementiel qui l'empêche d'évoluer en toute liberté. Et en plus, il ne dispose pas du temps nécessaire à la réflexion. Il agit dans l'urgence, avec une pression énorme ( joueurs, entraîneurs, public ) ce qui réduit encore plus le champ de cette liberté.

 
Ne parlons pas d'un arbitre qui appliquerait à la lettre, sans aucun discernement, les règles apprises alors qu'il se doit justement de tenir compte de tous les paramètres afférents à la présence de 22 individus. Celui-là ne dispose d'aucune liberté sinon celle de se retrancher derrière l'obscurantisme des règles. Une règle ne tient pas compte de tous les paramètres de la réalité. Seul, l'humain, impliqué, en est capable. Ou se doit de l'être... Au risque d'être obscur.
 

On pourrait penser finalement qu'il n'y a pas de libre-arbitre mais uniquement un imbroglio gigantesque de situations et de conséquences générant d'autres situations, c'est à dire sur un plan symbolique, une sorte de ligne chaotique, un encéphalogramme agité, enregistrant des périodes de réflexions intenses et des abandons léthargiques, une absence totale de choix délibérés...

La seule liberté du prisonnier est d'avoir conscience de sa situation. C'est très facile dans une geôle. Beaucoup moins dans une situation de liberté illusoire. Il ne reste donc que cette conscience pour pouvoir se libérer. Non pas atteindre un libre arbitre absolu et constant, c'est impossible, mais atteindre et maintenir la conscience de cette impossibilité.
Et dès lors oeuvrer au mieux pour faire du libre arbitre un objectif prioritaire. 

 

 

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