Rythmes scolaires

Alors donc, le nouveau ministre de l'éducation nationale a fait publier un décret autorisant les communes à choisir le calendrier scolaire et l'organisation qui leur semble la plus appropriée. 

Je vois donc des communes qui se plaignent que tous les efforts produits soient sous la menace d'un effaçage brutal et d'autres qui se réjouissent de pouvoir revenir à un système qui leur convenait.

Je comprends aisément au regard de ce qui a été mis en place dans certains communes, de l'énergie dépensée, des sommes engagées, de la détermination réelle à agir pour le bien des enfants que cette proposition contienne un certain déni du travail, une mise en doute des progrès réalisés depuis le début de cette réforme à ce jour. Il est toujours douloureux, pour qui que ce soit, de voir son engagement balayé d'un revers de mots...

Je comprends aisément que certaines communes souhaitent et choisissent dès aujourd'hui un retour à l'ancien calendrier au regard des difficultés organisationnelles et des dépenses incompatibles avec leurs budgets, des difficultés à trouver du personnel compétent, des familles qui se plaignent de la fatigue des enfants. 

Je comprends que certains enseignants se réjouissent à l'idée de ne plus voir dormir les enfants sur les tables en fin de semaine. 

Je comprends le positionnement de tout le monde en fait. 

Sauf de ceux qui se fichent de tout bien évidemment. 

Mais le problème n'est pas là...

Il y a longtemps que je pense que ce pataquès n'a toujours été qu'un cache-misère, un paravent destiné à concentrer les énergies, qu'elles soient positives ou non, qu'elles soient enthousiastes ou sceptiques.

L'essentiel :

les effectifs

les programmes

la formation des enseignants

la réflexion fondamentale sur le sens de l'enseignement

le contenant avant le contenu

l'être avant l'avoir

le savoir être avant le savoir faire

la solidarité et l'empathie

la connaissance de soi

l'observation de la vie commune

la communication non-violente

le projet humain à l'échelle de la planète et non uniquement de l'individu

 

Tout cela est encore une fois contenu, effacé, caché.

Tout le monde va se "battre" pour faire entendre son opinion sur les "rythmes de l'enfant"...

Les communes qui vont vouloir conserver le calendrier actuel vont chercher à améliorer encore l'organisation instaurée mais sans se poser la question du point de départ :

Etait-ce utile de mettre cette Réforme en place ?

Si la réponse est négative, fondamentalement au regard des autres priorités, est-il justifié de vouloir y dépenser encore davantage de temps et d'énergie ? 

Le gouvernement ne joue-t-il pas justement sur cette conscience professionnelle de chacun pour maintenir les énergies dans un cadre retreint mais qui par l'opposition des groupes entretient la "guerre des égos" ?.........................................................

Et les enfants ? Non pas les élèves dans un calendrier mais les enfants dans leur réalité profonde, dans la nécessaire exploration qu'ils doivent mener en eux ? 

Comment s'y prend-on ? Comment inviter, sans aucune pression néfaste, un enfant à grandir par lui-même à travers la culture, l'enseignement, l'école ?

Est-ce qu'un calendrier scolaire est à même de proposer une réponse ?

C'est juste pitoyable...

  

 

 

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