A CŒUR OUVERT : Inconnaissance de Soi

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Je suis surpris parfois de réaliser à quel point tout ce que j'ai écrit dans mes romans agit en moi comme des rappels de ce que je dois atteindre... Comme si "l'écrivain" était là pour ramener l'individu égaré sur une voie d'éveil... Comme si parlait en moi une entité plus "haute", comme une aimantation destinée  à m'extraire des miasmes quotidiens.

Chacune de mes méditations oeuvrent à retrouver cette conscience de la vie en moi...Et je sais combien, hors de cet état, il m'est difficile de maintenir la plénitude...

"INCONNAISSANCE DE SOI

Illumination

Cela consiste à déposer ses charges, ses fardeaux, son passé et toutes les identifications qui s'y sont greffées. Il s'agit des fardeaux d'ordre mental. Ils peuvent bien entendu avoir des répercussions sur le physique. Cette conscience temporelle dont nous disposons peut se retourner contre notre plénitude. Elle installe une tension émotionnelle, majoritairement inconsciente.

Pour entrer dans cette acceptation libératrice, il est indispensable d'établir la liste des traumatismes, des tourments, des obsessions, de les identifier tous, lucidement, et de prendre conscience qu'ils ne sont pas ce que nous sommes. Ils sont l'image que nous avons donnée de la vie mais ils ne sont pas la vie. La vie n'est rien d'autre que l'énergie qui vibre en chacun de nous, au cœur de notre existence. Elle ne mérite pas d’être salie, alourdie, morcelée par cette vision temporelle à laquelle nous nous attachons. Les pensées que nous avons établies comme l'étendard de notre puissance est un mal qui nous ronge. L'ego y prend forme et se détache dès lors de la conscience de la vie. L'individu se couvre d'oripeaux comme autant de titres suprêmes. Ça n'est que souffrance et dans la reconnaissance que nous y puisons, nous créons des murailles carcérales. L'illumination consiste à briser ce carcan. L'individu n'en a pas toujours la force, il manque de lucidité, d'observation, il est perdu dans le florilège d'imbrications sociales, familiales, amoureuses, professionnelles.

Il se fie à son mental, nourri inlassablement par les hordes de pensées.

Survient alors, parfois, le drame. L'évènement qui fait voler en éclat les certitudes, les attachements, les conditionnements. La douleur physique se lie à la souffrance morale. «  J’ai mal et je suis mal. » Les repères sont abolis, les références sont bannies. L'individu sombre dans une colère insoumise, il en appelle à l'aide, il condamne, maudit, répudie, nie, rejette, conspue, insulte le sort qui s'acharne sur lui alors qu'il est lui-même le bourreau, le virus, le mal incarné. Il va tenter de marchander, de trouver des coupables ou des aides extérieures, il a construit consciencieusement les murs de sa geôle et jure qu'il n'y est pour rien. S'installe alors peu à peu l'épuisement. Le dégoût de tout devant tant de douleur. Ça n'est qu'une autre forme de pensée, une autre déviance, une résistance derrière laquelle se cache l'attente d'une délivrance, un espoir qui se tait, qui n'ose pas se dire. Une superstition qu'il ne faut pas dévoiler.

La colère puis l’écœurement, des alternances hallucinantes, des pensées qui s'entrechoquent, des rémissions suivies d'effondrements, rien ne change, aucune évolution spirituelle, juste le délabrement continu des citadelles.

Cette impression désespérante de tout perdre, de voir s’étendre jour après jour, l’étendue des ruines, comme une maladie qui s’étend.

Il ne reste que l'illumination. Elle est la seule issue. Car lorsqu'il ne reste rien de l'individu conditionné, lorsque tout a été ravagé jusqu'aux fondations, lorsque le mental n'est plus qu'un mourant qui implore la sentence, lorsque le corps n'a plus aucune résistance, qu'il goûte avec délectation quelques secondes d'absence, cette petite mort pendant laquelle les terminaisons nerveuses s'éteignent, comme par magie, comme si le cerveau lui-même n'en pouvait plus, c'est là que les pensées ne sont plus rien, que le silence intérieur dévoile des horizons ignorés.

Révélation.

Illumination.

Je ne suis pas ma douleur.

Je ne suis rien de ce que j’ai été.

Je suis la vie présente en moi. Je suis l'énergie, la beauté de l'ineffable. »

 

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