Alerte sécheresse

Personnellement, le fond de l'article ne me surprend aucunement et on en est qu'au début. Les pays industrialisés valorisent le pétrole à des prix toujours plus hauts mais il viendra un jour où l'eau sera tout aussi recherchée. Il y a une phrase qu'il est important de lire et à laquelle il faut fortement réfléchir : 

"Elle rappelle que la France ne dispose pas d’une agriculture capable de nourrir sa population",...

C'est complètement dingue ce constat. Nous disposons d'un climat tempéré, d'un sol riche sur le plan végétal, d'une diversité extraordinaire dans les légumes et les fruits et le pays n'est pas autonome sur le plan alimentaire. C'est affligeant, consternant et totalement anormal. Et je n'attends rien des politiques. FNSEA, UE, Bruxelles, subventions, endettement des agriculteurs, etc etc...Les problèmes sont connus, les solutions ne viendront pas d'un système qui les a créés.

Je pense juste que chacun, en tout cas, ceux qui ont la chance de disposer d'un terrain, pourraient s'y mettre. Alors, oui, c'est du travail, il faut être régulier, organisé, attentif, observateur,il faut apprendre, lire, expérimenter, mais le bonheur de manger ses propres productions et de ne pas être dépendant des réseaux commerciaux,en tout cas le moins possible, c'est sans commune mesure.

Pour ce qui est des pénuries d'eau actuelles et à venir, il ne reste qu'une solution : la récupération et le stockage des eaux pluviales. Ici, c'est le chantier en cours. 

Les scientifiques lancent l’alerte sur la sécheresse qui s’installe en France

 

MétéoFrance a établi des scénarios plus chauds et secs que la normale pour les mois de mai et juin. Emma Haziza estime ainsi que la situation ne peut que difficilement s’inverser, sauf précipitations exceptionnelles, puisque même en cas de pluies, l’eau sera récupérée par la végétation et ainsi ne s’infiltrera pas dans les sous-sols.

22 avril 2022 - Maïté Debove

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La France vit son début d’année le plus sec depuis 2012. D’après les géologues et les hydrologues français, la sécheresse est cette année précoce, et est à surveiller de très près. Les déficits de pluie depuis janvier concernent quasiment tout le pays et atteignent des niveaux records sur la Région PACA, où la sécheresse des sols est particulièrement inquiétante.

En février et mars 2022, la situation s’est rapidement dégradée, la période de vidange ayant démarré deux mois à l’avance : les réserves d’eau sont ainsi très basses pour un mois d’avril.

Selon une alerte du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) publiée le 12 avril, le niveau des nappes souterraines est en 2022 inférieur à la normale dans tous nos territoires sauf en Ile-de-France, en Normandie, en Savoie, dans une partie des Pyrénées, et également dans l’Aude et dans l’Hérault. Ces régions ont bénéficié des pluies du début de l’année.

La situation est plus particulièrement inquiétante en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Vendée, en Charente-Maritime et dans le Grand Est. La sécheresse est aussi particulièrement marquée dans le Sud-Est.

Cette sécheresse a déjà des effets très concrets dans tout le pays. Dans la Drôme, des premières restrictions des usages de l’eau ont été mises en place, au mois d’avril !, et quasi-l’ensemble du département est en état d’alerte. Dans la Loire, la situation n’est pas encore critique mais pourrait vite le devenir et des mesures de restriction d’eau sont envisagées.

Dans le Vaucluse, Météo France a enregistré le début d’année le plus sec depuis les années 1950. Comme sur toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il n’a pas plu une seule goutte depuis le début du mois d’avril. Les agriculteurs sont extrêmement inquiets. Toujours en PACA, les maires de 18 communes ont décidé de couper l’eau des fontaines publiques pour alerter la population sur cette sécheresse inédite, d’habitude observée durant les mois d’été.

Emma Haziza, hydrologue, qui s’est exprimée lors d’une interview pour FranceInfo, a expliqué que les sécheresses sont particulièrement sévères depuis 2017. Un cinquième des cours d’eau des territoires tendent chaque année à avoir 40 % de débit en moins que la moyenne. Dans les Pyrénées-Orientales, le déficit de pluie peut s’élever jusqu’à 75 %.

MétéoFrance a établi des scénarios plus chauds et secs que la normale pour les mois de mai et juin. Emma Haziza estime ainsi que la situation ne peut que difficilement s’inverser, sauf précipitations exceptionnelles, puisque même en cas de pluies, l’eau sera récupérée par la végétation et ainsi ne s’infiltrera pas dans les sous-sols.

L’hydrologue n’exclut pas une multiplication d’autres restrictions d’eau dès le mois de mai (qui surviennent habituellement en juillet), et redoute des difficultés d’irrigation des terres agricoles, ainsi que des incendies majeurs dans le sud cet été.

Elle avertit : « Si toutes ces masses d’eau, qui sont censées tenir jusqu’à l’été, sont défaillantes dès le mois de mars, ça pose problème. Surtout, le paramètre aggravant c’est qu’à chaque canicule, on a un territoire qui plonge encore plus dans un état de sécheresse. Si on s’oriente vers un été plus chaud et plus sec, ce qui semble être le cas, on risque d’avoir à nouveau une sécheresse historique. »

Elle rappelle que la France ne dispose pas d’une agriculture capable de nourrir sa population, et que la problématique liée à l’eau est un phénomène global. Le Maroc, la Tunisie ou encore le Portugal subissent déjà des sécheresses historiques.

Lire aussi : En plein hiver, sécheresse et canicule en Espagne, Portugal, France et Californie

Les réserves de blé ou autres denrées alimentaires qui ne seront pas disponibles sur un territoire seront importées d’autres pays : « (…) mais si tout le monde se met à aller le chercher ailleurs, il y a un vrai problème. Notre seule solution est de faire en sorte de réformer notre agriculture pour nourrir notre population en premier lieu. »

La journaliste Anne Le Gall souligne : « D’où l’urgence d’apprendre à mieux séquestrer l’eau dans le sol dans les années à venir et cela passe par les prairies, les forêts, la végétalisation des villes. Limiter l’artificialisation des sols leur permettra de jouer ce rôle crucial d’éponge. »

Le manque d’eau est source d’une véritable détresse et est à l’origine de famines, provoque immanquablement des révoltes populaires et des migrations. Les sécheresses s’installent dans la durée et affectent l’environnement de plusieurs semaines à plusieurs décennies, et dégradent les écosystèmes.

Emma Haziza souligne le manque de traitement de la question aux présidentielles : « Je crois qu’on n’a pas compris ce qui arrive devant nous avec ces évolutions de température et on n’a surtout pas compris ce que signifie le manque d’eau. Ça concerne à peu près quatre milliards d’êtres humains sur Terre mais nous, nous ne sommes pas habitués à ne pas avoir d’eau dans notre robinet. C’est une question d’énergie puisque la plupart des sources énergétiques s’alimentent en eau, notamment le nucléaire, les barrages hydroélectriques, mais l’eau est aussi nécessaire pour aller chercher du pétrole ou du gaz. Nous avons besoin de quantités d’eau astronomiques, donc on voit très bien que se pose la question énergétique. »

Crédit photo couv : Extrait reportage FranceInfo

22 avril 2022 - Maïté Debove

 

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