Andreï Tarkovski (1)

Mille mercis à Simon pour m'avoir fait découvrir ce texte du réalisateur russe.

C'est en Terminale au lycée que Mme Sotirakis nous avait initiés au cinéma de cet homme. J'en avais été considérablement marqué... 

Il me restait plus de trente ans après à lire sa vision du monde "moderne".....

Une lecture d'une clairvoyance absolue.

 


Andreï Arsenievitch Tarkovski (en russe : Андрей Арсеньевич Тарковский) est un réalisateur soviétique né le  à Zavrajié dans le raïon de Iouriévets (ru) en URSS (actuellement raïon de Kady (ru)oblast de Kostroma Russie) et mort le  à Neuilly-sur-Seine d'un cancer du poumonnote 1.

Considéré comme le plus grand réalisateur soviétique avec Sergueï Eisenstein, il a réalisé sept longs-métrages qui le placent parmi les maîtres du septième art. Son premier film, L'Enfance d'Ivan, est d'abord considéré comme le chef de file d'un renouveau du cinéma soviétique. Mais Tarkovski s'éloigne dès le film suivant de toute considération politique pro-soviétique, ce qui le fera se confronter à la censure durant ses quatre films suivants. Il choisit à la fin des années 1970 de quitter son pays natal pour réaliser ses deux derniers films à l'étranger, car les organes de cinéma de l'URSS ne lui permettent plus de financer ses films.

Il est récompensé dès son premier long-métrage du Lion d'or à la Mostra de Venise 1962. À leur sortie, ses films sont des succès critiques mais peinent à trouver leur public. Ils rencontrent néanmoins du succès quand ils sont de nouveau autorisés en URSS lors de la perestroïka, mais aussi en France à partir de 1986 et de son Grand prix du jury pour Le Sacrifice.

Exigeante et empreinte de mystique, son œuvre compte parmi les plus importantes de l'histoire du cinéma.


 

"Il me semble que notre époque achève et épuise une étape de l'histoire, qui aura été marquée par de "grands inquisiteurs", des meneurs d'hommes ou certaines fortes personnalités, qui ont toutes été animées par l'idée de transformer la société afin de la rendre plus "juste" et plus rationnelle. . Tpus ont cherché à se rendre maîtres de la conscience des masses en imposant de nouvelles idéologies, ou des idées sociales nouvelles, qui appelaient au renouvellement de l'organisation de la vie au nom du bonheur de la majorité du peuple. 

Déjà Dostoïevski avait mis en garde contre ces "grands inquisiteurs" qui prétendaient prendre sur eux le bonheur de tous. 

Et nous avons vu, pour en avoir été les témoins, comment l'affirmation des intérêts d'une classe, ou d'un certain groupe de gens, ainsi que l'invocation magique des intérêts de l'humanité ou du "bien collectif", en étaient venues à contredire de façon tellement criante ceux de l'individu, fatalement marginalisé par la société. Et comment, fort d'une base "objective, "scientifique", d'une "nécéssité historique", tout cela avait commencé à prendre, totalement à tort, une valeur même subjective sur le plan ontologique. (science de l'être en soi.)

Toute l'histoire de la civilisation, tout son processus historique, montrent qu'au nom du salut du monde et de l'amélioration de la condition humaine, les hommes n'ont cessé de se voir proposer une direction toujours "plus juste", toujours plus "certaine", mûrie dans des cervelles d'idéologues ou de politiciens. Pour prendre part à ces vastes mouvements de restructuration, il suffisait chaque fois de renoncer à "peu de chose" : à sa propre manière de penser, afin d'orienter, vers l'extérieur de soi, tous ses efforts en conformité avec le plan d'actions proposées...

Impliqué ainsi hors de lui-même dans une dynamique de "progrès", qui devait assurer l'avenir de l'humanité, l'homme en a oublié ce qui lui était authentiquement et concrètement personnel. En se dissolvant dans l'effort commun, il s'est mépris sur la réalité de sa propre qualité spirituelle. Et la conséquence en a été un conflit toujours plus inexorable entre l'individu et la société. En se préoccupant tellement de l'intérêt de tous, personne ne s'est plus soucié du sien propre, dans le sens où l'entendait le Christ :" Tu aimeras ton prochain comme toi-même." C'est à dire, aime-toi assez pour respecter en toi ce qui te dépasse, ton origine divine, qui ne te permettra pas de céder à tes intérêts avides et égoïstes, et t'incitera à t'abandonner à l'autre, sans raisonner ni tergiverser, de l'aimer. Ce qui exige un sens véritable de sa propre dignité, autrement dit de comprendre que le "moi" en devenant le centre de ma vie sur terre, prend une valeur et une importance objectives, pour atteindre, quand il aspire à un certain niveau spirituel, à une perfection libre de toute ambition égocentrique.

S'intéresser à soi-même, combattre pour sa propre âme, nécessite de l'homme une détermination formidable, des efforts énormes. 

D'un point de vue moral, il est beaucoup plus facile de tomber que de s'élever, ne fut-ce que d'un rien, au-dessus de ses intérêts étroits et pratiques. Pour parvenir à une véritable naissance spirituelle, il faut d'immenses efforts intérieurs.

Il est toujours plus simple et rapide de se laisser prendre dans les filets des "pêcheurs d'âmes humaines", de renoncer à sa propre voie, au nom de tâches prétendument plus grandes et plus généreuses, sans se rendre compte que c'est alors se trahir, trahir sa propre vie, qui nous a pourtant bien été donnée pour quelque chose....

Les films de Tarkovsky sont en ligne

Les films de Tarkovsky sont désormais en ligne

Andreï Tarkovsky (1932-1986) est reconnu comme le meilleur réalisateur soviétique de la période d’après guerre. Et son influence s’est étendue bien au delà de l’Union Soviétique.

Ses films sont désormais en ligne.

Vous pouvez désormais les voir et admirer son oeuvre en immersion complète dans le monde contemplatif d’Andreï Tarkovsky, ce monde exceptionnel autant par son esthétique que par la profondeur du propos de l’auteur.

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Image issue du film Stalker d’Andreï Tarkovsky

Les « Cahiers du cinéma » ont régulièrement placé ses films dans leur top 10 annuel. Ingmar Bergman est même allé jusqu’à dire « Tarkovsky est pour moi le plus grand, il a inventé un nouveau langage, aussi vrai que la nature cinématographique qui capture la vie comme une réflexion, la vie comme un rêve. » Akira Kurosawa a lui aussi reconnu son influence et a ajouté : « j’adore tous les films de Tarkovsky. J’adore sa personnalité et l’ensemble de son travail. Chaque prise de chacun de ses films est une image merveilleuse par elle même. »

Tournés entre 1962 et 1986, les longs métrages de Tarkovsky sont en prise avec des thèmes métaphysiques et spirituels en utilisant un style cinématographique particulier. Des prises longues, un rythme lent et images méthaphoriques figurent toujours dans les films de Tarkovsky. (regardez l’image de Stalker ci-dessus).

Andreï Tarkovsky films

L’intégrale de Tarkovsky – cliquez sur l’image pour la commander

Vous pouvez désormais voir les films de Tarkovsky en ligne.

Ses principaux films sont accessibles ici :

  • Trois films d’étude de Tarkosvky – Web

Crédit – photo : http://andrei-tarkovsky.com

Andreï-Tarkovsky

Andreï Tarkovsky en pleine action

Note : si vous regardez ces films sur Youtube, n’oubliez pas de cliquer sur « CC » au bas du lecteur pour avoir accès aux sous titres.

 

 

 

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