Au-dessus

"Rien ne peut venir de rien," disait Line, en classe.

Et il est donc impossible de ne rien faire. Puisque la vie est là. C'est elle qui "fait" et nous sommes ses supports. La vie s'observe elle-même à travers les formes qu'elle crée. Nous lui devons de l'observer également. S'extraire de nous-mêmes et lui témoigner de notre attention.

"Que pense la vie de moi ? "

Une question essentielle à mes yeux.

Nulle entité déifiée dans ce propos. La religion est un étouffoir. Elle apporte ses réponses sans avoir écouté les questions. Elle fonctionne par à priori.

Si je tiens à bénir la vie, je n'ai envers elle aucune soumission craintive parce qu'à l'opposé des religions monothéistes, l'amour de la vie élève au lieu de rabaisser à un statut de mécréants ou d'idôlatres.

"Que pense la vie de moi?" n'est pas une supplique emplie de peur, ni un espoir, ni une adoration liturgique mais un dialogue à établir. Je vis au mieux et parfois au moins pire, la vie observe ce chaos ponctué d'instants de paix. Et quand je m'interroge sur ce parcours, je tente de le faire au regard de cette vie en moi. Non pas par rapport à "moi" mais par rapport à la vie en moi. Ce moi qui n'a pas d'existence mais que la vie anime. Je suis la vie en moi. Et sans la vie en moi, je ne suis rien. C'est là que le rien intervient. Et pourtant, nous vivons parfois avec l'outrecuidance d'en oublier cette vie en nous. Et lorsque nous sombrons, il en naît effectivement l'impression d'un rien, d'un néant, d'un abîme. Mais ce marasme existentiel n'a rien à voir avec la vie. C'est un rien imaginaire et indécent, malsain et destructeur. La vie ne détruit pas. Les errances ne sont pas de son fait mais une conséquence de l'indifférence qu'on lui porte. Ou des accusations qu'on lui profère. Toujours cette immaturité existentielle.

  "Que pense la vie de moi ? " est une interrogation délicate, un regard tendre, juste un geste d'amour de l'enfant vers sa mère.

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