Coronavirus et pangolin

Le pangolin, l'animal le plus braconné au monde.

 

Le facteur a transmis le courrier. C'est un acte volontaire.

Le pangolin n'a rien transmis du tout. Il s'en contrefiche du coronavirus, il n'avait pas l'intention de l'adresser à qui que ce soit.

Je déteste ces tournures de phrases qui semblent vouloir entendre que la nature est responsable des tourments humains quand ceux-ci sont tout simplement assez abrutis et irrespectueux pour les créer eux-mêmes...

C'est comme les journalistes qui annoncent quand une avalanche emporte des skieurs : "La montagne a encore tué".

Mais, oui, bien sûr, elle avait même super bien préparé son coup, la vilaine...

Tout ça peut paraître dérisoire, anecdotique et juste associé à de la dialectique mais les mots, dans l'assemblage que les gens leur donnent, disent bien plus que le mot tout seul...

Ce que cela sous-entend, c'est que la nature reste encore et toujours un élément dangereux, un environnement pervers qu'il faut dominer à tout prix.

La preuve, le pangolin... Saleté de bestioles qui depuis qu'elle est massacrée par les humains pour être mangée ou réduite en poudre pour faire bander les sexes mous des mâles, en arrive à nous contaminer... C'est lamentable. Ce sont donc des animaux dangereux.

C'est comme l'histoire de ce gars qui traverse le désert et qui rencontre un autre gars affairé à planter des piquets avec un drapeau rouge. Le premier demande :

"Pourquoi plantez-vous des drapeaux ?

-Pour empêcher les lions de venir.

-Mais il n'y a pas de lions dans le désert, ils sont dans la savane, réplique le premier.

-Oui, c'est bien la preuve que ça marche !"

Etre convaincu de la justesse de sa folie ne ramène pas la raison.

J'avais déjà mentionné ici "la plastisphère", étudiée par quelques scientifiques et qui promet de belles variétés de microbes... Les humains accuseront-ils les océans ? Ou le plastique qu'ils y jettent ? 

 

"Plastisphère"


 

 

Le pangolin a-t-il transmis le coronavirus à l’homme ?

 

En l’espace de six semaines, l’épidémie de coronavirus s’est propagée dans plusieurs régions du monde, contaminant près de 30 000 personnes. Une étude menée par des chercheurs chinois révèle que le pangolin, un mammifère prisé du marché de Wuhan, pourrait être le responsable de la transmission du virus à l’homme.

  • La Croix (avec AFP), 

Lecture en 2 min.

Le pangolin a-t-il transmis le coronavirus à l’homme ?
Un jeune pangolin se nourrit de termites au Zoo de Singapour, le 30 juin 2017.ROSLAN RAHMAN/AFP
    
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Du rat pour la peste, au chien pour la rage, l’histoire et la science nous ont souvent enseigné le rôle prédominant des animaux dans la transmission d’un virus à l’homme. Des chercheurs de l’Université d’agriculture du sud de la Chine ont identifié le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction, comme « un possible hôte intermédiaire » du coronavirus.

Un animal qui héberge un virus sans être malade et peut le transmettre à d’autres espèces est appelé « réservoir ». Dans le cas du nouveau coronavirus, il s’agit certainement de la chauve-souris : selon une récente étude, les génomes de ce virus et de ceux qui circulent chez cet animal sont identiques à 96 %. Mais le virus de chauve-souris n’étant pas équipé pour se fixer sur les récepteurs humains, il est sans doute passé par une autre espèce pour s’adapter à l’homme, appelé « hôte intermédiaire ».

Or, après avoir testé un millier d’échantillons provenant d’animaux sauvages, les savants ont déterminé que les génomes de séquences de virus prélevés sur les pangolins étaient à 99 % identiques à ceux trouvés sur des patients atteints du nouveau coronavirus. Le nouveau virus a fait son apparition en décembre dans un marché de Wuhan (centre) où nombre d’animaux, dont des mammifères sauvages, étaient vendus pour être mangés.

Vu la nature de ce coronavirus, les experts soupçonnaient « l’hôte intermédiaire » d’être un mammifère. L’hypothèse d’un serpent, un temps avancée, avait vite été balayée. Lors de l’épidémie de Sras (2002-2003), également causée par un coronavirus, l’intermédiaire était la civette, un petit mammifère. Dans le cadre de ses mesures pour enrayer la récente épidémie, la Chine a annoncé fin janvier une interdiction temporaire du commerce d’animaux sauvages, interdisant pour une période indéterminée l’élevage, le transport ou la vente de toutes les espèces animales sauvages.

Braconnage en masse et commerce illégal

Près de 100 000 pangolins sont victimes chaque année en Asie et en Afrique d’un trafic illégal qui en fait l’espèce la plus braconné au monde, largement devant les éléphants ou rhinocéros, dont les cas sont bien plus médiatisés. Leur chair délicate est très prisée par des gourmets chinois et vietnamiens, tout comme le sont leurs écailles, leurs os et leurs organes par la médecine traditionnelle asiatique.

Neil D’Cruze, responsable de l’organisation Protection mondiale des animaux (WAP), explique qu’« un tel commerce d’espèces sauvages est responsable de terribles souffrances pour les animaux et met en danger la santé des humains, comme nous pouvons le voir aujourd’hui ».

« Si nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir les épidémies de maladies mortelles telles que le coronavirus, alors une interdiction permanente du commerce des espèces sauvages, en Chine et dans le monde, est la seule solution », a-t-il estimé.

En 2016, la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites) a voté l’inscription des pangolins à son annexe 1, qui interdit strictement son commerce. Malgré cette mesure, leur trafic n’a fait que s’accroître, selon des ONG.

 

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