Coronavirus : Les affamés.

Il faudrait que je retourne chercher dans mes 4000 et quelques articles mais j'ai quelques fois déjà évoqué le risque de pénurie alimentaire en France, dès lors qu'une crise économique ou autre surviendrait.

Je me souviens d'un commentaire d'un lecteur qui me disait que c'était "n'importe quoi" et que les réserves alimentaires en France n'étaient pas celles des pays pauvres ou en voie de développement.

Et pourtant, c'est un fait.

Paris, intra muros, dispose de trois jours de réserve alimentaire avant d'entrer dans un état de pénurie. 

Il suffirait d'une grève massive des routiers sur une semaine pour qu'il n'y ait plus rien à manger. Ce n'est pas moi qui le dit mais des bureaux d'études. C'est d'ailleurs pour cela que madame Hidalgo souhaite créer des zones cultivées importantes dans les zones qui pourraient encore être disponibles. Des "bacs à légumes" sont expérimentés actuellement dans des secteurs de la ville. Et ça n'est pas pour une quelconque mode "bobo" (un terme dans lequel on se retrouve vite catégorisé...) mais bien pour essayer de pallier ce déficit en ressources alimentaires et une dépendance qui représente une bombe à retardement...

On voit ici combien une crise sanitaire conduisant à une crise économique met en relief ce problème majeur. 

Confinement: "les files d'attente de la faim" sévissent dans les quartiers populaires

Le confinement provoqué par l'épidémie de coronavirus entraîne une situation inquiétante dans les quartiers populaires, met en garde le Parti socialiste.

AFP

Une de ces "files d'attente de la faim" à Clichy-sous-Bois ce mercredi 22 avril.

POLITIQUE - La crise sanitaire et ses conséquences. Alors que les témoignages racontant la difficulté de vivre le confinement dans les quartiers populaires se multiplient, le Parti socialiste appelle le gouvernement à accélérer ses dispositifs d’aides aux plus précaires. Pour que cessent notamment “les files d’attente de la faim” dans les quartiers populaires, propices à la propagation du coronavirus

“Les premières mesures annoncées par le gouvernement ne suffiront pas. Le plan d’urgence prévoit une aide de 150 euros par famille bénéficiaire du RSA ou de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), à laquelle s’ajouteront 100 euros par enfant et une aide de 100 euros par enfant pour les familles qui ne bénéficient pas des APL, mais ces aides ne seront versées que le 15 mai”, regrette le PS dans un communiqué publié ce mercredi 22 avril. 

Le Premier secrétaire Olivier Faure vise notamment, par ce communiqué, les intolérables “files d’attente des parents à la recherche de quelques aliments.” “Dans les quartiers populaires, après un mois de confinement, la précarité est en train de se transformer en grande misère”, déplore encore le communiqué qui réclame plus d’aides et plus vite. 

Les distributions se multiplient, les files d’attente aussi

Une situation notamment mise en lumière par un reportage du Monde, publié le 18 avril. Le quotidien raconte la vie d’habitants de quartiers populaires, notamment à Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, où se multiplient les files d’attente devant les distributions alimentaires.

“Les premiers sont arrivés à 8 heures, soit trois heures avant l’ouverture des portes de la maison de la jeunesse de la ville. (...)  Organisée par le collectif Aclefeu et le centre social Toucouleurs, avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre, cette distribution alimentaire était la troisième en huit jours. 190 personnes se sont présentées la première fois, 490 la deuxième, puis 750”, peut-on lire dans cet article accompagné d’une photo aussi éloquente qu’inquiétante en ces temps de pandémie de coronavirus. 

Sylvie Kauffmann@SylvieKauffmann

"Les premiers sont arrivés à 8 heures, trois heures avant l’ouverture des portes de la maison de la jeunesse. A 11 heures, la file d’attente s’étirait sur 300 mètres" https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/18/dans-les-quartiers-populaires-si-on-remplit-le-frigo-on-chope-le-corona_6036998_3224.html … via @lemondefr

Dans les quartiers populaires, « si on remplit le frigo, on chope le corona »

Les quartiers populaires entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l’urgence.

lemonde.fr

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Depuis le début du confinement, ce genre de distributions se multiplient. Toujours dans Le Monde, le président des Restos du coeur Patrice Blanc explique que les 1400 centres encore ouverts (sur 1700) sont pris d’assaut. À Bordeaux, les flux à chaque distribution alimentaire auraient été multipliés par cinq. Par trois à Toulouse.  

De la Savoie à la Creuse en passant par la Dordogne, les associations caritatives poursuivent leur mission. Un rôle nécessaire pour des familles, bien souvent mises dans la difficulté par la fermeture des cantines scolaires gratuites, qui apportaient des repas quotidiens équilibrés aux enfants. 

“Elles ne suffiront pas”

En Seine-Saint-Denis, l’association Têtes Grêlées -qui effectue d’ordinaire des maraudes auprès des migrants et des sans-abri- livre par exemple de plus en plus des colis de première nécessité aux habitants. “On essaie de faire ce qu’on peut, mais en vérité, on est dépassé. On se rend compte que ce ne sont pas des gens loin de nous”, indique le président Sylla Wodiouma à BFM Paris.

Viennent s’ajouter à ces aides, des initiatives locales pour les étudiants notamment. À l’université Paris-VIII, au moins 700 étudiants ont demandé à bénéficier d’une aide organisée par le Secours populaire et une cinquantaine de volontaires. 

Une solidarité entre citoyens qui ne saurait toutefois suffire pour le Parti socialiste. “Les initiatives des associations et des collectivités, de distribution de repas ou d’aliments, se multiplient sur le terrain mais ne suffiront pas à répondre à la demande exponentielle”, pointe le communiqué co-signé avec Stéphane Troussel, le président socialiste de la Seine-Saint-Denis.

 

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