"En avant citoyens enseignants !"

 

On pourrait me proposer le double de ma pension de retraite que je n'irais pas. Sans vouloir manquer de respect envers les anciens combattants, ceux qui ont connu et souffert de la vraie guerre, j'ai l'impression de voir un GVT qui fait appel aux dernières troupes disponibles. Effarant, consternant. Avec un message bien culpabilisant et démagogique : "le plus beau métier du monde et la nécessaire participation de tous pour vaincre les effets de la pandémie. Pour être un bon citoyen, il faut remonter au front.

Ce commentaire exprime parfaitement ce que je pense : "Ce qui était "le plus beau métier" a été bafoué, rabaissé et a conduit aux multiples démissions et difficultés à recruter : tout cela car la hiérarchie ne connaît pas le terrain, un laxisme total où les profs sont constamment pointés du doigts et non soutenus. Le non respect de certains parents prolifère, les insultes aussi mais ils ont le droit les parents, le prof "doit s'adapter" ; de plus en plus d'enfants violents dès la primaire voire la maternelle mais il faut faire avec, les remontées d'informations aux inpections académiques sont systématiquement bloquées, le Ministre actuel n'a sans doute jamais passé une seule journée avec un prof pour évaluer le désastre, les décisions sont prises par des personnes qui ne savent pas 1/10e des difficultés ; le navire de l'école publique sombre, sous les yeux de notre gouvernement qui ne fait rien : la parole des enseignants ne vaut plus rien ; ils ne peuvent plus enseigner : ils gèrent la violence, le non respect et l'administratif sous les yeux de la hiérarchie qui ne les soutient pas. Quel gâchis tout ce laxisme. Plutôt que de se poser la bonne question des démissions en masse et des difficultés à recruter afin de parvenir à remettre à l'honneur l'enseignement et bien les seules solutions trouvées ont été : 1/ baisser le niveau du concours pour le recrutement et 2/ embaucher des "contractuels" qui n'ont aucune formation, aucune notion d'orthographe et de grammaire et qui ne connaissent leur table de multiplication qu'en scrutant leur smatphone .... Voilà où nous en sommes."

 

"Hors de question que j'y retourne!" : face au Covid-19, des enseignants à la retraite appelés à la rescousse à l'école

 

Face au nombre important d’enseignants touchés par le Covid-19 dans les écoles, plusieurs départements lancent un appel aux anciens instituteurs. Mais dans leur grande majorité, les néo-retraités rencontrés par franceinfo y sont opposés. 

Article rédigé par

Agathe Mahuet

Radio France

Publié le 24/01/2022 06:30Mis à jour le 24/01/2022 06:44

 Temps de lecture : 2 min.

Une classe d'école primaire en septembre 2021;  (SULIANE FAVENNEC / AFP)

Une classe d'école primaire en septembre 2021;  (SULIANE FAVENNEC / AFP)

Annie a reçu le message il y a quelques jours. "C'est un mail qui est écrit en caractères excessivement importants. Je pense que c'est adapté à la population ciblée", explique cette professeure retraitée qui vit à Vannes (Morbihan). Elle fait partie de ces néo-retraités qui sont appelés à prêter main forte à l'Education nationale face au nombre important d’enseignants touchés par le Covid-19 dans les écoles. 

"Comme on est pas toutes jeunes, ils se disent qu’on ne voit pas bien", plaisante celle qui, à 61 ans, est retraitée depuis un an et demi. Sur ce mail, il est indiqué : "Vous avez exercé les fonctions de professeur des écoles avant de solliciter votre départ à la retraite. Aussi, je vous informe qu'il vous ait (eh ben, celle-là, elle est belle...) possible d'effectuer des remplacements dans le département du Morbihan". 

Mais pour Annie, "hors de question" d'y retourner ! "D'abord, je n'ai pas envie de tomber malade, de me promener dans le département ou de faire de la garderie au pied levé", explique-t-elle.

"J'ai fait ma carrière, j’ai donné, j’ai largement mérité ma retraite !"

Annie, institutrice retraitée 

à franceinfo

"J’ai quand même bien souffert à l’Education nationale, je trouve", ajoute la jeune retraitée. La crise sanitaire à l’école, elle l’a déjà connue durant ses derniers mois en classe, en 2020. Et son état d'esprit reflète bien celui des anciens enseignants contactés par franceinfo. "Je ne reviendrai pas faire le pompier de service", lancent beaucoup d'entre eux. 

Les volontaires sont rares 

Beaucoup d'anciens professeurs des écoles s’inquiètent d’être envoyés, tel n’importe quel vacataire, dans une école trop loin de chez eux. Ce que réfute l'administration. "On va évidemment rechercher une stabilité sur un territoire, autant que faire se peut. On ne veut pas mettre les gens en difficulté ! C’est le plus beau métier du monde", affirme Guylène Esnault, directrice académique dans le Finistère.  

Depuis son bureau de Quimper, après avoir épuisé le vivier des vacataires habituels, elle s’apprête à envoyer un courrier, à de jeunes retraités. "En tant que citoyen, c’est aussi se dire 'je participe à la lutte contre ce virus'. Et je pense que c'est important que les enfants continuent d’aller à l’école. Pour les néoretraités, c’est tout à fait dans cet esprit-là", avance Guylène Esnault.  

Annie, institutrice retraitée, a reçu ce message lui proposant des remplacements dans des écoles touchées par le Covid-19. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Annie, institutrice retraitée, a reçu ce message lui proposant des remplacements dans des écoles touchées par le Covid-19. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)


Pour la directrice académique, qui espère de nombreux retours positifs dans cette 
période de crise, "quand on est professeur un jour, on est professeur toujours !".  

Reste tout de même une limite d'âge : un fonctionnaire ne peut pas être rappelé au-delà de 67 ans… Théoriquement seulement : en Mayenne, d’anciennes institutrices de 73 et 75 ans ont été recontactées. La direction académique, à Laval, reconnaît un couac : l’âge des retraitées n’avait pas été revérifié. 

Des professeurs retraités rappelés à la rescousse par l'Education nationale : le reportage d'Agathe Mahuet

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