Hôpital et enseignement

Le titre peut paraître étrange, voire abscons. Quel est le rapport entre le milieu hospitalier et le milieu enseignant ? 

En premier, les deux sont des secteurs publics.


Et du coup, ils se rejoignent dans le constat actuel du désastre en cours.

Un grand nombre de paramètres évoqués ici, pour l'hôpital public, se retrouvent dans le cadre de l'éducation nationale.

Ce que j'ai surligné en rouge s'applique au métier d'enseignant. Remplacer "lit" par classe" et déjà, le parallèle saute aux yeux.

J'entends déjà certains s'époumoner pour affirmer que le secteur hospitalier est bien plus rude que le secteur enseignant. Mon propos n'est pas de comparer, dans le registre consternant de la dialectique du pire,

Dialectique du pire 

mais de montrer à quel point les directions prises par les gouvernements successifs ont conduit à un état des lieux similaire.

 

Lits d'hôpitaux fermés faute de personnel : "Beaucoup de soignants sont laminés, broyés par le système", dénonce un syndicat infirmier

 

Alors que selon une étude 20% des lits sont fermés dans les hôpitaux à cause du manque de soignants, le porte-parole d'un syndicat infirmier a estimé sur franceinfo que les personnels font face à "des conditions de travail de plus en plus difficiles".

Article rédigé par

franceinfo

Radio France

Publié le 27/10/2021 17:47

 Temps de lecture : 3 min.

Une soignante installe un lit dans une chambre pour l'arrivée d'un patient atteint du Covid-19, à la polyclinique de Gentilly (Val-de-Marne), le 30 octobre 2020. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Une soignante installe un lit dans une chambre pour l'arrivée d'un patient atteint du Covid-19, à la polyclinique de Gentilly (Val-de-Marne), le 30 octobre 2020. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Dans sa dernière étude, le professeur Jean-François Delfraissy, qui préside le Conseil scientifique sur le Covid-19, estime que 20% des lits de l'hôpital public sont fermés, faute de personnel. Par conséquent, "un certain nombre d'unités dans des hôpitaux sont obligées de fermer temporairement, ou de réduire la voilure", a reconnu le ministre de la Santé Olivier Véran mercredi 27 octobre dans une interview à Libération.

"Le gouvernement continue, pour des raisons économiques, de fermer des lits et de supprimer des postes. Cela aggrave les conditions de travail de ceux qui restent", a dénoncé mercredi sur franceinfo Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). "Beaucoup de soignants sont laminés, broyés par le système, avec des conditions de travail de plus en plus difficiles", a témoigné Thierry Amouroux.

franceinfo : D'après Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, il s'agit d'un problème "d'absentéisme et de démissions" qui "s'est amplifié" pendant "des décennies", "surtout après la crise" du Covid-19 et "chez les para-médicaux". Ce diagnostic est-il le bon ?

Thierry Amouroux : Non, il y a beaucoup de mensonges dans ses propos. Sur les deux premières années du quinquennat, ils ont fermé 7 000 lits d'hôpitaux. En 2020, en pleine épidémie de Covid-19, ils ont fermé 5 700 lits, selon les chiffres du ministère. En 2021, nous sommes confrontés à 1,4 milliard d'euros d'économies à réaliser sur les hôpitaux dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale votée en décembre 2020. Ce qui fait fuir les soignants, c'est donc la dégradation continue des conditions de travail. Le gouvernement continue, pour des raisons économiques, de fermer des lits et de supprimer des postes. Cela aggrave les conditions de travail de ceux qui restent. Il y a des départs liés à ça. Ensuite, plus il y a de départs, plus les conditions de travail se dégradent et plus les conditions de travail se dégradent, plus vous avez de nouveaux départs. Ce cercle infernal a été amorcé par le gouvernement, qui a continué à fermer des lits et réduire les budgets des hôpitaux.

Comment cette dégradation des conditions de travail à l'hôpital se manifeste-t-elle ?

Lors du premier pic, nous avions six patients atteints du Covid-19 pour un infirmier en soins intensifs. Lors de la dernière vague, nous étions déjà à huit patients par infirmier, c'est-à-dire une augmentation de charge de travail de 30% en un an et demi, sur un secteur aussi exposé que le Covid-19. Imaginez alors la situation en médecine générale ou en chirurgie générale. Ces conditions de travail mettent souvent en danger les patients. Les soignants préfèrent donc partir plutôt que d'être complices de cette situation. Il y a une vague de départs très importante depuis le 1er juin, avec des personnes dégoûtées par ces conditions de travail.

Un millier d'étudiants ont quitté l'école d'infirmier avant la fin de leurs études. Comment expliquer ces démissions ?

Il faut bien comprendre toute la différence entre le métier rêvé et le métier réel dans les conditions de travail actuelles. Il y a une vraie perte de sens. On veut être infirmier à l'hôpital et on nous demande d'être des techniciens spécialisés dans une usine à soins, d'enchaîner des actes techniques qui peuvent être cochés, alors que l'infirmier est là aussi pour prendre soin, accompagner et faire de la relation d'aide, de l'éducation à la santé, de l'éducation thérapeutique pour que le patient soit acteur du soin. C'est cela qui nous dégoûte, cette perte de sens, le fait que il y ait toujours plus d'économies imposées. Il y a aussi un absentéisme important avec beaucoup de soignants laminés, broyés par le système, avec des conditions de travail de plus en plus difficiles car, entre chaque pic de Covid-19, il y a une suractivité pour essayer de prendre en soin tous les patients chroniques qui n'ont pas été programmés pendant les pics.

Que demandez-vous concrètement au gouvernement pour remédier à cette situation ?

Il faut rouvrir des lits pour tenir compte des besoins de santé de la population. Il faut créer des postes mais avec une charge du travail compatible avec la qualité des soins. Il faut enfin une revalorisation salariale parce qu'il en était question au moment du Ségur de la Santé. En réalité, nous sommes passés d'un salaire inférieur de 20% à la moyenne européenne à 10%. Il y a donc eu des efforts du gouvernement mais on continue à être sous-payés et exploités, ce qui entraîne toujours des départs.

 

En tout cas, les articles parlant de cette crise hospitalière, déclenche un flot de commentaires sur FI et beaucoup d'entre eux sont très pertinents.

 

D'après Olivier Véran, "un certain nombre d’unités dans des hôpitaux sont obligées de fermer temporairement, faute de soignants"

 

Selon une étude, un lit sur cinq est fermé dans les hôpitaux.

Article rédigé par

franceinfo

France Télévisions

Publié le 27/10/2021 09:29Mis à jour le 27/10/2021 14:36

 Temps de lecture : 1 min.

Une chambre d'hôpital à Vannes (Morbihan), le 21 avil 2021. (VALENTINO BELLONI / HANS LUCAS / AFP)

Une chambre d'hôpital à Vannes (Morbihan), le 21 avil 2021. (VALENTINO BELLONI / HANS LUCAS / AFP)

Il le reconnaît lui-même. Dans une interview accordée à Libération, mercredi 27 octobre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, admet qu'"un certain nombre d'unités dans des hôpitaux sont obligées de fermer temporairement, ou de réduire la voilure, faute de soignants, faute surtout de pouvoir en recruter". Selon une enquête flash menée par le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique sur le Covid-19, environ 20% des lits seraient actuellement fermés dans les CHU et CHR de France par manque de personnel.

Dans cet entretien, le ministre de la Santé reconnaît également que les démissions "augmentent plus significativement entre 2020 et 2021 qu'entre 2019 et 2020". Et Olivier véran de noter qu'elles "restent néanmoins dans des proportions modérées".

"Certains soignants quittent l'hôpital parce qu'ils sont fatigués après vingt mois de crise sanitaire. Ces départs peuvent mettre en difficulté des équipes, des services parce que les recrutements sont aussi difficiles."

Olivier Véran, ministre de la Santé 

dans "Libération"

Car la crise du Covid-19 a laissé des traces chez les blouses blanches, qui travaillent sous tension depuis de longs mois. "C'est une réalité" prise "à bras-le-corps", assure Olivier Véran dans Libération.

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