Jacques Salomé : la tendresse

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"J’ai découvert tardivement dans ma vie d’homme que la tendresse, surtout dans la relation intime qui est celle d’un couple, n’est pas une question d’intention mais qu’elle ressemblait à une ascèse qui allait nous demander, à nous les hommes, vigilance, rigueur et compassion.

Pour baliser cette démarche, je propose quelques repères :

– Ne pas confondre tendresse et sentiment. La tendresse n’est pas un sentiment, c’est une qualité de la relation.

– Ce n’est pas l’amour qui maintient deux êtres ensemble dans la durée, c’est la qualité de la communication qui va circuler entre eux.

– La qualité de cette communication sera liée à l’écoute et à la satisfaction des besoins relationnels profonds de chacun des partenaires.

Vivre la tendresse supposera donc, au delà d’une intention, les possibles d’une spontanéité libérée des pièges habituels de la communication intime. Libérée aussi des trois grands ennemis de la tendresse :

1. la peur ou l’impérialisme de l’érotisation
2. la peur de la dépendance ou de la fusion
3. la peur des jugements de valeurs ou l’atteinte à l’image de moi.

Un des fondements à la tendresse partagée sera l’écoute et la satisfaction des besoins relationnels profonds de chacun des partenaires du couple.

– Besoin de se dire : avec des mots à moi dans les différents registres de la communication intime, au niveau des idées, des croyances, du ressenti, de l’imaginaire et même des fantasmes sans que ceux-ci menacent l’équilibre de l’autre.

– Besoin d’être entendu dans chacun de ces registres, non pas que j’attende que l’’autre soit d’accord avec moi, mais que je sente qu’il peut recevoir ce que je dis dans sa direction sans réagir, sans se sentir mis en cause.

– Besoin d’être reconnu tel que se suis et non pas tel que l’autre me voudrait avec parfois ce besoin d’être accepté inconditionnellement avec mes insuffisances, avec mes zones de vulnérabilité et mes limites.

– Besoin d’être valorisé, gratifié, d’avoir le sentiment que ce que je dis, que ce que je suis compte pour l’autre, a de la valeur pour lui.

La tendresse vécue suppose :
– une présence, être présent au présent
– une attentivité tournée vers l’autre
– une confirmation de l’autre, quand celui-ci à le sentiment qu’il est accueilli, reconnu, valorisé, accepté.
– une proximité, ce qui permet de mettre en jeu tous les langages de la tendresse, regards, vibrations émotionnelles, circulations des émotions.

La tendresse, en fin de compte, suppose une liberté d’être à la fois chez celui qui la donne et chez celui qui la reçoit. C’est cette liberté d’être que je souhaite à chacun."

Jacques Salomé – extrait de Apprivoiser la tendresse

 

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