L'effet du témoin

Effet du témoin

http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_du_t%C3%A9moin
Un homme dormant sur un trottoir au Canada
Un homme dormant sur un trottoir au Canada.

L’effet du témoin (appelé aussi « effet spectateur »), en anglais « bystander effect », est un phénomène psycho-social des situations d'urgence dans lesquelles notre comportement d’aide est inhibé par la simple présence d'autres personnes présentes sur le lieu. La probabilité de secourir une personne en détresse est alors plus élevée lorsque l’intervenant se trouve seul que lorsqu’il se trouve en présence d’une ou de plusieurs personnes. En d’autres mots, plus le nombre de personnes qui assistent à une situation exigeant un secours est important, plus les chances que l’un d’entre eux décide d’apporter son aide sont faibles. La probabilité d’aide est ainsi inversément proportionnelle au nombre de témoins présents1.

Ce phénomène contre-intuitif s’explique principalement par un processus de diffusion de la responsabilité qui se met en place à travers les personnes assistant à une même situation d'aide2. D'autres explications comme l'influence sociale et l'appréhension de l'évaluation furent également mises en avant.

Ce sont les circonstances du meurtre de Kitty Genovese qui furent le point départ des recherches portant sur l'effet du témoin. En 1968, John Darley et Bibb Latané ont démontré pour la première fois l'effet du témoin en laboratoire3, et cette étude généra les prémices de toutes les recherches subséquentes de cette discipline.

Des références sur l’effet spectateur, dont les connaissances sont à présent ancrées dans la conscience publique, peuvent être trouvées dans la plupart des manuels de psychologie sociale.

 Dans un sens théorique et pratique, l’effet du témoin joue un rôle important pour comprendre les comportements d’aide. Alors que le fait d’apporter de l’aide à une personne en détresse constitue un comportement prosocial socialement valorisé et attendu, la présence d'autrui exerce un impact sur la perception et la réaction — par rapport à la situation de secours — de telle manière que les conduites d'aides se trouvent inhibées. L’effet spectateur est ainsi un facteur qui affecte le comportement prosocial. Les recherches scientifiques ont montré qu’il s’agit d’un effet psychologique robuste et stable qui apparaît tant dans les situations expérimentales que dans les situations réelles. Toutefois, un certain nombre de recherches récentes ont pu mettre en évidence plusieurs facteurs permettant de modérer cet effet sans pour autant remettre en question son existence.


Nécessité d'enseigner ces phénomènes aux enfants...Au lieu d'aller les "remplir" de choses mortes qui les pourrissent de l'intérieur...J'aimerais bien même trouver la preuve que ça n'est pas fait INTENTIONNELLEMENT car il n'est pas bon pour les PUISSANTS que le peuple soit conscient...


Lutte contre l'effet

Bien que les recherches sur l'effet spectateur datent d'environ cinq décennies, le phénomène continue à être d'actualité et à attirer l'attention du public. En effet, de nombreux incidents et situations récents, dans lesquels la non-intervention des témoins s'est avérée fatale, témoignent de la puissance et de la stabilité de l'effet du témoin.

Une étude a montré que la simple diffusion des informations concernant les mécanismes de l'effet spectateur permettrait d'éviter sa mise en œuvre dans les situations nécessitant de l'aide. Dans cette expérience, les chercheurs ont renseigné un groupe d'étudiants pendant cinquante minutes sur l'effet du témoin ainsi que sur ses trois processus d'inhibitions. Par la suite, ces étudiants — accompagnés par un complice — se voyaient confrontés à un accident de vélo dans lequel le cycliste nécessitait du secours. Comparé avec un groupe d'étudiants qui n'a pas pris part à la séance d'information, le groupe renseigné est intervenu plus souvent. Cette étude montre ainsi que la simple connaissance des mécanismes en œuvre dans l'effet spectateur suffit pour réduire ses impacts négatifs sur les conduites d'aides. De cette manière, le fait d'informer et de sensibiliser le public sur le phénomène permet de promouvoir des réponses d'aides plus responsables29.

Par ailleurs, une victime peut lutter contre l'effet du témoin en désignant une personne précise dans la foule et l'appeler franchement à l'aide, plutôt que d'appeler les gens qui se situent aux alentours. Agir de la sorte, place ainsi toute la responsabilité sur cette personne « spécifique » et évite tout sentiment de diffusion de responsabilité.[réf. nécessaire]

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