L'externalité et le risque systémique.

 

 

Sablesbitumineux avantapres

Deep cuts: Sand excavations at Fort McMurray, Alberta

"Dans les systèmes de marché, on ne tient pas compte de ce que les économistes appellent externalités.

Par exemple, imaginons que vous me vendiez une voiture. Dans un système de marché, nous sommes censés nous préoccuper de nos propres intérêts donc vous et moi tenterons de faire la meilleure affaire chacun pour soi. Nous ne tiendrons pas compte de l’impact que cela aura sur « lui ». Cela ne fait pas partie d’une transaction sur le marché. Et pourtant, il y aura bien un impact sur « lui ». Ce sera la présence d’une voiture supplémentaire sur la route et donc une plus forte probabilié d’accidents, davantage de pollution et davantage d’embouteillages. Pour lui en tant qu’individu, il ne s’agira sans doute que d’une légère augmentation de ces probabilités. Mais cet impact va s’étendre à toute la population.

Maintenant, si on examine d’autres sortes de transactions, les externalités prennent beaucoup plus d’ampleur. Prenez par exemple la crise financière. L’une de ses raisons — il y en a plusieurs, mais l’une d’entre elles — disons si le groupe Goldman Sachs effectue une transaction risquée, il — s’il fait attention — couvre ses propres pertes potentielles. Il ne prend pas en compte le risque systémique, c’est-à-dire la possibilité que tout le système s’effondre si une de ses transactions risquées tourne mal. Cela a failli se produire avec l’immense compagnie d’assurance AIG. Elle s’est trouvée impliquée dans des transactions risquées qu’elle ne pouvait pas couvrir. Le système entier était vraiment sur le point de s’effondrer, mais bien sûr le pouvoir étatique est venu à sa rescousse.

La tâche de l’état consiste à secourir les riches et les puissants et à les protéger, peu importe si cela viole les principes de marché, on se fiche pas mal des principes de marché. Les principes de marché sont essentiellement destinés aux pauvres.

Mais le risque systémique est une externalité qui n’est pas prise en considération, ce qui mettrait à mal le système de façon répétitive, s’il n’y a pas intervention de la puissance étatique. Eh bien, il en existe une autre, bien plus importante — c’est la destruction de l’environnement.

La destruction de l’environnement est une externalité : dans les interactions de marché, vous n’y prêtez pas attention.

Prenez par exemple les sables bitumeux, vous ne tenez tout simplement pas compte du fait que vos petits-enfants pourraient ne pas y survivre — ça c’est une externalité.

Et dans le calcul "moral" du capitalisme, de plus grands profits dans le quart d’heure qui suit ont davantage de poids que le destin de vos petits-enfants — et bien sûr il ne s’agit pas de vos petits-enfants mais de ceux de tout le monde."

Noam CHOMSKY


 

On assiste en Alberta aux effets de l'externalité et des risques systémiques qu'elle contient en germe...

 


 

Un travail monumental. (année 2009-2010)

Mémoire de fin d'études présenté par
BANDELIER Claude
En vue de l'obtention du grade académique de
Master en Sciences et Gestion de l'Environnement

Année Académique : 200912010

http://www.memoireonline.com/09/10/3922/Problematique-environnementale-de-lexploitation-des-sables-bitumineux-en-Alberta-Canada.html

Les sables bitumineux sont constitués de sables, d'argile, d'eau et de bitume. Le bitume est une forme extrêmement dense, lourde et visqueuse de pétrole qui se trouve à l'état naturel sous forme de dépôts, mais peut aussi être obtenu à partir du raffinage du pétrole. Le bitume naturel se forme par la biodégradation bactérienne de pétrole lorsqu'il s'approche de la surface pendant la phase de migration. Il en résulte un hydrocarbure dégradé, riche en souffre et en métaux lourds. Les plus grandes réserves de sables bitumineux mondiales se situent au Venezuela et au Canada dans la province de l'Alberta. Les réserves initiales canadiennes sont estimées à 1700 milliards de barils, ce qui propulse le pays en seconde position derrière l'Arabie saoudite sur le plan des réserves de pétrole à l'échelle mondiale. Jusqu'au milieu des années 1990, l'exploitation des sables bitumineux canadiens est considérée comme risquée et peu rentable. L'introduction d'un régime de redevances généreux et des allégements fiscaux fédéraux par les gouvernements de l'Alberta et du Canada, pour rendre cette ressource économiquement viable, provoque un changement de la situation. Soutenue par la croissance de la demande, l'augmentation du prix du baril et une diminution des coûts de production, due aux progrès technologiques, la croissance des opérations d'exploitation et de la production explose pour atteindre 1.1 millions de barils par jour en 2004. Actuellement la production est de 1.5 millions de barils par jour et le chiffre de 5 millions est avancé pour 2030. L'exploitation des sables bitumineux débute par une phase d'extraction qui peut être réalisée à l'aide deux méthodes différentes (exploitation minière de surface ou opération in situ) selon la profondeur du gisement. Le bitume est ensuite extrait et peut être valorisé ou non, par l'ajout d'hydrogène et le retrait de carbone, en pétrole brut synthétique plus léger. Les produits résultant sont ensuite exportés via un réseau de pipelines vers des raffineries canadiennes ou américaines. Les Etats-Unis représentent les premiers importateurs des produits pétroliers canadiens alors que l'Asie constitue un marché potentiel pour le futur.

Toutefois, d'importants impacts sociaux et environnementaux sont générés par l'exploitation des sables bitumineux. De vastes étendues au sein de la forêt boréale sont déboisées, les cours d'eau sont déviés et le sol est retiré sur une importante épaisseur pour permettre l'accès aux gisements. L'extraction de bitume est effectuée par des techniques qui consomment des quantités excessives d'eau, prélevée des rivières et aquifères de la région, et de gaz naturel, dont la combustion est responsable d'émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. En outre, des fuites et des infiltrations de polluants à partir des gigantesques bassins de rétention des eaux contaminées et des résidus représentent un risque élevé. Selon la loi, les industries ont l'obligation de remettre les terrains en état au terme de l'exploitation. En pratique, les méthodes de restauration, basées sur une revégétalisation approximative et la transformation des bassins de résidus en gigantesques lacs, sont incertaines et ne semblent pas être en mesure de restaurer l'ensemble des écosystèmes atteints. Les effets sociaux dans la région où le développement des sables bitumineux a engendré un afflux massif de main-d'oeuvre sont également à déplorer. La capacité de la municipalité à répondre aux besoins de base en infrastructures et en services est largement dépassée et le coût du loyer y est exorbitant.

Malgré tous ces impacts importants, le gouvernement de l'Alberta, soutenu par celui du Canada continuent à approuver des licences d'exploitation pour des nouveaux projets et des projets d'expansion. Les impacts négatifs potentiels sont négligés dans les processus d'approbation et rendent absolument nécessaires l'établissement de politiques environnementales et d'instruments de gestion visant à établir un cadre pour un développement industriel respectueux de l'environnement."

 

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CANADA. Incendie à Fort McMurray : "les mots me manquent pour parler de cet enfer"

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Avatar de Yves Paccalet

Par 
philosophe écologiste

LE PLUS. La "Bête" ne semble pas prête de s'éteindre.

Depuis une semaine, Fort McMurray,  région canadienne de l'Alberta, est victime d'un incendie gigantesque.

Environ 200.000 kilomètres carrés de forêts, de broussailles ou d'habitations ont été calcinés.

Yves Paccalet, écologiste, est atterré par l'ampleur de ce désastre.

Édité par Louise Auvitu  Auteur parrainé par Guillaume Malaurie

 

Un incendie colossal, hors normes, gigantesque, inimaginable, presque sans égal dans l’histoire de l’humanité. Les mots manquent pour qualifier cet enfer. Les chiffres font défaut pour mesurer l’ampleur d’un tel désastre…

 

Des milliers de maisons sont en cendres, dévorées par des flammes de plusieurs dizaines de mètres de hauteur, qui s’entretiennent et se renforcent les unes les autres dans un maelström de brindilles crépitantes, de tisons qui s’éparpillent et d’étincelles rouge et or, semblables à de funestes feux d’artifice… Des légions de sapinettes noires, de sapins baumiers, de pins gris, de bouleaux partent en nuées noires.

 

Une fumée âcre et angoissante asphyxie les êtres vivants et obscurcit la lumière du soleil. Des arbres géants se volatilisent ainsi que des fétus de paille. Rien de végétal ou d’animal ne survit à ce brasier d’apocalypse.

 

Une localité meurt dans cet holocauste

 

Les humains sont terrorisés. Au désespoir, ils désertent leurs habitations. Ils fuient leur cité vouée à la folie du feu. Cela se passe au Canada, dans la province d’Alberta. La localité qui meurt dans cet holocauste s’appelle Fort McMurray. C’est l’une des capitales du "nouvel or noir" d’Amérique : les schistes ou sables bitumineux. Le "pétrole de terre". Lourd, très lourd, à tous les sens du terme. 

 

Plus de 150.000 sinistrés des flammes sont contraints de s’exiler dans la panique, sans rien emporter ou presque de leurs biens, de leurs documents, de leurs souvenirs, des précieuses images de leur vie personnelle.

 

Des milliers de réfugiés s’éloignent dans d’interminables cortèges de voitures, jetés sur l’unique route qui permet d’échapper à la contrée maudite, et qui mène au sud, vers les grandes villes d’Edmonton et Calgary.

 

"Je n’ai jamais rien vu, ni même imaginé de tel"

 

Ces enfants, ces femmes, ces hommes ont tout perdu, presque jusqu’à leur âme. "Je n’ai jamais rien vu, ni même imaginé de tel", raconte une mère de famille. "J’ai pensé à Hiroshima : désormais, tout est en cendres, notre maison comme notre existence…"

 

Un homme lui répond : "Ces derniers jours, j’avais regardé à la télévision les images d’Alep ravagée par la guerre, en Syrie : notre guerre à nous s’appelle l’incendie de forêt."

 

Les victimes ne reviendront pas voir leur habitation détruite par les flammes avant des semaines. Ils ne la reconstruiront pas avant des années.

 

Impossible d'éteindre la "Bête"

 

Les pompiers, qui en ont pourtant vu beaucoup, surnomment le feu de Fort McMurray "la Bête" ou "le Monstre". Ils sont des centaines à s’escrimer au péril de leur santé et de leur vie, avec des Canadairs, des hélicoptères, des camions-citernes, etc. Mais ils n’y parviennent pas !

 

Les responsables administratifs et politiques de la province et du pays le reconnaissent : le sinistre est "totalement hors de contrôle". Impossible de le circonscrire, encore plus de l'éteindre.

 

Le samedi 7 mai, les flammes ont déjà ravagé plus de 100.000 hectares d’arbres, de broussailles et d’habitations : 1.000 kilomètres carrés, presque la superficie du Val-d’Oise, dix fois celle de Paris ! Le dimanche 8 mai, le sinistre a doublé son aire de destruction : 200.000 hectares se sont envolés en fumée ; 2.000 kilomètres carrés, quasiment la surface des Yvelines, vingt fois celle de Paris !

 

À l’heure où ces lignes sont écrites, on en est là, mais la météo n’est pas favorable. On espère voir tomber l’eau du ciel, mais il ne pleuvra pas avant plusieurs jours, et les vents resteront soutenus. Une responsable du ministère canadien des Ressources naturelles, et spécialiste des feux de forêt, déclare en soupirant : "Essayer d’éteindre un tel incendie à la saison sèche, c’est comme tenter d’arrêter un ouragan."

 

Imprudence ou saison sèche ?

 

L’une des questions qui se posent, dès à présent, consiste à déterminer les raisons du sinistre, afin (dit la langue de bois) qu’"un tel drame ne se reproduise jamais plus".

 

On ergote sur la cause immédiate des départs de feu. On évoque plusieurs hypothèses : une imprudence, un mégot jeté, un barbecue mal éteint, un geste criminel, etc.

 

On accuse plus globalement la saison sèche, avec un printemps déficitaire en eau, qui succède à un hiver avare en neige. La contrée n’a pas été arrosée depuis trois semaines : le sol de la taïga, les broussailles, les arbres eux-mêmes souffrent du défaut d’humidité. Le moindre craquement d’allumette se change en catastrophe.

 

Un or noir qui fait beaucoup de dégâts 

 

Mais comment ne pas s’interroger plus avant ? Au fond ? Fort McMurray incarne l’une des capitales du "nouvel or noir" canadien : les gisements de schistes bitumineux commencent à proximité.

 

Les compagnies pétrolières déboisent des millions d’hectares et éventrent de gigantesques surfaces forestières. Ces saccages leur permettent d’extraire du sous-sol (à grands coups de pelles mécaniques) des roches imprégnées d’hydrocarbures lourds, qu’il faut ensuite cracker et distiller afin d’en extraire des combustibles.

 

L’Alberta recèle des milliards de barils de ces composés chimiques qui font sa fortune et celle du Canada, mais qui meurtrissent le Grand Nord, polluent l’atmosphère, tuent les lacs et les rivières, et achèvent de provoquer le malheur des peuples amérindiens.

 

Or, c’est ce même or noir, ce même pétrole, ces mêmes hydrocarbures que l’humanité brûle dans ses chaudières à fuel, ses moteurs de bateaux, de camions ou de voitures, ou dans ses centrales thermiques à mazout. De telles combustions produisent du gaz carbonique, lequel s’accumule dans l’atmosphère et y détermine un effet de serre dévastateur.

 

Les schistes bitumineux font la fortune de l’Alberta, mais ils sont la cause, dès aujourd’hui, de l’anéantissement de Fort McMurray et des forêts voisines. Le réchauffement climatique planétaire est beaucoup plus rapide dans les zones polaires et subpolaires que partout ailleurs. En Alberta, la saison sèche menace de devenir de plus en plus déficitaire en eau, et la taïga de se retrouver de plus en plus souvent la proie des flammes.

 

Tout le monde espère une météo favorable

 

On redoute, en ce moment même, que le feu de Fort McMurray ne se montre à ce point rebelle, qu’il aille affecter les champs d’exploitation des schistes bitumineux.

 

Si les hydrocarbures de la terre s’enflammaient à leur tour, il pourrait s’ensuivre des incendies inextinguibles, qui se propageraient à l’intérieur même de la terre et excéderaient de façon définitive les capacités humaines d’intervention. De telles catastrophes se sont déjà produites dans des tourbières, en Russie…

 

En Alberta, les rois du pétrole jouent les apprentis sorciers. Afin d’éteindre l’énorme incendie dont leur avidité en énergie constitue la cause numéro un, ils n’ont d’autre recours que l’espoir en une météo favorable.

 

Ils prient pour que les nuages crèvent en averses. Ils subissent la malédiction du dieu pétrole, mais, pour conjurer celle-ci, ils en sont réduits à implorer le dieu de la pluie.

 

Je doute que la danse qu’ils entament à l’appui de leur requête console les Amérindiens des forêts du Grand Nord, dont la maison brûle sur un bûcher de pétrodollars."

 


 

8 janvier 2013

Une étude confirme que les sables bitumineux polluent les lacs

 

 

sables-bitumineux.jpgDe nouvelles recherches ont apporté les preuves les plus concluantes jusqu'à maintenant que l'exploitation des sables bitumineux dans le nord de l'Alberta pollue les lacs environnants.

Une étude publiée dans une prestigieuse revue scientifique de l'Académie américaine des sciences conclut que six lacs de la région contiennent entre deux et 23 fois plus d'hydrocarbures toxiques qu'avant l'exploitation des sables bitumineux.
L'étude, qui a été financée par le gouvernement fédéral, a également analysé ces produits chimiques, et a conclu qu'ils proviennent de l'industrie.

Le biologiste John Smol, coauteur de l'étude, a estimé que ces résultats devraient prouver une fois pour toutes que la présence d'hydrocarbures dans les lacs et rivières provient de l'exploitation des sables bitumineux, et non de l'érosion naturelle des dépôts de bitume.

L'étude a par ailleurs révélé que les niveaux de toxines demeurent faibles en général, mais que cette pollution s'aggrave, et que certains lacs s'approchent du seuil d'alerte, a ajouté le professeur Smol.

Certains des plus éminents scientifiques du pays ont participé à l'étude.


Sources: la presse canadienne/ Nature alerte


 

Problematique environnementale de lexploitation des sables bitumineux en alberta canada15

 

Les sables bitumineux d'Alberta constituent l'une des plus importantes réserves au monde. Le Canada entend produire 3 % du pétrole mondial d'ici 2020. Mais cette production entraîne une pollution aux HAP des lacs et rivières environnantes. Avant l'installation des mines, la région était couverte d'arbres. Actuellement, seuls 4.800 km2de réserves sont exploitables par la technique minière, ce qui représente 0,1 % de la forêt boréale canadienne. L’exploitation minière actuelle en Athabasca s’étend sur environ 600 km2 soit près de 0,02 % de la forêt boréale canadienne. © Greenpeace, Rezac

 

Le sable bitumineux est-il une énergie d’avenir ? L'enjeu est immense : les réserves potentielles pourraient fournir entre 500 et 1.000 milliards de barils de pétrole, selon Total, fortement impliqué dans les exploitations canadiennes. Grâce à ce procédé, le Canada est actuellement le principal fournisseur de pétrole des États-Unis, devançant l'Arabie saoudite. L’une des plus grandes réserves mondiales est située dans l’Alberta, une province dans l’ouest du Canada.

Les gisements de sable bitumineux d’Alberta se décomposent en trois zones : la Peace River, le Cold Lake et la plus grande, l’Athabasca. Elles s’étendent sur 140.000 km2 et 80 % des réserves sont enfouies à plus de 100 m de profondeur. L’extraction du bitume se fait selon deux méthodes : la technique in situ et la technique minière. Pour les dépôts enfouis à plus de 100 m de profondeur, un puits vertical permet d’injecter de la vapeur et de pomper le bitume, c’est la méthode dite in situ. Pour les dépôts proches de la surface, l’exploitation minière est favorisée. Une fois séparé de l’eau et du sable, le bitume est traité dans une raffinerie comme tous les hydrocarbures.

En 2011, la production canadienne s’élevait à 1,6 million de barils par jour, ce qui représente 1,5 % de la production mondiale de pétrole. Pour 2020, les exploitations prévoient de doubler la production totale et fournir ainsi 3 % de la production mondiale de pétrole brut. Si les réserves desable bitumineux sont clairement une alternative aux gisements d’autres énergies fossiles, une étude montre que la pollution liée à l’exploitation s’accroît dans l’environnement. Commandée par le gouvernement canadien, l’étude révèle en particulier l’effet polluant des sables bitumineux sur les lacs et rivières environnants.

Les zones de sable bitumineux proches de la surface sont exploitées via des mines à ciel ouvert. Pour atteindre le sable, il faut retirer la couche superficielle de terre, qui sera stockée et réutilisée pour la réhabilitation du site. Des trous sont réalisés et les mottes prélevées sont mélangées à de l'eau pour être transportées par pipeline vers une usine où le bitume est séparé du sable. © Colin O'Connor, Greenpeace 
Les zones de sable bitumineux proches de la surface sont exploitées via des mines à ciel ouvert. Pour atteindre le sable, il faut retirer la couche superficielle de terre, qui sera stockée et réutilisée pour la réhabilitation du site. Des trous sont réalisés et les mottes prélevées sont mélangées à de l'eau pour être transportées par pipeline vers une usine où le bitume est séparé du sable. © Colin O'Connor, Greenpeace

Les sédiments, marqueurs de la pollution des sables bitumineux

 

Des scientifiques de l’organisme Environnement Canada et de la Queen’s University de Kingston, dans l’Ontario, ont étudié cinq lacs proches de l’exploitation minière d’Athabasca, ainsi qu’un lac à 90 km au nord-ouest. Dans les six lacs, les taux d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les sédiments étaient 2,5 à 23 fois supérieurs à ceux des années 1960, c’est-à-dire avant le début de l’exploitation du sable bitumineux.

Les chercheurs ont par ailleurs comparé les HAP des lacs à ceux du bitume de l’exploitation d’Athabasca pour déterminer la source des hydrocarbures retrouvés dans les sédiments. En effet, les incendies de forêt ou simplement l’érosion naturelle des dépôts de bitume pourraient être des sources de rejet d’HAP dans les eaux. « La concordance entre l’augmentation des taux d’HAP et la période d’exploitation des mines suggère fortement que l’extraction et le raffinage des sables bitumineux jouent un rôle dans l’augmentation des taux d’HAP dans ces lacs », affirme Joshua Kurek, l’un des auteurs du rapport. Leurs résultats sont publiés dans les Pnas.

Hydrocarbures et métaux lourds sous surveillance

D’autres publications, indépendantes de la requête du gouvernement, avaient déjà fait état de la présence de taux élevés d’HAP et de métaux lourds dans les rivières à proximité de l’exploitation d’Athabasca. Avant l’arrivée de la mine, les taux d’HAP étaient nuls dans les rivières. « Les sédiments lacustres s’accumulent 24 heures par jour et 365 jours par an. Ils deviennent peu à peu une sorte de moniteur de surveillance de l'environnement, car ils collectent les polluants »,explique John Smol, coauteur.

Les niveaux croissants d’HAP n'ont pas affecté les algues et les petits invertébrés. Au contraire même, ils ont prospéré. Cet essor est attribué à une augmentation de la température de l’air. À Fort McMurray, près de la mine, elle a augmenté en moyenne de 1,65 °C depuis 1960. Mais prolifération des algues ou pas, la pollution liée à l’exploitation du sable bitumineux est toxique. Le gouvernement de l’Alberta a annoncé qu’un réseau de surveillance des polluants serait mis en place dans la région.


 

 

 

02.04.2011
Gaz de schiste, sables bitumineux: le capitalisme de destruction totale



Les ressources naturelles s'épuisent, alors que la demande ne cesse d'augmenter, du fait de la mondialisation et des délocalisations qui augmentent la consommation des "pays émergents".

Plutôt qu'une reconversion coûteuse dans les énergies propres, l'industrie pétrolière a choisi d'exploiter jusqu'à la dernière goutte le pétrole et le gaz, où qu'ils se trouvent et quels que soient les dégâts pour l'environnement.



Cela a commencé avec l'exploitation des sables bitumineux au Canada. Dans l'état de l'Alberta, des engins mécaniques monstrueux rasent les forêts et dévorent la terre. De vastes espaces naturels magnifiques sont transformées en un paysage lunaire agrémenté de marres de pétrole et de produits chimiques utilisés pour récupérer le pétrole mélangé au sable. Quant aux habitants, beaucoup meurent de cancers ou d'autres maladies causées par la pollution.


L'autre "innovation" est l'exploitation du gaz de schiste. Dans de nombreuses régions du monde, du gaz naturel est présent dans de multiples fissures de la roche. La technique d'extraction a été inventée par la multinationale américaine Halliburton (dont Dick Cheney était le président avant de devenir le vice président de George W.Bush). Elle consiste a faire un forage horizontal à 2000 mètres de profondeur. Puis la roche est fragmentée avec des explosifs qui peuvent provoquer des séismes en surface jusqu'à une magnitude 4. De grandes quantités d'eau sous pression m&am

 

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