L'union yogique

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La voie du yoga : transformation et évolution

SWAMI DEVANATH SARASWATI

 

"La pratique du yoga donne des outils destinés à affiner nos moyens de connaissance et de perception, du plus immédiat, le corps physique, jusqu’au plus complexe, le mental. C’est ce qui explique la diversité des exercices qui vont travailler sur chacun de nos corps.

Pour agir sur le premier corps, celui de chair et de nourriture, on a recourt au hatha yoga qui utilise des postures appelées aussi asanas. Les pratiques physiques s’intéressent à l’aisance, à l’harmonie et à l’équilibre de notre première dimension et complètent ce travail par d’autres techniques, les shat karmas, qui nettoient tout le système interne.

Le hatha yoga s’occupe du niveau physique et le rend à la fois plus résistant et réceptif.

Pour travailler sur l’enveloppe suivant, le corps énergétique, il y a d’autres moyens. L’énergie est plus subtile que le corps mais toujours tangible. Elle est très facilement captée par la respiration.

De nombreux exercices utilisent à cette fin le souffle, c’est ce qu’on appelle le pranayama.

Dans ce cas, la respiration sert à renforcer la capacité vitale, notre capital énergétique. Il nous faut en effet une plus grande quantité d’énergie pour que notre recherche s’approfondisse et dépasse le niveau ordinaire.

Au corps mental, manomayakosha, s’appliquent toutes les pratiques de méditation. Elles peuvent être très méthodiques comme lorsqu’elles suivent la progression du raja yoga ou bien très diversifiées quand elles appartiennent aux tantras.

Swami Satyananda est un grand spécialiste des techniques de méditation tantrique. Il en existe de très nombreuses dont l’objectif est un meilleur contrôle des pensées et des émotions, non pour les réprimer mais pour en comprendre le fonctionnement. Contrôler signifie, dans ce contexte, apprendre à être le maître dans sa propre maison, c'est-à-dire ne plus être l’esclave de son mental mais à en avoir une connaissance et une compréhension supérieures. Les pratiques qui utilisent le mental sont plus exactement destinées à nous préparer progressivement à vivre l’état de méditation.

Le yoga travaille sur ces trois niveaux. Il emploie des exercices soit physiques, soit respiratoires, soit mentaux ou les associe entre eux, afin d’agir sur les trois premiers corps, ceux dont nous avons une expérience immédiate. Cela signifie qu’on utilise seulement ce que l’on connaît, ce que l’on sent ou que l’on perçoit, sans parler de transcendance.

En affinant ces corps, ces enveloppes qui sont en interrelation les unes avec les autres, on augmente considérablement la capacité énergétique, l’endurance, la conscience et la sensibilité intérieure. Ce qui nous permet de pénétrer dans le quatrième corps, vijyanamayakosha ou corps psychique, intuitif.

Plus subtil que les trois premiers, on y trouve le réseau des nadis, des chakras et des granthis.

C’est un niveau plus raffiné que celui du mental mais qui appartient encore au tangible dans la mesure où l’on peut l’atteindre par l’association et la combinaison de pratiques qui agissent sur les trois premiers corps. Là s’arrête le travail du yoga.

Il est impossible d’influer de façon directe sur le cinquième corps, anandamayakosha, ou corps de félicité. Il n’appartient pas à ce que nous pouvons toucher et manipuler, il dépasse la sphère de notre volonté et échappe à l’emprise d’une technique. Il représente l’aboutissement du processus de purification intérieure mais n’en est ni la conséquence, ni le résultat, parce qu’il n’est pas du ressort de la volonté humaine.

On va ainsi travailler sur trois corps, puis sur quatre en associant les trois premiers. Le cinquième est en fait le but de notre quête, l’union yogique.

Selon ce principe, on part du plus grossier, le corps physique, on passe par l’intermédiaire du souffle, puis on arrive aux pratiques mentales, des plus simples, celle du mantra yoga par exemple, aux plus complexes, celles appartenant au kundalini yoga. »

 

 

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