La conscience de l'Homme (spiritualité)

Victor Hugo : tourner l’homme vers la conscience

 

https://mtgeneve.wordpress.com/2012/09/27/victor-hugo-tourner-lhomme-vers-la-conscience/

Dans un discours prononcé en 1848 devant l’Assemblée nationale, Victor Hugo affirme que l’homme s’est trop tourné vers les valeurs matérielles et que son esprit doit revenir à la conscience, au beau, au juste et au vrai (extraits) :

« (…) Quel est le grand péril de la situation actuelle ?

L’ignorance. L’ignorance encore plus que la misère. L’ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes. . . . On pourvoit à l’éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire dans le monde moral et qu’il faut allumer des flambeaux dans les esprits ?

Oui, messieurs, j’y insiste. Un mal moral, un mal profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n’est autre chose que l’excès des tendances matérielles. . . . la grande erreur de notre temps, ça a été de pencher, je dis plus, de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.

Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser pour ainsi dire l’esprit de l’homme ; il faut, et c’est la grande mission, la mission spéciale du ministère de l’instruction publique, il faut relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent la paix de l’homme avec la société. Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ?

Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies. Il faudrait multiplier les maisons d’études où l’on médite, où l’on s’instruit, où l’on se recueille, où l’on apprend quelque chose, où l’on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple ; car c’est par les ténèbres qu’on le perd. »

La technique de Méditation transcendantale, secret alors bien gardé dans l’Himalaya, n’était pas disponible du temps de Victor Hugo ; ce sont pourtant ses bienfaits profonds qu’il évoque sans le savoir.

Pour Victor Hugo, cherchant par ce discours de 1848 à convaincre l’Assemblée nationale de maintenir son budget pour la culture, la richesse intérieure se cultive par l’exercice de l’intellect, l’école, les cours d’université, les musées, les théâtres, la musique, etc. Exposer ainsi l’esprit à la beauté et à la vérité, le former à la logique est indiscutablement très positif et nécessaire, mais l’accomplissement de ce que souhaite Victor Hugo — une humanité plus consciente, plus juste, plus grande, ne peut naître d’une éducation intellectuelle uniquement, ne peut se réaliser seulement en exposant l’esprit à des stimuli extérieurs. Victor Hugo recommande d’ailleurs aussi dans ce discours une approche plus intérieure, encourageant aussi « méditation » et « recueillement. »

Il faut permettre à chaque être humain de s’ouvrir à ce qu’il est vraiment, à cette richesse intérieure illimitée qui réside au-delà de la pensée et des joies de l’intellect, des émotions ou des sens et les dépasse de loin en félicité. Dans l’expérience de la pure conscience, de l’Etre, du silence intérieur, nous nous ouvrons véritablement, en nous-mêmes, au beau, au juste, au vrai. Sur cette base, nous sommes mieux à mêmes d’apprécier la richesse des musées, des sciences, de la philosophie, comme le savent bien les artistes et les étudiants qui pratiquent la technique de MT.

Nos pensées, paroles et actions deviennent alors réellement « grandes et désintéressées » car elles naissent d’un contentement et d’une harmonie de plus en plus complets. Par le contact avec le Bien en soi, le beau en soi, le Juste en soi (pour reprendre les termes de Platon), chacun s’épanouit naturellement vers son plein potentiel, le stress disparaît et la société entière devient plus pacifique, progressive et harmonieuse.


 

Les divers Ministres qui se sont succédés ces dernières années ont certainement lu Victor Hugo et se sont ensuite concertés pour faire l'inverse de ce qu'il préconisait.

Le projet est évdient et très bien résumé par Albert Camus :  «Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude.» 

 

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