La dilution de responsabilité

 La dilution de responsabilité est un processus d’influence de groupe conduisant un individu à une perte de sa responsabilité personnelle en raison de la présence sociale d’autrui. L’effet de dilution de responsabilité peut conduire à ne pas agir dans une situation d’urgence (par exemple ne pas aider quelqu’un d’inanimé dans la rue en constatant que d’autres passants ne font rien également).

 

Cette étude a été menée dans le cadre des sciences humaines et particulièrement de la psychologie sociale, celle du groupe et de l'individu.

Il est évident que nous pouvons transférer cette étude à la Terre elle-même. 
Nous sommes des milliards à assister à sa destruction et peu interviennent.

On rejoind dès lors l'article précédent sur le "nous" et le "chacun". Nous en sommes arrivés aujourd'hui ou ce "nous" considère que d'autres individus vont réagir, que d'autres prendront la responsabilité d'intervenir sur cette destruction, ce viol collectif et de s'y opposer.

Beaucoup pensent que c'est de la responsabilité des gouvernements mais il faut bien comprendre que els gouvernements agissent en fonction des attentes du "nous" parce que c'est le moyen idéal pour eux d'être élus, réélus, encore et encore, dans le cercle étroit des "décisionneurs".

Ils ne changeront jamais de comportements pour la bonne raison que le "nous" ne montre pas suffisamment sa volonté d'inverser le cours du désastre. Dès lors, cette dilution de la responsabilité continue à opérer... Et la majorité s'en contente.

Personnellement, je pense qu'il n'est plus temps d'accuser les gouvernements de leur impéritie. C'est totalement hypocrite et ça n'existe que parce que ça permet au "nous" de se dédouaner de ses responsabilités.

Nous vivons depuis quelques mois une situation qui prouve à quel point, les gouvernements ne sont eux-mêmes que les victimes des comportements moutonniers de la masse. Des victimes privilégiées au regard de leurs existences facilitées par les droits qu'ils s'octroient mais ils n'en sont pas moins que des marionnettes dont la masse du "nous" tire les fils.

C'est une inconscience collective qui continue à entretenir la dévastation en cours et les accusations du peuple envers les incompétences des gouvernements se voient contrer par les critiques des gouvernements envers les comportements à risque de la masse du "nous". 

On n'ira nulle part avec ce fonctionnement pathologique. En dehors du mur.

Je sais bien que des gens pensent que je n'ai aucune légitimité pour exhorter les individus à reconnaître leurs responsabilités et à agir en conséquence mais il me semble que ce droit m'est donné étant donné que la situation me met en danger. N'y aura-t-il pas même un jour le droit législatif d'accuser son prochain de non assistance à personne en danger, voire même de mise en danger de la vie d'autrui ?

Dans quelques mois, je serai grand-père. Est-ce qu'il n'est pas de mon devoir d'oeuvrer à la vie de ce nouvel être, de lutter pour lui offrir une planète vivable, belle, riche, préservée ?

Imaginons qu'un jour, nos descendants prennent conscience de nos comportements passés, de cette dilution de responsabilité qui nous a si follement conduit à la situation présente. Essayons d'imaginer la scène... Personnellement, je ne veux pas le vivre.

La question est donc de savoir dans quelle mesure nous sommes prêts à changer. 

 


https://www.scienceshumaines.com/l-effet-kitty-genovese_fr_40320.html

 

"New York, le 13 mars 1964, Catherine Genovese, 28 ans, rentre de son travail tard dans la nuit. Agressée par un inconnu, elle se défend, crie, alors qu’il lui porte plusieurs coups de couteaux. Kitty se traîne jusqu’à sa porte. L’homme revient, la frappe encore, la viole et la dépouille, puis disparaît. Enfin secourue par une voisine, la jeune femme meurt durant son transport. L’agression s’est étalée sur trente minutes, et le crime paraît le lendemain dans les journaux locaux. Mais le véritable événement est créé deux semaines plus tard par un article du New York Times qui titre : « 37 témoins ont assisté au meurtre sans appeler la police ». C’est le scandale. Dans une tribune, l’influent Abe Rosenthal, rédacteur en chef du journal, fustige l’indifférence et la lâcheté des habitants des grandes villes, et met au défi la science d’expliquer un tel comportement. Ce sera fait quatre ans plus tard, quand deux psychologues, John Darley et Bibb Latané publient une expérience montrant que, devant une personne en détresse physique, plus il y a de témoins, plus ils tardent à intervenir. Selon eux, l’inaction des témoins n’est fonction ni de leur psychologie personnelle, ni de leur situation sociale : le seul effet du nombre provoque une « dilution de responsabilité ». Cette observation, érigée en généralité, est baptisée « effet Genovese » ou « effet du témoin ». Elle connaîtra un destin scientifique considérable figurant encore aujourd’hui dans les manuels de psychologie sociale. Ironie de l’histoire, trois chercheurs ont montré en 2007 que le récit du New York Times était faux : les témoins oculaires du crime étaient en réalité peu nombreux, et parmi eux, l’un a fait fuir l’agresseur, tandis qu’un autre a appelé les secours, lesquels ont tardé à répondre. La mort de Kitty Genovese eut une autre conséquence : la mise en place d’un numéro d’urgence, le 911. "

John Darley et Bibb Latané, « Bystander intervention in emergencies. Diffusion of responsibility », Journal of Personality and Social Psychology, vol. VIII, n° 4, 1968.
Rachel Manning, Mark Levine et Alan Collins, « The Kitty Genovese murder and the social psychology of helping », American Psychologist, vol. LXII, n° 6, septembre 2007.

 

 

 

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