La gestion émotionnelle

Je suis toujours effaré de constater à quel point les sportifs attachent, avec raison, une importance considérable aux émotions et à quel point, l'école française est incapable d'en faire autant alors que TOUT, absolument tout, découle de là.
Cette observation des phénomènes intérieurs n'impliquerait aucun matériel à acquérir, c'est peut-être ça le problème...Le marché est dérisoire...Il est préférable de laisser les jeunes errer dans leur tête et dans leur corps plutôt que de chercher à leur donner les moyens de se connaître réellement. Quelqu'un qui se connaît, qui vit dans une sérénité autonome, qui a appris à identifier les besoins vitaux et à se libérér des manques induits, qui sait regarder en lui et exploiter son potentiel, c'est un client de perdu pour le marché...Mais que deviendrait la Croissance ? La Sacro Sainte Croissance ?
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Interview de Victoria Azarenka.
«Victoria Azarenka, quel supplément de confiance tirez-vous de ce titre à Cincinnati obtenu en battant Serena Williams en finale ?
Cela donne évidemment énormément de confiance mais je pense toujours que chaque semaine est une nouvelle histoire qui commence. On peut de toute manière toujours se servir des expériences passées, qu'elles datent d'une semaine ou de six mois. Donc oui je vais me servir de ce tournoi, mais Serena Williams reste la n°1 mondiale et tenante du titre ici. On repart toutes à zéro ici et l'important sera de monter en puissance match après match et de progresser.

Vous vivez une saison un peu étrange avec de très belles victoires et puis des blessures. Pensez-vous avoir retrouvé votre meilleur niveau ?
Je prends ça comme un processus, même si la situation a vraiment été comme un défi depuis Doha. J'ai été longuement blessée, je n'ai pas eu de chance, mais en revenant j'ai joué la meilleure saison sur terre battue de ma carrière. Et puis oui il y a eu Wimbledon et cette blessure... Allez on ne va pas en parler ! (rire) Mais je pense qu'avec tout ça mon équipe et moi avons appris beaucoup de choses sur le fonctionnement de mon corps. Je n'ai jamais été très souple par exemple mais j'ai travaillé là-dessus et ça va de mieux en mieux. Je cherche toujours à tourner le négatif en positif et à apprendre de tout ça. Toute mon équipe a fait du très bon boulot et je pense que ça commence tout juste à payer.
«C'est comme si j'avais allumé la lumière pour décider d'être plus positive et d'aller au bout de mon potentiel.» Il y a encore quelques années, vous auriez perdu votre calme avec ces double-fautes ou autres erreurs. Mais aujourd'hui vous le prenez avec calme : comment avez-vous changé ça ?
Bon alors déjà il y a beaucoup de double-fautes en ce moment alors il vaut mieux les oublier rapidement ! Je change tout le temps mon service, voilà pourquoi parfois ça devient la 4e dimension. Je pense que quand on est jeune, un peu seule, qu'on vient d'un autre pays et que soudain on est projeté sur le circuit il y a un apprentissage à faire. Il y a beaucoup de différentes cultures et parfois la façon dont les gens réagissent n'est pas bien comprise. Mais toutes ces émotions négatives et toute cette colère que je ressentais je les ai remplacées par un plus grand professionnalisme que je porte avec moi non stop sur le court et qui me pousse à être meilleure. C'est comme si j'avais allumé la lumière pour décider d'être plus positive et d'aller au bout de mon potentiel. C'était difficile d'apprendre à gérer toutes ces émotions.

Quand vous repensez à l'édition 2012 : est-ce un bon souvenir ou reste-t-il de l'amertume ?
Je ne regarde jamais en arrière, toujours devant. Mais ça restera toujours un moment spécial, parce que j'ai l'impression que tout ce tournoi jusqu'à cette finale a laissé une grande trace sur ma carrière et comptera pour le futur. Je le ressentais comme ça l'an dernier et c'est toujours le cas.»

Recueilli par Carole BOUCHARD, à New York

 

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