11) La GTMC, la fin du parcours...

On se lève à 7 h et on prend la route. On file à 25 km/h...Une super caisse.

La Méditerranée est derrière la ligne d'horizon...

En haut d'une montée, un cyclo nous rattrape et nous passe dans la descente. Il prend deux cents mètres et je décide de le prendre en chasse, pour le fun ^^ . Je le reprends dans la montée. Il en remet une couche quand il s'aperçoit que je suis derrière lui, je descends deux dents et je le passe en lui demandant s'il connaît la route pour la gare de Montpellier. On discute un peu et il me donne un itinéraire pour éviter une côte de cinq kilomètres avec un passage à 14% dix kilomètres plus loin ! Coup de bol ^^

On rejoint Juvignac et on trouve la gare de tramway. Les vélos sont acceptés ^^Le retour dans la circulation et le parcours dans le centre ville de Montpellier sont évités ! Youpi !! On arrive à la gare. Il y a un monde de fous, tout le monde court dans tous les sens, tout le monde cherche son quai, une queue de trois kilomètres aux guichets...Dur...Impossible de prendre un TGV, les vélos ne sont pas acceptés. Bravo la SNCF...On opte donc pour des TER. 4h30 de trajet, trois changements. Quand on sait qu'il n'y a pas de rampes pour les vélos, on sait ce qui nous attend dans les escaliers pour courir jusqu'aux quais. Dix minutes d'arrêt pour les correspondances, faudra pas se louper...En attendant le premier train, on rejoint un parc pour aller manger un peu. Dix minutes qu'on est assis quand un premier gamin vient nous taper la manche. C'est en fait tout un groupe d'enfants et d'adolescents qui tournent en rond dans le parc...Quand j'attendais Nathalie qui faisait la queue au guichet, un adulte était déjà venu me demander du liquide pour payer son train pour Marseille parce qu'il avait perdu sa carte bancaire... Une SDF vient fouiller une poubelle à côté de nous. Elle a un manteau d'hiver sur le dos et elle porte une flopée de sacs...Le bruit de la ville est hallucinant. Des moteurs qui pétaradent, un marteau piqueur et une disqueuse à cent mètres, des klaxons, des gens qui passent en parlant fort, des groupes qui sont seuls au monde. Tout le monde est seul au monde ici d'ailleurs...La saleté est partout. Des papiers au sol, l'air chargé de vapeurs d'essence, je n'ai même pas envie de m'asseoir sur un banc. Quand je pense que des gens trouvent que d'être en raid et de ne pas pouvoir se doucher, c'est vraiment sale...je n'ai jamais eu les mains aussi sales de tout le périple. 

C'est insupportable. On décide de retourner à la gare. Ce parc n'a rien à voir avec la nature. Et les gens n'ont rien d'humain. J'ai l'impression d'être entourés de mutants, une certaine angoisse qui s'installe, du dégoût. De la tristesse aussi. Je n'ai rien à faire ici. Si on m'y enfermait, j'y deviendrais fou. 

Dans le hall de la gare, je vois passer un homme qui parle tout seul, très fort. Des grands gestes des bras. 

On regarde passer les gens...Et on pense aux bergers, aux paysans, aux habitants des hauts plateaux.

Cette certitude que l'environnement conditionne les hommes. Et que le conditionnnement une fois installé est prolongé par les hommes eux-mêmes. Je suis conditionné au silence et à la paix. Le reste m'est insupportable.

J'essaie de me mettre dans ma bulle.  Il faut surveiller les vélos, les sacs, surveiller l'arrivée du train, je ne lâche jamais mon petit sac à dos avec l'argent. Une paranoïa qui ne me quitte pas.

Le premier train arrive. Premier défi : réussir à monter les vélos alors que tout le monde veut avoir une place assise et se pousse. 

Tout le monde est seul au monde.

Et pourtant, des hommes vont aider Nathalie à porter son vélo dans les escaliers, à chaque changement de train, avant même que je revienne l'aider après avoir monté mon vélo. On discutera avec une dame qui voulait savoir d'où on venait, qui connaissait les endroits qu'on avait traversés. Un contrôleur va nous faire un ticket pour le car qui doit nous emmener de Grenoble à Pontcharra et c'est grâce à lui qu'on décidera la conductrice à prendre nos vélos dans la soute...Oui, il y a des humains. Il faut rester vigilant pour ne pas laisser passer l'occasion de les rencontrer, ne pas décevoir cet élan qui les pousse encore vers leurs semblables...

Mais oh combien c'est difficile...

Là-haut, tout est si simple.

 

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Commentaires

  • coxi
    • 1. coxi Le 07/08/2012
    hello Thierry
    merci de nous avoir fait profiter de tes vacances !
    tu t'es bien éclaté et je sais que déjà tu es reparti en montagne
    bonnes vacances et reviens nous en pleine forme
  • Thierry
    • 2. Thierry Le 06/08/2012
    Hello Helyot. Oui, la condition physique est nécessaire pour en profiter pleinement. Si tu te mets dans le rouge, c'est nettement moins agréable. Il convient aussi de jouer sur la longueur et pas l'exploit sportif, pas question de se mettre à bloc sur une étape parce qu'il faut penser aux jours suivants...Pour les freins hydrauliques, personnellement je n'en veux pas parce que ça n'est pas réparable sur place alors que des freins V brake à patins, je peux le faire moi-même. sans parler du prix ^^
  • Helyott
    • 3. Helyott Le 06/08/2012
    A la vue de votre périple ça me donne franchement envie.
    Bon ceci dit pour ne pas trop en chier il faudrait être entrainé un minimum et avoir une bonne condition et du matériel un minimum résistant... ;).

    J'ai parcouru la marjoride la lozère etc à pieds. J'en garde de grands souvenirs.

    Merci pour le récit de votre périple.
    Ca me dirait bien de faire du vélo pour randonner.

    Pour les freins, j'ai trouvé un système sympa mais ça coûte un peu c'est du magura HS11 c'est assez inusable, stable et c'est du freinage hydraulique à patins.
  • Thierry
    • 4. Thierry Le 06/08/2012
    Hello Chris ! Ne pas pas parvenir à en "sortir" reviendrait à dire que nous y sommes prisonniers...
  • Chris
    • 5. Chris Le 06/08/2012
    Et oui le retour à la pseudo civilisation...dur dur
    C est peut être pour cela aussi que l on a du mal à en sortir...;0)))

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