Le "nous" et le "chacun"

 

Bon, et on en fait quoi de ces alertes répétées ? On continue comme avant ou on change de comportement. Ce "on", c'est nous, chacun d'entre nous. Je n'attends rien des gouvernements. Tant mieux s'ils réagissent mais étant donné qu'il s'agit de la pérennité de la biodiversité, de la vie, de nos vies et de celles des générations futures, il me semble que le problème est suffisamment important pour que je ne mette pas dans l'attente de décisions politiques mais que je cherche à agir, là, immédiatement, dans la mesure de mes possibilités.

Voilà sept ans que nous ne mangeons plus d'animaux, ni terrestres, ni marins.

Sept ans que nous avons développé le potager jusqu'à occuper quasiment la totalité de notre terrain pour essayer d'atteindre l'autonomie alimentaire. Cette autonomie alimentaire nous a permis de réduire également nos déplacements pour les achats de nourriture : double bénéfice pour la planète et pour nos moyens financiers. 

Sept ans que nous avons réduit également nos déplacements de loisirs. Nous ne sortons plus du territoire français avec le fourgon. Nous ne prenions déjà pas l'avion. Nos loisirs se font dans l'environnement le plus proche. Nous avons la chance de vivre en montagne ce qui donne à cette exigence une facilité qui nous réjouit. Pourquoi irions-nous chercher loin ce que nous trouvons ici ? 

Nous vivons en confinement volontaire, ce qui signifie que nous ne "sortons" pas. Ni cinéma, ni restaurant, ni "shopping". Et ça ne nous manque aucunement. 

Nous récupérons le maximum de choses et nous limitons au maximum nos achats : décroissance et simplicité volontaire. 

Le problème aujourd'hui, pour nous, vient de l'absence de source sur le terrain et au regard des chaleurs actuelles et à venir, l'eau va devenir un élément crucial. Notre terrain est également trop petit pour pouvoir y faire pousser la "forêt comestible" dont nous rêvons désormais.
Il faut qu'on trouve un autre lieu de vie pour accroître encore notre décroissance...

Cet article, comme tous ceux que j'ai déjà postés sur le sujet, ne met pas assez en avant, selon moi, la responsabilité individuelle. Personne n'est "visé", personne n'est réellement amené à s'impliquer...

L'expression "il faut" est totalement impersonnelle.

Le "nous" n'est pas suffisamment clair. Qui ça "nous" ?

Dans l'esprit occidental, le "nous" est une masse, un conglomérat et l'individu ne se sent pas concerné.

C'est un "nous" qu'il regarde mais auquel il n'appartient pas. Et il attend très souvent, de surcroît, que le gouvernement indique au "nous" la marche à suivre...Et quand le "nous" se mettra en marche, l'individu verra si ça vaut la peine de suivre. 

Il n'est qu'à voir tout ce qui a été observé depuis le début de cette crise sanitaire. L'esprit de groupe, la communauté, l'empathie, la responsabilité individuelle, la remise en question, l'état des lieux des comportements individuels et de groupe etc etc, tout cela ne changera que si le "nous" le décide.

Mais le problème de ce "nous", auquel l'individu ne sent pas appartenir, c'est qu'au final, il n'a pas réellement d'existence puisque chaque individu s'en trouve dissocié.

Si le "nous" ce sont les autres et que chaque individu le vit ainsi, il n'y a pas de "nous".

Il n'y a que des individus identifiés à leurs habitudes et à leurs modes de vies.

Et bien que ces modes de vies soient souvent similaires d'un individu à un autre, le chacun pour soi l'emporte toujours. S'il y a quelque chose d'important à faire, chacun se dira que le "nous" le fera...

On tourne en rond et on creuse des tombes, les nôtres, celles des autres, celles de la nature.

Et à la prochaine pandémie, le "nous" accusera les gouvernements d'avoir manqué de vigilance, de n'avoir pas été prévoyants, de n'avoir pas commandé de masques, d'avoir abandonné le système hospitalier, d'avoir menti, d'avoir triché, ds s'être contredit etc etc...

Et chacun d'entre nous, qu'est-ce qu'on aura fait avant que ça n'arrive ? 

 

Le président du Muséum national d'histoire naturelle, le naturaliste Bruno David, appelle à "changer nos comportements" pour éviter d'autres pandémies. Selon lui, la population humaine sur Terre, la déforestation et l'agriculture intensive nous rapprochent trop des animaux, et nous nous déplaçons trop.

Vue de la \"jungle de béton\" que constitue l\'enchevêtrement des buildings sur l\'île de Hong Kong.
Vue de la "jungle de béton" que constitue l'enchevêtrement des buildings sur l'île de Hong Kong. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Si nous ne changeons pas de comportement (…) on va se retrouver de nouveau confrontés à des pandémies qui pourraient être plus létales que celle-ci", prévient le naturaliste Bruno David, président du Muséum national d'histoire naturelle, invité de France Inter, vendredi 22 mai, journée mondiale de la biodiversité. Il pointe du doigt justement la destruction de la biodiversité, à travers la déforestation et l'élevage intensif, comme un facteur de la pandémie. Le naturaliste appelle à réduire la "promiscuité" avec les animaux et conseille de "moins bouger, de moins faire bouger nos marchandises".

franceinfo : Les pandémies ont-elles toujours existé ?

Bruno David : Les zoonoses, c'est-à-dire le passage d'une maladie d'un animal à l'homme, ce n'est pas nouveau. Il y a eu un premier pic à un moment donné, au Néolithique, il y a 10 000 ans. Au moment de la domestication, il y a un certain nombre de maladies qui sont passées des animaux aux hommes, comme la rougeole ou les oreillons. Ce qu'on est en train de faire aujourd'hui, c'est qu'on entretient la promiscuité avec des animaux domestiques élevés en très grand nombre ou avec des animaux sauvages, ce qui favorise la transmission de maladies et de nouveaux virus des animaux vers les hommes.

Qu'est-ce qui pose problème exactement ?

Il y a trois facteurs. D'abord, le nombre que nous sommes sur Terre. Plus nous sommes nombreux, en termes de probabilité, plus on va apparaître comme l'espèce dominante et donc la cible privilégiée de certains pathogènes. La deuxième chose, c'est qu'on entretient de la promiscuité avec des animaux, que ce soit des animaux domestiques en grand nombre ou avec des animaux sauvages. A travers la déforestation par exemple, on va faire venir ces animaux sauvages vers nous, puisqu'on aura détruit leur environnement, ou on va les consommer, ce qui a pu se passer avec le pangolin. Par ailleurs, on se déplace énormément, ce qui fait que quand un problème survient localement, il devient rapidement global. Avec ces trois facteurs, il y a toutes les chances pour qu'une pandémie arrive. Et il y en aura vraisemblablement d'autres si nous ne changeons pas de comportement.

Par quoi faut-il commencer pour changer nos modes de vie ?

Il y a un concept qui s'appelle le "One Health" en anglais, qui signifie "une seule santé". Il dit que la santé humaine, la santé animale et la santé des environnements c'est quelque chose qui forme un tout. Il faut que ce soit abordé de manière globale. La meilleure chose à faire, c'est de respecter mieux les environnements, de moins faire de déforestation, se tenir plus à distance des espèces sauvages, donc ne pas aller sur leurs territoires, ni les faire venir sur nos territoires. Il faut aussi éviter les élevages intensifs, avec des animaux qui sont tous semblables les uns aux autres, et qui sont dans des nombres absolument incroyables. Et aussi moins bouger, moins faire bouger nos marchandises (…) Il faut arriver à infléchir nos modes de vie, parce que sinon, ça va nous revenir dessus comme un boomerang et on va se retrouver de nouveau confrontés à des pandémies qui pourraient être plus létales que celle-ci.

 

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