Lucchini et les enseignants.

 

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"Alors que les instituteurs et les professeurs sont trop souvent critiqués et rendus coupables de tous les maux, Fabrice Lucchini vole à leur rescousse avec une déclaration d’amour qui fait beaucoup de bien."

Invité au 20 heures de France 2 ce dimanche 24 février, l’acteur a profité de la présence du ministre de l’Éducation nationale pour citer le passage d’un livre de Charles Peguy. Son objectif ? Rendre hommage aux enseignants. Un cri du cœur. Regardez :

« On ne parle aujourd’hui que de l’égalité et nous vivons dans la plus monstrueuse inégalité économique que l’on ait jamais vue dans l’histoire du monde. On vivait alors, on avait des enfants. Ils n’avaient aucunement cette impression que nous avons d’être au bagne. De tout ce peuple les meilleurs étaient peut-être encore ces bons citoyens qu’étaient nos instituteurs. Il est vrai que ce n’était point pour nous des instituteurs, ou à peine. C’étaient des maîtres d’école. Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs « .
-Charles Péguy, extrait de « L’Argent »

Fabrice Luchini :

« On doit les admirer, les aimer. On doit aimer nos profs, on doit aimer nos instits. »


 

Je ne suis pas d'accord avec lui. On ne "doit" pas aimer les profs et les instits. Ils n'en ont pas besoin. Ou plutôt ils ne devraient pas en avoir besoin. Si la question se pose et que Fabrice Lucchini lance cet appel fort honorable, c'est bien qu'il y a un problème.

Et le problème vient de l'institution et de ses employés.

Je ne dis pas à mes élèves qu'ils "doivent" m'aimer mais j'agis de façon à ce qu'ils aiment venir apprendre avec moi. C'est tout.

Etre aimé, ça n'est pas quelque chose que les autres vous doivent a priori, de façon systématique au regard de votre statut. 

Etre aimé, ça se gagne, ça se mérite, ça se travaille. 

Etre aimé en imposant un travail quotidien à des enfants et parvenir malgré tout à ce que ce travail imposé soit perçu comme une chance à saisir, une exploration enthousiasmante, un défi personnel, un tremplin, c'est cela le métier d'enseignant. 

Soit on s'y applique et on sera aimé, soit on ne le fait pas et le bonheur d'être aimé n'en deviendra pas pour autant un dû. 

Si je découvrais que mes élèves n'avaient aucune envie de venir en classe, je ne leur reprocherais rien. 

Ils ne me doivent rien. 

Moi, je dois par contre les inviter à "grandir" au mieux. C'est de cette façon que je les aime. 

Il ne s'agit pas pour autant d'imposer  "ma" façon de grandir mais de leur apprendre à s'observer. Car c'est par la connaissance de soi que l'individu grandit. Les connaissances intellectuelles sont des moyens d'y parvenir. Pas une finalité.   

 

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