Machiavel.


Une lecture très intéressante quant à l'usage de la politique aujourd'hui...





MACHIAVEL

Quelques citations:

- Tout n’est pas politique, mais la politique s’intéresse à tout .
- Le riche désarmé est la récompense du soldat pauvre.
- En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal.
- La soif de dominer est celle qui s’éteint la dernière dans le cœur de l’homme.
- Mais la distance est si grande entre la façon dont on vit et celle dont on devrait vivre, que quiconque ferme les yeux sur ce qui est et ne veut voir que ce qui devrait être apprend plutôt à se perdre qu’à se conserver ...
- L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps.
- Quiconque veut fonder un état et lui donner des lois doit supposer d’avance les hommes méchants et toujours prêts à déployer ce caractère de méchanceté.



Nicolas Machiavel

1469 - 1527

Éléments de biographie


Machiavel est né à Florence en 1469. Il reçoit une éducation humaniste (Antiquité grecque et surtout romaine). Il fait des études de droit.

L'époque est politiquement très troublée. L'Italie est riche mais divisée en petits états très instables, la proie facile des invasions étrangères.
De 1494 à 1527, ce sont les guerres d'Italie : l'Italie ne cesse d'être envahie et pillée (par les Français, les Espagnols, les Allemands, les Suisses ...)
Machiavel rêve d'une Italie unifiée dans laquelle la paix et la stabilité seraient garanties par un état fort. C'est ce qui le déterminera à écrire Le Prince.

De 1498 à 1511, il exerce les fonctions de secrétaire de chancellerie à Florence et se voit confier des missions politiques importantes et délicates dont il s'acquitte avec efficacité et fidélité.
En 1512, la chute de la république de Florence le fait tomber en disgrâce.
C'est pendant cet exil sur ses terres qu'il écrit ses grandes oeuvres politiques.

En 1526, il reprend des fonctions officielles.
Il meurt en 1527 sans avoir vu la réalisation de ses rêves politiques pour l'Italie.


Thèmes majeurs

La politique et l'histoire

Sans avoir jamais développé une philosophie de l'histoire, Machiavel se réfère continuellement à l'histoire comme source d'enseignement.


La politique et la religion

Dissociant politique et religion, Machiavel est le premier penseur de l'État laïque. Il ne voit pas dans la religion le fondement du pouvoir, mais tout au plus un instrument du pouvoir : il peut être utile de se servir de la religion pour gouverner, mais l'État n'a pas à rendre des compte à l'Église.


Selon Machiavel, le pouvoir ne vient ni de Dieu (contre les théories du Droit divin), ni d'une convention (contre les théories du contrat social) mais de la force.


Il faut, dit-il "s'en tenir à la vérité de la chose". Machiavel est avant tout un réaliste. La guerre est l'essence du politique.


La politique et la morale

"La fin justifie les moyens". Bien que Machiavel n'ait jamais écrit cette phrase qu'on lui attribue, elle résume bien sa position sur le sujet. Pour lui, le but de la politique, pour Machiavel, n'est pas la morale mais la réussite (obtenir et conserver le pouvoir).

Le prince n'a pas à être juste. Il suffit qu'il le paraisse. La politique est un art de la dissimulation au nom de l'efficacité.

Cependant, le pouvoir de l'État n'est jamais l'exercice de la force pure : la finalité de la politique est d'instaurer "de bonnes lois" pour le bien du peuple. Mais il n'y a pas de bonnes lois là où il n'y a pas de bonnes armes. Le prince n'est pas à proprement parler immoral. Il est amoral en ce sens qu'il est au-dessus de la morale ordinaire. L'efficacité est la morale du prince, car seul un pouvoir fort peut assurer la paix et donc garantir la moralité du peuple.


Nécessité, fortune et vertu (virtu)

Il y a place pour la liberté humaine dans l'histoire. L'avenir d'un état dépend de trois facteurs :

1. La nécessité : c'est l'ordre du monde et la nature humaine qui font qu'on peut s'attendre à ce que les choses se déroulent selon certaines attentes.
2. La fortune : c'est le hasard (la chance) dû à la complexité des événements qui les rend imprévisibles. C'est le caractère incontrôlable des circonstances (en partie l'effet de la nécessité).
3. La "virtu" : c'est la force (de "vir" virilité) de celui qui est capable d'imposer sa loi envers et contre les circonstances (c'est-à-dire envers et contre la fortune). C'est donc l'exercice de la liberté qui infléchit le cours des événements.


Le Prince

Le problème soulevé par Le Prince est : Quel est le fondement du pouvoir, c'est-à-dire comment prendre le pouvoir et le garder ?

Le titre original de l'ouvrage est en latin : De Principatibus ("Des Monarchies").
La notion de "prince" peut désigner :

1. celui qui détient seul l'autorité politique;
2. le souverain, c'est-à-dire l'autorité politique, qu'elle soit détenue par un individu ou un groupe

Pour Machiavel, c'est le premier sens qu'il faut retenir.

Dans Le Prince, Machiavel analyse les conditions de possibilité de la conquête et de la conservation du pouvoir personnel : à quelles conditions un pouvoir est-il bon, c'est-à-dire pour Machiavel, fort ? Pour Machiavel, le vice par excellence en politique, c'est la faiblesse.

On a vu dans Machiavel le théoricien du pouvoir personnel cynique, mais il est aussi le théoricien de la liberté populaire. En défendant l'idée d'une armée de citoyens et non de mercenaires, il intègre au moyen (la force) la fin bonne (le bien du peuple).

Si le prince peut être amoral (non pas immoral, mais au-dessus de la morale) quand les circonstances l'exigent, c'est pour pouvoir garantir la paix sans laquelle aucune moralité n'est possible.

Le Prince est la première grande étude de science politique portant sur l'état moderne.


Principales oeuvres

  • Le Prince (1513)
  • Discours sur la première décade de Tite-Live (1513-1520)
  • L'Art de la guerre (1521)
  • Histoire de Florence (1521-1525)


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