Réchauffement climatique et menaces planétaires

Le problème, c'est  que ce genre d'alerte, des dizaines de scientifiques issus de divers domaines l'ont faite il y a bien longtemps. Donc, il ne suffit plus d'établir des constats. Il faut passer aux actes. Et pas dans dix ans. On lit depuis quelques années, des articles qui parlent de la menace d'un "nouvel ordre mondial". Il faudrait bien pourtant que des ententes mondiales soient établies. Pour le bien de tous. 

 

 

Le réchauffement climatique menace la sécurité mondiale

 

Le lien entre crise climatique et sécurité mondiale est indéniable, a expliqué Emmanuel Macron lors d'un débat en visioconférence au Conseil de sécurité de l'ONU. Les chefs d'Etat ont reconnu l'urgence de la situation et plaidé pour une meilleure coordination des actions.

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D'ici 2050, quelque 143 millions de personnes devraient être obligées de quitter leur région d'origine à cause du réchauffement climatique selon la Banque mondiale.

D'ici 2050, quelque 143 millions de personnes devraient être obligées de quitter leur région d'origine à cause du réchauffement climatique selon la Banque mondiale. (LUIS TATO/AFP)

Par Michel De Grandi

Publié le 23 févr. 2021 à 19:05

Quelques jours après la réintégration formelle des Etats-Unis dans l'accord de Paris des Etats-Unis sous l'impulsion de l'administration Biden, le Conseil de sécurité de l'ONU a réuni, mardi en visioconférence, un sommet de dirigeants pour débattre des implications du changement climatique sur la paix dans le monde.

Le thème, bien qu'universel, ne fait pas nécessairement l'unanimité parmi les 15 membres du Conseil de sécurité. Pour le Britannique Boris Johnson, organisateur du sommet, il faut une action rapide pour protéger « la stabilité de notre monde ».

Antonio Guterres, le Secrétaire général de l'ONU, a très vite planté le décor en s'efforçant de rendre tangibles les problématiques soulevées : « En Afghanistan, où 40 % des travailleurs sont liés à l'agriculture, des moissons réduites précipitent les gens dans la pauvreté et l'insécurité alimentaire, les rendant susceptibles d'être recrutés par des groupes armés », a-t-il expliqué. De quoi justifier que cette question soit portée devant le Conseil de Sécurité a plaidé John Kerry. La crise climatique, « c'est une menace pour notre sécurité collective, qu'elle soit alimentaire, énergétique ou physique », a-t-il dit. L'envoyé américain pour le changement climatique a été rejoint sur ce terrain par le président français.

Envoyé spécial de l'ONU pour la sécurité climatique

Emmanuel Macron a plaidé pour que « l'ONU et le Conseil de sécurité jouent un rôle accru » autour de cet enjeu du climat et de la sécurité. Le président français a cité trois régions -l'Afrique, l'Indo-Pacifique et l'Arctique- où « les besoins d'une plus grande implication de la communauté internationale sont réels ».

Surtout, le chef de l'Etat a proposé la nomination d'un envoyé spécial de l'ONU pour la sécurité climatique afin de mieux coordonner la lutte contre le réchauffement de la terre. Il a suggéré aussi au secrétaire général de l'ONU de présenter chaque année au Conseil de sécurité, dont la France est l'un des membres permanents, « un rapport sur l'impact du climat sur la sécurité internationale pour anticiper, alerter, faire des recommandations et nous permettre de jouer notre rôle ». « Très clairement, le lien entre climat et sécurité, s'il est complexe, est indéniable, en quelque sorte inexorable », a souligné le président français, rappelant que « sur les 20 pays les plus touchés par les conflits dans le monde, 12 font également partie des pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique ».

L'Inde et le Mexique, entrés au Conseil de sécurité en janvier, ont déroulé eux aussi une vision plus progressiste. « Il faut une réponse internationale coordonnée qui permette une protection des écosystèmes » a dit le Mexique. L'Inde de son côté s'est posée en bon élève des Accords de Paris en rappelant avoir respecté les objectifs fixés en 2015.

Nécessaire coordination

Tandis que le Kenya ou le Niger « ressentent très vivement » l'impact du changement climatique sur la situation sécuritaire, la Chine a prôné l'intérêt du multilatéralisme et d'une nécessaire coordination entre croissance, réduction de la pauvreté et réponse au réchauffement climatique. De son côté, le représentant de la Russie a rappelé qu'il ne faut pas considérer le réchauffement climatique comme le problème fondamental en matière de sécurité. « C'est détourner le débat des causes premières », a-t-il dit.

Les évaluations parlent d'elles-mêmes

Quelles que soient les positions adoptées, tous les pays reconnaissent l'urgence de la situation. Les évaluations parlent d'elles-mêmes. Dans un rapport publié en 2018, la Banque mondiale alertait déjà sans détour : « Dans seulement trois régions, le changement climatique pourrait forcer plus de 143 millions de personnes à se déplacer à l'intérieur de leur pays d'ici 2050 ». Sur ce total, plus de la moitié (86 millions de personnes) seraient des migrants climatiques internes à l'Afrique subsaharienne.

A propos de la désertification, le GIEC (Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) dressait en 2019, un constat tout aussi accablant : au cours de la période 1961-2013, la désertification a progressé en moyenne de plus de 1 % par an de sorte qu'en 2015, environ 500 millions de personnes (entre 380 et 620 millions) vivaient dans des zones qui ont été touchées par ce phénomène entre les années quatre-vingt et 2000.

Michel De Grandi

 

 

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