Réchauffement climatique

Réchauffement climatique. Les 8 dangers qui nous guettent

 

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  • Le réchauffement climatique se produit plus vite que prévu.
    Le réchauffement climatique se produit plus vite que prévu. | Reuters

 

Entre des ressources naturelles qui s’épuisent et le réchauffement climatique qui s’emballe, l’environnement est de plus en plus dégradé. Une enquête du "New York Times" énumère les cataclysmes potentiels qui nous menacent et conclut que la situation est plus sérieuse que nous le pensons.

Nombreux sont les scientifiques qui tirent la sonnette d’alarme : la situation climatique et environnementale devient urgente au fil des ans. Le 2 août, le « jour du dépassement », une sorte d’anniversaire un peu funeste, nous a rappelé que nous consommons plus que ce que la planète peut produire. Cette année, c’est l’équivalent des ressources de 1,7 fois notre planète qui ont été utilisées par l’humanité. En bref nous vivons à crédit.

Aussi, selon d’éminents climatologues, le réchauffement climatique se produit « beaucoup plus vite que prévu ». Dans une étude publiée le 1er août dans la revue Nature Climate Change,d’autres scientifiques sont arrivés à la conclusion que les chances de respecter l’accord de Paris ne sont que de 5 %.

Les mauvais signes sur le front du climat s’accumulent, mais quelles sont les conséquences ? Un article un brin alarmiste, du journaliste David Wallace-Wells publié dans le New York Times apporte quelques éléments de réponses. Dans cette enquête très fournie, le journaliste égrène les « 8 cataclysme potentiels » qui nous menacent.

Selon lui, la situation est bien plus grave et urgente que ce que nous pensons. Il tire ce constat du fait que les projections actuelles nous mènent déjà vers un réchauffement de 4 °C ; certaines hypothèses les plus pessimistes font même monter le thermomètre de plus de 8 °C.

1. Les grandes villes submergées

Le premier des « cataclysmes » que nous allons probablement devoir affronter sera la montée des eaux. Un phénomène causé à la fois par la fonte des glaciers et la dilatation thermiques des océans. « La plupart des gens parlent comme si Miami et le Bangladesh avaient une chance de survivre, écrit le journaliste en introduction. Des scientifiques avec qui j’ai parlé estiment que nous les perdrons d’ici la fin du siècle, même si nous arrêtons de consommer des énergies fossiles dans la décennie qui vient ».

Actuellement, un tiers des grandes villes sont sur la côte et 600 millions de personnes résident dans celles-ci. David Wallace-Wells enfonce le clou et rappelle que la dernière fois que la température a augmenté de 4 °C, le niveau des océans est monté de plusieurs dizaines de mètres.

2. Des vagues de chaleur meurtrières

« Même en respectant l’accord de Paris, des villes comme Karachi ou Calcutta deviendront inhabitables, à 4 °C la canicule de 2003, qui a tué 2 000 personnes par jour, deviendra la norme en Europe », avertit le journaliste. Si la hausse des températures se poursuit, certaines régions du monde deviendront vite inhabitables. Les pires scénarios envisagent de 11 à 12 °C de réchauffement. Dans ce cas, la moitié de la population telle qu’elle est actuellement répartie sur la planète mourrait directement de chaud.

Une nouvelle étude, publiée mercredi 2 août dans la revue Science Advances, confirme cette prédiction. Elle indique que la chaleur humide provoquée par le réchauffement climatique risque de rendre une partie de l’Asie du Sud inhabitable d’ici la fin du siècle si rien n’est fait pour réduire les gaz à effet de serre : « L’augmentation des températures et de l’humidité durant l’été pourrait atteindre des niveaux excédant la capacité de l’organisme humain à survivre sans protection. »

3. La famine partout

Selon les Nations unies, la population mondiale va grimper à 11,2 milliards de personnes d’ici à 2100 (actuellement la population est d’environ 7,5 milliards de personnes), augmentant encore la pression sur les ressources. Mais ce n’est pas tout, chaque degré de réchauffement supplémentaire diminue les rendements agricoles de 10 %. Avec un réchauffement de 5 °C à la fin du siècle, l’équation devient alors extrêmement parlante : il faudra nourrir une population 50 % plus nombreuse avec 50 % de céréales en moins.

La mauvaise nouvelle, c’est aussi que les terres qui seront libérées du gel par exemple au Canada ou en Russie sont peu fertiles, éloignant la possibilité d’un déplacement des cultures, explique l’auteur.

4. Des nouvelles maladies

Il s’agit un peu d’un scénario de science-fiction, mais qui devient de plus en plus plausible. En fondant, la glace libère non seulement du CO2 mais aussi des maladies endormies. Ces germes, qui ont décimé la population autrefois et aujourd’hui enfermés dans la glace, pourraient se réveiller.

Selon des scientifiques la peste bubonique attend, par exemple, le dégel en Sibérie. Le journaliste du New York Times prévient : « Notre système immunitaire, n’aurait absolument aucune idée decomment réagir pour se protéger de ces pestes ». Il tempère cependant son propos en expliquant que ces germes n’auraient que peu de chance de survivre après le dégel.

Cependant des maladies comme la malaria ou la dengue pourraient apparaître dans des endroits auparavant épargnés, à mesure que les moustiques tropicaux migreront vers le nord.

5. « L’Airpocalyspe » permanent

La hausse de la teneur de C02 dans l’atmosphère ne fait pas que réchauffer le climat, il détériore également la qualité de l’air, ce qui a des répercussions multiples sur la santé. Outre l’augmentation des maladies cardio-respiratoires et des cancers, la teneur en carbone a également un impact sur le cerveau. Si la teneur en CO2 monte à 1 000 ppm (partie par million) en 2100, « un tel air pourrait baisser les capacités cognitives humaines de 21 % », assure l’auteur. David Wallace-Wells rappelle qu’en 2013, année du fameux « Airpocalyspe » chinois, «le smog fut responsable du tiers de toutes les morts dans le pays ».

6. Des conflits généralisés

« On ne peut prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique », c’était la phrase d’Emmanuel Macron au G20 le 8 juillet dernier qui mettait au jour le lien existant entre l’insécurité et réchauffement climatique. Et pour cause, de nombreux scientifiques estiment que la sécheresse de 2006 à 2009, entre autres causes, a favorisé l’émergence du conflit syrien en 2011. Provoquant le déplacement de près d’1,5 millions de Syriens vers des zones urbaines, cette sécheresse a provoqué la hausse des prix des denrées alimentaireset par la suite des tensions importantes.

David Wallace-Wells cite quant à lui une vaste étude de Marshall Burke et Solomon Hsiang qui relève une corrélation entre violence et température : pour chaque demi-degré supplémentaire, les sociétés verraient augmenter de 10 à 20 % la probabilité d’un conflit armé.

7. La fin de la croissance

C’est un peu la conséquence de toutes les autres calamités. Le journaliste américain s’appuie sur les travaux de Solomon Hsiang , pour établir que chaque degré de réchauffement climatique devrait coûter 1,2 point de PIB et qu’à la fin du siècle et que chaque personne devrait perdre 23 % de ses revenus. Cela est provoqué par la hausse de la mortalité, la diminution des rendements agricoles..etc.

De plus, la croissance économique que le monde a connu depuis l’ère industrielle est largement lié à l’exploitation des énergies fossiles « la fin des fossiles signifie le retour à un état de stabilité économique », prévoit-il.

8. La mort des océans

Les océans nous aident pour que le réchauffement climatique ne s’aggrave pas trop vite. Ils absorbent près de 30 % du CO2 que nous relâchons dans l’atmosphère. Mais ce phénomène salvateur contribue à les empoisonner. L’augmentation du taux de CO2 dans les océans a de graves conséquences, ces derniers s’acidifient et perdent leur oxygène. Dans les eaux profondes ce taux est si faible que l’on parle de « zone morte » dans lesquelles les poissons ne peuvent plus survivre. Au fil du temps, ces zones se rapprochent de plus en plus de la surface, menaçant ainsi les activités de pêches « qui nourrissent directement un demi-milliard de personnes », selon le journaliste.

 

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