Sauvetage en montagne

Nos deux garçons sont des passionnés de ski alpinisme et il est rassurant, réconfortant, réjouissant de savoir qu'il y a des hommes et des femmes prêts à aller les chercher au cas où ça tournerait mal, des gens passionnés eux aussi par la montagne et qui oeuvrent à sauver leurs semblables.

J'entends parfois certains dire que cela coûte très cher à la nation et que ces secours devraient être facturés étant donné que ces montagnards ont décidé d'aller dans un milieu risqué, sans obligation. Oui, c'est vrai, nos deux garçons, par exemple, n'ont aucune obligation professionnelle à aller là-haut. Non, ils y vont juste pour être heureux. Est-ce suffisant pour justifier une prise en charge financière d'un éventuel secours ? A mes yeux, oui. Ou alors, c'est qu'il faudrait taxer toutes les raisons d'être heureux et qui seraient susceptibles de devoir coûter quelque chose à la nation au regard d'un risque possible.

Exemple : aller manger très souvent au restaurant des plats gras et riches et finir par développer une maladie cardiovasculaire qui sera intégralement prise en charge par la société. Regarder toutes les émissions de téléréalité et rire des âneries qu'on y entend pour finir avec une maladie neurocérébrale qui sera prise en charge par la société. Débouler sur l'autoroute du sud, le premier jour des grandes vacances, heureux d'imaginer le soleil et la mer et contribuer à quelques centaines de kilomètres de bouchons et quelques dizaines d'accidents qui seront pris en charge par la société. Continuer à manger de la viande une fois par jour alors qu'on connaît les dégâts occasionnés par l'élevage industriel à la planète entière (la société marchande n'est pas encore décidée à se charger du problème par contre)... La liste n'est pas exhaustive.

Le jour où une société civile décidera des situations de bonheur qui méritent d'être prise en considération dans le cadre d'un secours, on entrera très clairement dans une société dictatoriale.

Les secours en montagne sauvent des gens : tous les gens, les gros, les petits, les sportifs, les pas sportifs mais qui croyaient l'être, les conscients, les inconscients, les lucides et les fous. Tous, sans aucun interrogatoire préalable. Ils le font parce que c'est une mission, qu'ils ont ça dans la peau, parce qu'ils connaissent la montagne et qu'ils ne pourraient pas dormir en pensant que quelqu'un est coincé là-haut. 

Le chirurgien qui opére un individu passionné de gastronomie et dont le coeur lâche sous les coups répétés de repas pantagruéliques, il ne critique pas cet homme, il ne va pas bâcler le boulot en se disant que ça coûtera moins cher à la société si le patient claque tout de suite...

Il le sauve parce que c'est sa mission, qu'il a ça dans la peau. 

 

On ne tarifie pas le bonheur des gens quand ça tourne mal.

On peut leur expliquer, ensuite, quand l'urgence est passée, ça, oui, bien sûr, c'est parfaitement justifié. Mais pour que quelqu'un en danger évolue, il faut d'abord le sauver.  

 

J'aime les gens qui consacrent leur vie à sauver celle des autres. 
 

 

 

 

VIDEOS. Un sauvetage impressionnant du PGHM de Chamonix à plus de 2000 mètres d’altitude

Les images du secours par le PGHM de Chamonix dans le massif du Mont-Blanc en Haute-Savoie / © Nicolas Derely Les images du secours par le PGHM de Chamonix dans le massif du Mont-Blanc en Haute-Savoie / © Nicolas Derely

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Le 2 janvier dernier, le PGHM de Chamonix a porté secours à un jeune homme blessé à plus de 2000 mètres d’altitude, à proximité du col d’Anterne, dans le massif du Mont-Blanc. Trois vidéos, publiées sur Facebook, vous font vivre ce sauvetage par hélicoptère comme si vous y étiez.
 

Par Anne Hédiard 

Le 2 janvier dernier, un groupe de 6 personnes part en randonnée au col d’Anterne dans le massif du Mont-Blanc. A quelques dizaines de mètres de l’arrivée, le plus jeune se blesse au genou. Il est secouru, à plus de 2000 mètres d’altitude, par les gendarmes du PGHM de Chamonix.

Nicolas Derely, l’un des membres du groupe qui a assisté au sauvetage, a publié trois vidéos sur Facebook. Les images sont impressionnantes.


Dans la première, on voit l'arrivée de l'hélicoptère du PGHM qui "pose un patin" et se retrouve le "nez dans la neige" pendant que les secouristes descendent. Dans le fond, on aperçoit le lanceur d'alerte. Il marque la position de la victime avec ses bras placés en "Y".

 


Dans la seconde, le blessé, un jeune homme de 19 ans est pris en charge. Il serre les dents courageusement lorsque les secouristes remettent en place son genou.

 


Dans la troisième, on assiste à l'hélitreuillage du blessé qui sera conduit à l'hôpital de Chamonix.

 


Une faiblesse au genou


La famille était en vacances à Combloux, nous explique Nicolas Derely qui a organisé la sortie : "Une ballade pas compliquée, on suit un itinéraire. C'est un chemin, on ne peut pas vraiment se perdre".

Ce jour-là, il y a beaucoup de brouillard mais Nicolas Derely sait que le groupe passera au-dessus des nuages et veut offrir à ses enfants, son neveu et l'ami de son fils un souvenir inoubliable.

La sortie est bien préparée. Tout le matériel loué est neuf. La seule chose que Nicolas Derely, habitué de la montagne, ne pouvait pas savoir, c'est que Bruno, l'ami de son fils, âgé de 19 ans, avait une faiblesse au genou.

Bruno est un bon skieur mais c'est sa première sortie en ski de randonnée. Il en bave. Il peine à faire ses conversions. Et glisse d'un coup. Il se retrouve bloqué sur le ventre "jambe gauche vrillée au niveau du genou" précise Nicolas qui était à ses côtés.

"Il a tout de suite compris ce qui lui était arrivé. Sa soeur s'était déjà déboîtée le genou à deux reprises".

Heureusement, Nicolas a pu joindre les secours par téléphone "miracle, j'ai les 4 barres et la 4 g". Ils sont rapidement arrivés sur place.

Bruno gardera un souvenir inoubliable de sa première sortie à ski de randonnée. Et pas seulement à cause de l'accident précise Nicolas "On est sorti des nuages, c'était éblouissant (...) Bruno m'a remercié".




 
 

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