Sécheresse encore et toujours.

L'eau manque. De plus en plus tôt dans l'année. 

 

Gorges du Verdon: les activités touristiques menacées par la sécheresse

 

Mis en ligne le 30/06/2022 à 11:51

En ce début d’été, les Alpes-de-Haute-Provence, très prisées des touristes européens, ont l’impression de « toucher du doigt » le réchauffement climatique.

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Des gorges du Verdon sans rafting cet été faute d’eau, un lac réduit à peau de chagrin: en ce début d’été, les Alpes-de-Haute-Provence, très prisées des touristes européens, ont l’impression de « toucher du doigt » le réchauffement climatique.

Au bord de la plage du lac de Castillon, enserré entre les montagnes alpines à 900 mètres d’altitude, il ne reste même pas 40 cm de fond. L’eau a reculé comme sous l’effet d’une grande marée.

« Quand on voit ce spectacle, ça donne pas envie », admet tristement Serge Prato, le maire de Saint-André-les-Alpes, un village de quelque 980 habitants qui vit en partie du tourisme.

La mort dans l’âme, le maire s’apprête à interdire la baignade car le niveau d’eau du lac est cinq mètres au-dessous de la cote habituelle.

Le parc aquatique n’ouvrira pas. Et le ponton où se louent les bateaux électriques et autres pédalos a les pieds à sec.

« On va même pas faire le quart de notre chiffre d’affaires. Les touristes sont déjà énervés (Oh les pauvres, ils n'ont pas d'eau pour leur trempette...On voit le niveau de conscience de ces gens...Effrayant) et quand il y aura beaucoup de monde, qu’est-ce qu’on va pouvoir leur proposer ? », se désespère Inès Flores, responsable de la base nautique Bike Beach.

« En quelques décennies, on est passé d’une sécheresse tous les cinq ans, à trois sécheresses tous les cinq ans », explique Claude Roustan, président de la fédération de la pêche de ce département du sud-est de la France.

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Avec le réchauffement climatique, l’intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risquent encore d’augmenter même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, selon les experts de l’ONU pour le climat.

Déjà comme une fin d’été

Dans ce coin des Alpes françaises, un hiver avec peu de pluie et de neige sur le Val d’Allos a créé une situation hydrologique « historique », explique Olivier Savoye, délégué territorial pour la compagnie électrique EDF pour le Verdon.

Barrages et lacs artificiels ont été aménagés sur cette rivière au XXe siècle afin d’assurer une production d’électricité ( Je rappelle qu'une vingtaine de centrales nucléaires sont en arrêt pour maintenance (de la rouille...). Il y en aura d'autres par manque d'eau pour le refroidissement. ) mais aussi l’alimentation en eau de la Provence jusqu’à Marseille et son irrigation.

Avec leurs eaux émeraude, les cinq lacs et les gorges - le plus grand canyon d’Europe - sont aussi devenus de hauts lieux des loisirs nautiques avec un million de touristes par an dont beaucoup de Néerlandais, Belges ou Allemands. Mais cette année, les activités y seront réduites.

EDF, qui a maintenu un débit minimum dans le Verdon pour préserver la faune, ne fera pas de lâchers d’eau dans les gorges, compromettant pour la première fois toute une saison de rafting.

Le célèbre lac de Sainte-Croix est lui à un niveau de fin d’été. Les activités nautiques sont pour l’instant maintenues mais qu’en sera-t-il en août ?

Plus au Nord, sur le lac de Serre-Ponçon, plus grand lac artificiel de France, les activités de nautisme (9 plages, 15 bases nautiques, 12 ports) tout comme l’agriculture sont menacées, s’inquiète la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui promet d’aider à adapter les structures à ces « nouveaux enjeux du dérèglement ».

« Il faut que les habitants comme les touristes aient conscience de cette situation exceptionnelle », insiste la préfète des Alpes-de-Haute-Provence, Violaine Démaret. ("Conscience" ? pas pendant les vacances, c'est inimaginable...)

« Changer »

Il faudra aussi encourager les activités annexes (VTT, randonnée) dans ce pays de la lavande, même si l’incendie récent de 1 800 hectares dans un camp militaire proche a rappelé que la sécheresse fragilise aussi la végétation.

« Est-ce qu’on va réussir à la fois à faire de l’électricité, de l’agriculture, du raft et du kayak? », s’interroge Jacques Espitalier, vice-président du Parc naturel régional du Verdon.

« On est dans le pays de Manon des sources (le roman de Marcel Pagnol) mais ce n’est pas chacun sa source et son eau », insiste Violaine Démaret au moment où certains hameaux aux sources taries doivent être ravitaillés en eau potable. (Et c'est là qu'on voit pourquoi le rejet du tourisme de masse n'en est qu'au début)

Chaque acteur devra faire des concessions: EDF a « sacrifié » sa production hydroélectrique depuis six mois pour préserver les autres usages, explique Mme Démaret.

« A quoi bon accorder des permis de construire si on a des problèmes d’eau? », réfléchit à haute voix le maire de Castellane, Bernard Liperini qui hésite désormais à attirer 500 personnes de plus sur sa commune de 1 600 habitants comme il l’envisageait.

 

L'Italie frappée par la sécheresse : "Cela fait trois mois qu'il ne pleut pas ici", témoigne un maraîcher du Sud du pays

 

Tout le pays est confronté à un manque d'eau en cette fin juin et les agriculteurs soumis à des restrictions d'irrigation. Nous avons rencontré des producteurs de fruits qui ont déjà perdu une bonne partie de leurs récoltes.

Article rédigé par

Bruce de Galzain

Radio France

Publié le 30/06/2022 08:28Mis à jour le 30/06/2022 08:29

 Temps de lecture : 2 min.

 (PIERO CRUCIATTI / AFP)

(PIERO CRUCIATTI / AFP)

Fabiano Santapria marche sur les feuilles sèches de ses pastèques. Ce maraîcher de la province de Latina, dans le Sud de l'Italie, a une petite exploitation de quatre hectares et cultive ses fruits sous serre mais ils ont besoin de beaucoup d'eau et en continue. En raison de la sécheresse qui sévit dans tout le pays et des fortes chaleurs - juqu'à 43 degrés en Sicile - l'eau est désormais rationnée pour les agriculteurs. Ce mercredi 29 juin, Fabiano est autorisé à arroser, alors il ouvre les vannes.

>> Après l'hiver le plus sec depuis 65 ans, le nord de l'Italie au bord de "l'extrême urgence sécheresse"

L'eau coule en abondance mais demain le fournisseur coupera l'alimentation 24h pour faire des réserves, dimanche aussi. À quelques kilomètres, les coupures sont quotidiennes mais seulement 6 heures. L'impact est immédiat pour Fabiano : "Cette année nous avons déjà 20% de pertes au moins, en terme de quantité mais aussi de qualité car sans eau la pastèque est plus farineuse. Et vous voyez juste-là j'ai un terrain sur lequel je voulais planter des courgettes mais sincèrement sans la garantie d'avoir de l'eau je ne peux pas. Cela fait trois mois qu'il ne pleut pas ici".

L'Italie manque de réservoirs d'eau

Le président de la section locale du syndicat agricole Coldiretti n'a jamais vécu une telle situation, avec des coupures d'eau anticipées d'un mois par rapport à la dernière grande sécheresse. À ces restrictions, s'ajoute le coût du transport de l'eau car l'énergie est plus chère et c'est l'agriculteur qui paie, explique Denis Carnello : "On parle de 30 à 35 centimes du mètre cube, c'est énorme par rapport aux années passés, on payait moins de 20 centimes. Donc ça a quasiment doublé... Et en plus on n'a même pas de service fiable, ce n'est pas de la faute du fournisseur mais bien du manque d'eau".

En revanche, les compagnies des eaux et les pouvoirs publics ont bel et bien une responsabilité dans l'acheminement de l'eau car les conduites fuient et pas qu'un peu, affirme Anna Gianetti, la président de la ligue de l'environnement Legambiente locale : "70,3% : c'est le taux énorme de fuite de notre réseau d'eau. C'est dû notamment au vieillissement des infrastructures. Notre compagnie des eaux a un plan d'investissement mais il est clairement insuffisant. Imaginez qu'au niveau national on est à 40% de pertes, nous, ici, on est a presque deux fois plus que la moyenne nationale !" L'Italie manque aussi cruellement de réservoirs d'eau, ils ne collectent que 11% des eaux de pluie.

Espagne et Portugal en février...

 

Ils se plaignent mais on voit quand même un arrosage de cultures en plein soleil...Du grand n'importe quoi...Et quand je fais une recherche, on voit le même genre de reportages depuis des années. Avant, c'était en août, maintenant, c'est en juin. Mais rien ne change au niveau de la prise de conscience. Les gens râlent et c'est tout...

 

Les Américains et leur arrosage de pelouse...Population d'inconscients et d'irresponsables. 

 

 

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